vous expliquez très bien la dérive démocratique à laquelle on assiste : les élections législatives ne peuvent avoir qu’un et un seul résultat dont la seule variation serait l’ampleur. pourquoi alors voter ? pourquoi alors parler de démocratie ?
les élections législatives sont des, sinon les élections majeures de notre République : il s’agit que chacun se prononce sur la politique qui devra être menée en France pour les cinq prochaines années. c’est essentiel et éviter de sombrer avec la démocratie dans le piège institutionnel est que chacun se prononce sur cette question qui est la seule qui est posée : quel programme mettre en oeuvre ?
la cohabitation porteuse d’immobilisme est un lieu commun, vide de sens ; la France a connu trois cohabitations, et les premiers ministres successifs de ces trois périodes, Chirac, Balladur et Jospin, ne sont pas resté immobiles en politique intérieur et d’importantes réformes ont été mises en oeuvre, et la voie de la France sur la scène internationale n’en a pas non plus été moins forte. il n’y eut chaque fois immobilisme que lors de la dernière année, c’est-à-dire celle précédent l’élection présidentielle, et chaque fois le premier ministre fut candidat et deux fois sur trois le président le fut également.
en tout état de cause, le seul moyen de faire vivre la démocratie - et c’est vrai pour chaque élection - est de répondre à la question posée, en aucun cas à une autre. pour ces législatives, dans chaque circonscription, plusieurs candidats se présentent devant les électeurs porteurs d’un programme politique sur lequel chaque électeur est appelé à se prononcer.
il ne s’agit pas de donner une majorité au président, pas plus qu’il ne s’agit de donner du poids à telle ou telle opposition. ces équilibres là seront éventuellement une conséquence du scrutin, ils n’en sont pas l’objet. chaque électeur est responsable de cela, garant de la vitalité démocratique du pays : il s’agit en premier lieu d’aller voter, en second lieu de répondre en conscience à la question qui est posée.