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Accueil du site > Tribune Libre > Travailler plus pour gagner plus

Travailler plus pour gagner plus

Un des slogans martelés par Nicolas Sarkozy au cours de sa campagne a été « Travailler plus pour gagner plus ». Au-delà de la formule, est-il possible et souhaitable de mettre en oeuvre cette idée, qui semble relever du simple bon sens ?

Il faut permettre à ceux qui le veulent de travailler davantage pour gagner plus. Nicolas Sarkozy l’a répété sans discontinuer. Pour lui, c’est une des conditions indispensables pour relancer le pouvoir d’achat et la croissance économique.

Concrètement, la mesure qui sera présentée devant le Parlement consistera à exonérer de charges sociales et d’impôt les heures supplémentaires (en revanche, les cotisations retraite resteront bien évidemment en place). Cela est censé encourager les employeurs à délivrer des heures supplémentaires, et les salariés à en demander.

Dans la réalité, elle ne s’appliquera pas à grand monde, puisque, pour les cadres, les artisans, les commerçants, et les professions indépendantes, la rémunération et c’est bien légitime, se fait au résultat, au mérite. Seuls les employés et les ouvriers, si l’entreprise souhaite éventuellement augmenter sa production, pourront bénéficier de cette « mesurette », tant elle est négligeable.

Au fond, cette proposition est une réaction à la mise en place autoritaire de la loi Aubry sur les 35 heures. La question fondamentale qui est posée est de savoir si le partage du temps de travail est juste socialement et efficace économiquement. La conviction de Sarkozy, et plus largement de l’UMP, de l’UDF, du MoDem, et d’une partie raisonnable mais peu audible du PS, est clairement NON. Le partage du temps de travail est inefficace, car derrière cette idée fallacieuse, on considère que le travail est un gâteau, une donnée fixe, que la société doit se partager ; cela est un gâchis considérable d’une partie des forces du pays ! On prive les gens d’organiser librement leur temps de travail sous prétexte qu’il faudrait laisser du travail aux autres.

Un des arguments invoqués par l’opposition est que cette mesure n’incitera pas les employeurs à embaucher. Je vais être provocateur : et alors ? Je ne vois pas au nom de quoi on pourrait empêcher quelqu’un de travailler davantage s’il en a vraiment envie. Il faut arrêter de penser que le fait de travailler se fait nécessairement au détriment de son voisin. Il faut sortir de cette logique de guerre civile où le bonheur des uns ferait le malheur des autres, et préférer le gagnant-gagnant comme disait l’autre. Arrêtons de sanctionner la réussite des autres, après tout ils l’ont méritée, tant mieux pour eux, et aussi tant mieux pour nous car elle nous profitera indirectement. Si l’on continue à distiller l’idée selon laquelle la prise de risque et le succès sont condamnables moralement, il n’y aura plus d’entrepreneurs, plus d’investissements, plus d’initiatives, et... plus d’emploi !

Il y a deux étapes à distinguer dans la machine économique. Il y a d’abord la production des richesses, puis le partage de celles-ci. Autant on peut discuter du partage des richesses, une fois qu’elles ont été produites, autant il est hors de question d’envisager le partage du travail et de la production des richesses. Il ne faut pas mettre d’entrave à la production des richesses, auquel cas on ne pourra plus les distribuer ! Il faut cesser de croire que l’on pourra améliorer notre niveau de vie, maintenir nos niveaux de retraite, assurer le financement de la Sécurité sociale, éviter les délocalisations, etc. en travaillant moins. C’est une aberration totale ! Il n’y a de richesse que le travail. Aucun pays au monde ne croit sérieusement aujourd’hui que la réduction du temps de travail est une solution économique !

Que les 35 heures aient constitué dans certaines professions pénibles un soulagement pour les travailleurs, soit. On peut y voir un réel progrès. Mais pour le reste, c’est un énorme gâchis, et l’augmentation du coût du travail a fait baisser considérablement la compétitivité de la France. Et sur un plan moral, cela a dévalorisé le travail, stigmatisé comme une aliénation nécessaire, alors que le travail est un moyen d’épanouissement, d’émancipation, de dignité et de valorisation sociale.

On entend souvent, à juste titre, que les Français ont une des meilleures productivités horaires au monde. Certes, mais le temps de travail annuel étant un des moins élevés, la production annuelle par salarié français est assez médiocre.

Le slogan de la gauche plurielle était « Pour l’emploi, contre le travail ! ». La gauche croit toujours que l’on peut décréter l’emploi. Elle crée des emplois artificiels, fictifs, inutiles , bidons et coûteux pour faire croire aux désespérés que le problème est réglé ! .Après les catastrophiques emplois-jeunes, on nous a proposé les emplois tremplins ! C’est du délire. L’erreur fondamentale de la gauche, c’est de croire que le travail des uns détruit celui des autres alors que c’est le travail des uns qui crée le travail des autres : en travaillant plus, je produis plus de richesses et je consomme plus, et la croissance ainsi engendrée incitera les employeurs à embaucher à nouveau.

