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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Nicolas Sarkozy ou l'art de la guerre en politique


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 29 mai 2007 18:25

La suite a montré que ce pari, ce qui était prévisible, a été perdu pour la position du non dite de gauche et qu’il a surtout profité à NS qui peut maintenant se passer de tout nouveau référendum avec l’accord de certains qui, à droite, avaient appelé à voter non et l’ont soutenu au deuxième tour.

Il n’y avait aucune chance raisonnable de faire que le non à un TCE qui améliorait les traités antérieurs sur les questions institutionnelles et même sur celle des droit individuels et sociaux profite à une intégration politique et sociale de l’Europe dans un sens plus démocratique : il n’ y avait aucun plan B si ce n’est, aujourd’hui, celui du mini-traité de NS dont on ne sait même pas le contenu précis et qu’il veut faire ratifier par le parlement. .

Dire non dans ces conditions ne pouvait que faire le jeu des nationalistes de tout poil et/ou de NS dont vous oubliez de dire qui n’a été majoritaire (et ne pouvait l’être) que par la collusion entre la gauche de la gauche et la droite de la droite : belle victoire en vérité !

De plus ce que j’avais prévu à l’époque se confirme : ce non s’est transformé en un non à tout référendum sur cette question et probablement sur d’autres dans le mesure où il interdit sans rien proposer et donc ne dit rien sur ce qu’il y a lieu de faire. Il est toujours plus facile de trouver une majorité de non incohérente que de oui cohérente sur toute question politique ; or la politique doit aussi décider et pour cela dire impérativement oui à des décisions positives , c’est plutôt le rôle des représentants, plus qu’aux électeurs qui veulent souvent le beurre et l’argent de beurre ou désirent plus que ce qui est possible à ses dépens ou désirent par une même réponse en apparence des choses contradictoires(ex : Plus ou moins d’Europe) que d’assurer des décisions positives cohérentes...Les électeurs le savent et se sont aperçus que le fameux plan B n’était qu’un mensonge et je pense que c’est aussi pour cela que les représentants du non de gauche se sont effondrés au premier tour et qu’une majorité à voté pour NS au second tour, inversant le vote de 2005 ;

Le PS a été victime de sa division interne lors du référendum et précisément du fait que la minorité a refusé de se rallier à l’avis de la majorité des adhérents de ce parti, pour faire alliance objective, toute honte bue, avec les pires souverainistes de droite et autres sociaux-nationalistes. Sans eux le non n’aurait jamais été majoritaire. Vous devriez le savoir et en tenir compte dans votre analyse.

Il est toujours bon d’accepter d’avoir fait une erreur d’analyse, c’est à la condition que les partisans du non au sein PS la reconnaisse que ce parti pourra sortir de la crise dans laquelle cette erreur l’a plongé et se refonder dans le cadre des orientations générales et lucides du PSE et des formations syndicales européenne (la CSE).

À vouloir avoir raison tout seul, on se condamne à l’impuissance dont seuls les adversaires peuvent tirer profit.


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