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Commentaire de BUOT-BOUTTIER

sur Il était une fois Ségolène à la porte de la « maison des hommes »


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BUOT-BOUTTIER BUOT-BOUTTIER 29 mai 2007 13:35

Bonjour Alajuela,

Vous parlez me semble-t’il du sexe, là où Macé parle du genre. Il est entendu que le sexe féminin et masculin recouvrent des différences notoires, il est entendu que la physiologie est différente, il est encore plus entendu que c’est le sexe féminin qui enfante. Ni beauvoir, ni Macé ne remettent ces évidences en cause. Ce dont ils parlent en revanche, c’est du genre et de ses attributs soit disant « naturels ».

Ainsi, la personne de sexe féminin dans le féminisme « pro-femme », est nécessairement du genre féminin, tout comme la personne de sexe masculin est nécessairement du genre masculin. Des genres qui se voient ensuite dotés d’attributs dits « naturels » : la force, le courage, la volonté, la perservérance... pour l’homme (de sexe et de genre masculin), la douceur, la compréhension, le don de soi... pour la femme (de sexe et de genre féminin). La discrimination vient donc de cette continuité qui est faite entre le sexe (dont les différences sont indiscutables) et le genre dont les attributs ne sont que des constructions sociales. Il n’est pas plus dans la nature des femmes d’être douces et aimantes qu’il n’est dans la nature des hommes d’être courageux et volontaires. Aussi, dénaturaliser le genre c’est revenir sur ces attributs du féminin et du masculin. Enfin s’il est vrai que ce sont les femmes qui portent et donnent naissance aux enfants et que des dispositions doivent être prises de manière à ce que cette période puisse se dérouler dans les meilleures conditions, cela ne justifie en rien qu’il en soit ensuite nécessairement du rôle de la femme de s’arrêter de travailler pour élever l’enfant. L’éducation de l’enfant doit bien être co-partagée (lorsque bien sur les deux parents sont présents)et il urgent de sortir des soit disant évidences et « naturalités » dans le déroulement du partage des rôles entre le père et la mère et plus largement entre l’homme et la femme. La femme ne sera alors plus perçue par les employeurs comme « l’être naturellement » vouée à aller chercher son petit à 14h à la crèche parce qu’il a de la fièvre ou qui ne pourra pas rester le soir en cas de besoin parce qu’il y a les courses à faire, le bain à donner, les devoirs à vérifier et le repas à préparer. Une situation qui n’a rien d’une caricature puisque nombre d’études récentes montrent que nous en sommes encore là ! smiley et que pour sortir de ce schéma les femmes sont peut-être encore plus à convaincre que les hommes (pour les raisons expliquées par Eric Macé). Cordialement. Isabelle Buot-Bouttier


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