Vous partez d’un mythe, à savoir que la loi des 35h corrigée par la loi Fillon auraient plombé l’économie française, ce qui n’est en rien démontré. Moi qui vit aussi et m’occupe d’une entreprise en Allemagne je peux vous dire que les 38h existent et même parfois moins dans l’industrie métallurgique et automobile, voire chimique (VW : 32H) avec 6 semaines de congés annuels sans parler des congés maladie payés plein pot par l’entreprise pendant 6 semaines. Je ne sache pas que le situation en Allemagne soit catastrophique.
Vous oubliez de dire que :
1) La productivité du travail en France est une des plus élevées du monde ; c’est moins la durée employable qui compte que la productivité effective de l’unité de temps de travail
2) que les entreprises ont largement utilisé ces 35h pour annualiser les horaires et donc rationaliser l’utilisation de la force de travail et accroître la productivité, y compris celle des cadres dont beaucoup sont surmenés.
3) que les 35h ont permis les RTT dont profite largement l’économie du tourisme, une des plus performantes en termes de PIB et d’emplois
4) que plus on travaille à coup d’heures sup moins on travaille et moins on gagne, surtout en ce qui concerne ceux qui n’ont pas d’emplois ou qui n’ont pas d’autre choix que de travailler à temps partiel. Contrairement à ce que vous dites , dans le système de détaxation des HS proposé, une entreprise a plus intérêt à faire faire des heures sup que d’embaucher et je sais de quoi parle.
5) Que ce n’est pas celui qui travaille qui décide de son temps de travail, mais son employeur.
6) que les entreprise peuvent utiliser la mesure de NS (HS détaxées) pour, dans les faits, réduire ou geler les salaires normaux et accroître en conséquences les HS détaxées en présentant cette (dé)mesure comme favorable aux salariés en oubliant que les impôts financent aussi les services publics qui profitent d’abord à ceux qui en ont le plus socialement besoin..
7) Que les parents profitent largement des 35H pour mieux s’occuper de leurs enfants, ce qui est bon pour éducation de ceux-ci et donc excellent pour la société et donc son économie.
8) que le travail n’est pas une fin en soi et que gagner plus pour consommer plus, non plus, car la vie libre n’est pas pour la plupart au travail mais dans les loisirs. Comme disait le sage Aristote on travaille pour moins travailler, comme on fait la guerre pour avoir la paix.
Non seulement votre analyse économique est fausse, preuve en est que les HS permises n’ont pas été beaucoup utilisé par les entreprises, mais elle est surtout économiquement perverse dans ses conséquences d’aubaine pour les entreprises, aux dépens de l’emploi, mais votre visoin est surtout philosophiquement absurde en cela qu’elle fait absurdement du travail, c’est dire de la nécessité, une valeur dont la finalité serait non pas le loisir (temps libéré et libérateur pour soi et ses proches), mais le temps de la consommation dans les hypermarchés qu’il faudrait alors ouvrir le dimanche et/ou la nuit....Bref la marchandisation généralisée du temps de la vie
Si votre rêve ou celui de NS est de transformer les hommes et les femmes en marchandises employables à tout moment, ce ne peut être qu’en contradiction avec la philosophie libérale. Ce rêve est donc réellement un cauchemar !