CHÔMAGE : ON NOUS MENTIRAIT ?
LE 27 DÉCEMBRE 2006, le collectif « Les autres chiffres du chômage » (ACDC) rendait public ce qu’il présente comme le nombre réel de chômeurs directement tiré des sources du ministère de l’Emploi et de l’Insee.
En septembre 2006, le gouvernement avait triomphalement annoncé une baisse du chômage portant à 2 172 000 le nombre de chômeurs. ACDC rectifie : « Le nombre total de personnes recensées par l’Anpe en tant que demandeurs d’emplois [s’élève] à 4 450 000 personnes. »
Les chiffres officiels ne comptabilisent pas 2 276 000 chômeurs, parmi lesquels ceux des départements d’outre-mer, un grand nombre de chômeurs âgés, ceux qui sont dispensés d’une recherche d’emploi et ceux qui ont travaillé plus de soixante-dix-huit heures dans le mois.
...Sujet embarrassant et tordu pour la pérennité des personnels politiques, la question du nombre de chômeurs ne peut se traiter publiquement qu’à coup de magouilles statistiques et d’acrobaties avec les critères.
Car si journalistes et politiciens mettent en scène des courbes descendantes proportionnelles à celles ascendantes de leurs carrières, dans les bureaux d’affaires et les instances internationales, comme l’OCDE et l’OMC, on s’active froidement à appliquer les orientations de l’économie de marché et ses exigences de discipline sociale.
Jean-Pierre Guenanten, délégué national du Mouvement national des chômeurs et précaires [1], précise que depuis 25 ans tous les gouvernements se livrent à ces mensonges statistiques.
Quant à Borloo, il n’a pu s’empêcher de déclarer à propos de ces 25 ans de baratin étatique :
« Si on change le thermomètre tous les jours, c’est difficile de mesurer l’évolution de la température. »
En attendant, on sait qui continue à l’avoir là où on le met !
[1] Association composante de ACDC avec le Réseau alerte sur les inégalités, AC !, le SNU-Anpe, Sud Anpe et la CGT Insee