Votre article est intéressant. J’aurais un petit reproche à vous faire, cependant. Lorsque vous écrivez : les autorités chinoises ont émis les directives suivantes, il aurait été utile pour notre compréhension que vous en précisiez l’origine. Est-ce que ce document émane du gouvernement, du comité olympique chinois et à quand remonte sa diffusion, si tant est que ces directives ont été communiquées à l’ensemble de l’appareil de l’État.
Ma grande préoccupation concerne la responsabilité des gouvernements face aux dénis des droits de la Chine à l’égard sa population. Y aurait-il un calendrier des revendications pour les Jeux olympiques de Pékin ? D’abord régler le Darfour (la Chine vient de s’opposer aux américains pour accroître les pressions de l’ONU) et, s’il y a de la place, défendre la population chinoise aux prises avec des décisions d’une profonde injustice et d’un mépris souverain pour leurs droits ?
Imaginons un seul instant la couverture des jeux olympiques : deux réseaux d’information : celui autorisé et censuré pour la population chinoise, et un autre pour le reste du monde.
Comment des athlètes peuvent-ils accepter de fêter l’idéal olympique tout en côtoyant une profonde misère humaine ?
Quelle sera l’attitude de la France ?
Le 16 mai dernier, M. Nicolas Sarkozy déclarait : « Je ferai de la défense des droits de l’Homme et de la lutte contre le réchauffement climatique les priorités de l’action diplomatique de la France dans le monde. La tâche sera difficile et elle devra s’inscrire dans la durée ». Pourtant, quelques temps auparavant, l’idée d’un boycott des Jeux Olympiques avait été catégoriquement refusée, voire dénoncée, par Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle, après que Ségolène Royal eût clairement mis en cause l’attitude de Pékin. En tant que président de la République française, quelle sera sa position maintenant ?
Le président Hu Jintao a, au cours d’une récente conversation téléphonique avec le président de la République française, salué en Nicolas Sarkozy un vieil ami respecté du peuple chinois, qui a toujours veillé au rapprochement entre la France et la Chine, a rapporté M. Martinon, porte-parole de l’Élysée. En retour, le président Sarkozy a remercié le président chinois qu’il avait rencontré en janvier 2004 à Pékin et lui a affirmé : « La France ne reconnaît qu’une seule Chine ». « J’admire la Chine et je veux avoir avec les dirigeants chinois un contact confiant, régulier et amical », a dit le président français à son homologue chinois. Le bien-être et les droits de la personne étaient évidemment absents de cette conversation bilatérale.
La Vieille France a maintenant cédé la place à la Nouvelle france, à une France moderne qui ne doit plus s’apitoyer sur son sort et se mordre le zizi en public.
Quelle sera la décision du Canada ? Le gouvernement Harper est tellement près des Américains qu’il s’alignera très certainement sur les inspirations de Georges W. Bush.
Le président américain, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche a, la semaine dernière, qualifié le Dialogue économique stratégique Chine-États-Unis qui vient de se conclure d’ « important », soulignant que des progrès avaient été réalisés. Le président Bush a rencontré le vice-Premier ministre chinois Mme Wu Yi au bureau oval de la Maison Blanche. Durant ces négociations de deux jours à huis-clos à Washington, de hauts officiels économiques des deux pays dont de nombreux ministres ont discuté de sujets allant des services aux investissements en passant par la transparence, l’énergie, l’environnement, la balance des paiements et l’innovation. Le président américain a indiqué que, lors de ses discussions avec Mme Wu, il avait également abordé les questions de la protection des droits de propriété intellectuelle et des importations de viande de bœuf américaine en Chine. M. Bush a aussi salué les progrès effectués lors des discussions dans le domaine du développement du trafic aérien entre les deux pays.
En visite à Pékin, Hein Verbruggen, le président de la commission de coordination du Comité international olympique (CIO), a demandé aux organisateurs des Jeux de 2008 que les plans d’urgence en matière de lutte contre la pollution puissent entrer en vigueur dès cette année. Selon le département de la circulation de la ville, la capitale chinoise et ses plus de 13 millions d’habitants dépassait les 2,99 millions de véhicules, dont 2,18 millions de voitures individuelles. « Ces plans d’urgence, et leurs effets, doivent être évalués dès cette année afin que nous sachions s’ils garantiront une qualité de l’air qui puisse autoriser les athlètes à atteindre le niveau de performances espéré aux Jeux », a déclaré Hein Verbruggen.
Le même Hein Verbruggen, président de la commission de coordination du Comité international olympique (CIO), plaide contre le boycott des JO en resituant le débat sur les bienfaits potentiels d’une olympiade : « Au CIO, on ne veut pas s’immiscer dans les questions politiques, ce n’est pas notre rôle (...) Nous sommes ici pour organiser les jeux. La question que tout le monde devrait se poser est de savoir si la situation serait meilleure en Chine si nous ne venions pas y organiser les Jeux, et je pense que la réponse serait certainement non ».
Bon. Il est tard. Je vais regarder le peu de lumière qui reste avant la grande noirceur.
Pierre R.
Montréal (Québec)