La question que pose l’article est bien celle-là. Il y a en effet des similitudes entre les paysans roumains, bulgares et turcs, et les problèmes que connait la société turque ne sont pas radicalement différents de tous les autres pays ayant rejoint l’Union. Mais « l’empressement malsain », pour vous citer, à intégrer ces pays avant qu’ils ne soient résolus (ce qui est le but des négotiations d’intégration) crée et créera des disfonctionnements certains. Le manque de projet européen global se transforme en une multitude d’actions d’harmonisation d’après coup. Ce qui, à son tour, court-circuite les véleités d’un projet qu’il ne serait pas exclusivement « technique ». C’est ce que je nomme à mon article « la fuite en avant ».
Depuis très longtemps, nous soulignons le role offshore de Chypre, et le fait qu’il soit devenu un paradis fiscal pour les républiques de l’ex-Union Soviétique.
Cela ne’empêche pas une situation oxymore : un pays candidat refuse de reconnaitre un pays membre. Le droit et le droit international, les conventions, contrairement aux résolutions de l’ONU, constituent un état de fait, dont personne ne peut s’émanciper. Cela pour ne pas partir sur un jeu de responsabilités, dont chacun peut y jouer, et qui débute en 1973..., pour ne pas dire bien avant.
Il n’existe pas deux mais plusieurs Turquies et vous avez raison de souligner que il existe des laïcs anti-européens et des « religieux » pro-européens. Mais il ne s’agit pas là du clivage principal. L’essentiel pour moi est la contradiction entre « démocratie formelle » et démocratie réelle". On critique la première et on craint la seconde...