Plutôt que de tenter de bloquer la technique qui de toutes façon permettra toujours la copie, l’industrie musicale et audiovisuelle se doit de réfléchir aux phénomènes favorisant la copie systématique.
En effet le problème n’est pas la copie qui a toujours existé (cassettes audio, VHS..), mais le fait que la copie devienne un acte automatique pour la plupart des produits.
Je vois aujourd’hui plusieurs éléments favorisant la systématisation de la copie :
- l’uniformisation de l’offre culture (musicale et audiovisuelle) favorise la copie et le transfert de données sur les réseau.
La copie est proportionnelle à la diffusion d’un disque, elle est le pendant automatique de la culture de masse internationale. Créer un album unique pour une diffusion mondiale favorise de belles économies d’échelle, et un amortissement extrêmement rapide. Mais ce disque deviens instantanément la cible idéale pour des « pirates » d’autant plus nombreux.
Le marché du Jazz et du Classique souffre moins de la copie du fait de l’offre variée répondant à de nombreux types de recherches, des marchés de niche variés.
- L’obsolescence des morceaux La vitesse de remplacement d’un titre par un autre n’aide pas à une volonté d’investissement. Il n’existe que peu d’albums de référence que l’on désire posséder et garder. Fort peu de pirates prennent la peine de pérenniser leur collection, car les morceaux (et les films) ont désormais une durée de vie très réduite.
- Il n’y a plus de valeur ajoutée à l’objet matériel (la qualité technique, les coffrets, pochettes et boitiers, plus produit) ne sont pas meilleures dans le commerce qu’en copie.
- L’offre est souvent de qualité assez variable (ex un titre phare dans un album complété par du remplissage), et le public ayant l’impression de s’être fait avoir lors d’un achat ne se sent que plus légitime de copier.
- Le décalage de prix entre le coût de production réel du produit et son prix de vente. Les intégrales classiques qui se sont particulièrement bien vendu à des tarifs très bon marché.
Jean-Jacques Anaud posait la question de ce que le cinéma pouvait aujourd’hui offrir de nouveau afin de séduire le public... sa réponse a été la réalisation du film « Guillomet : les ailes du courage » diffusé au Futuroscope de Poitiers en IMAX 3D...
Aujourd’hui les salles de cinéma souffrent de leur désaffection, mais préfèrent amortir leur perte en augmentant leurs tarifs tout en se plaignant du piratage, plutôt que de considérer que la qualité de leur produit fait de moins en moins la différence par rapport aux salons des particuliers.