L’irresponsabilité des socialistes français dans la politique de l’emploi a fait ses preuves ! La rénovation du PS devra passer par l’acceptation de travailler plus.

En, fait cette mesure de détaxation et de défiscalisation des heures supplémentaires aura probablement un effet marginal, positif ou nul, sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Il n’y a donc aucune raison valable de s’opposer à ce projet !


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50 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 4 juin 2007 15:46

    Comment répondre à ça ! C’est affligeant, ça sait à peine sa leçon que ça vient faire la morale aux autres.

    Essayons sur un point, vous dites : «  »Dans la réalité, elle ne s’appliquera pas à grand monde, puisque, pour les cadres, les artisans, les commerçants, et les professions indépendantes, la rémunération et c’est bien légitime, se fait au résultat, au mérite«  ».

    Faux, la mesure sera étendue aux cadres ! C’est nouveau ça vient de sortir ! aussi aux temps partiels : le parti unique en a décidé ainsi.

    Cette mesure est un missile contre le droit du travail et la protection sociale en France.


    • Francis, agnotologue JL 4 juin 2007 15:56

      Mes arguments, vous les trouverez là :

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=19871


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 4 juin 2007 15:47

      Vous partez d’un mythe, à savoir que la loi des 35h corrigée par la loi Fillon auraient plombé l’économie française, ce qui n’est en rien démontré. Moi qui vit aussi et m’occupe d’une entreprise en Allemagne je peux vous dire que les 38h existent et même parfois moins dans l’industrie métallurgique et automobile, voire chimique (VW : 32H) avec 6 semaines de congés annuels sans parler des congés maladie payés plein pot par l’entreprise pendant 6 semaines. Je ne sache pas que le situation en Allemagne soit catastrophique.

      Vous oubliez de dire que :

      1) La productivité du travail en France est une des plus élevées du monde ; c’est moins la durée employable qui compte que la productivité effective de l’unité de temps de travail

      2) que les entreprises ont largement utilisé ces 35h pour annualiser les horaires et donc rationaliser l’utilisation de la force de travail et accroître la productivité, y compris celle des cadres dont beaucoup sont surmenés.

      3) que les 35h ont permis les RTT dont profite largement l’économie du tourisme, une des plus performantes en termes de PIB et d’emplois

      4) que plus on travaille à coup d’heures sup moins on travaille et moins on gagne, surtout en ce qui concerne ceux qui n’ont pas d’emplois ou qui n’ont pas d’autre choix que de travailler à temps partiel. Contrairement à ce que vous dites , dans le système de détaxation des HS proposé, une entreprise a plus intérêt à faire faire des heures sup que d’embaucher et je sais de quoi parle.

      5) Que ce n’est pas celui qui travaille qui décide de son temps de travail, mais son employeur.

      6) que les entreprise peuvent utiliser la mesure de NS (HS détaxées) pour, dans les faits, réduire ou geler les salaires normaux et accroître en conséquences les HS détaxées en présentant cette (dé)mesure comme favorable aux salariés en oubliant que les impôts financent aussi les services publics qui profitent d’abord à ceux qui en ont le plus socialement besoin..

      7) Que les parents profitent largement des 35H pour mieux s’occuper de leurs enfants, ce qui est bon pour éducation de ceux-ci et donc excellent pour la société et donc son économie.

      8) que le travail n’est pas une fin en soi et que gagner plus pour consommer plus, non plus, car la vie libre n’est pas pour la plupart au travail mais dans les loisirs. Comme disait le sage Aristote on travaille pour moins travailler, comme on fait la guerre pour avoir la paix.

      Non seulement votre analyse économique est fausse, preuve en est que les HS permises n’ont pas été beaucoup utilisé par les entreprises, mais elle est surtout économiquement perverse dans ses conséquences d’aubaine pour les entreprises, aux dépens de l’emploi, mais votre visoin est surtout philosophiquement absurde en cela qu’elle fait absurdement du travail, c’est dire de la nécessité, une valeur dont la finalité serait non pas le loisir (temps libéré et libérateur pour soi et ses proches), mais le temps de la consommation dans les hypermarchés qu’il faudrait alors ouvrir le dimanche et/ou la nuit....Bref la marchandisation généralisée du temps de la vie

      Si votre rêve ou celui de NS est de transformer les hommes et les femmes en marchandises employables à tout moment, ce ne peut être qu’en contradiction avec la philosophie libérale. Ce rêve est donc réellement un cauchemar !


      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 4 juin 2007 15:51

        C’est la loi des 35h qui aurait, mais pas les 35h qui auraient.. ; avec mes excuses pour ce court-crcuit.


      • DD 4 juin 2007 16:35

        Je suis assez convaincu par votre analyse. Cependant, je n’ai jamais dit que le travail était une fin en soi et que la consommation était jouissive (je suis d’ailleurs un très très faible consommateur). C’est faux de dire que les parents s’occupent mieux de leurs enfants ; de ce côté là c’est plutôt la décadence sans vouloir apparaître réactionnaire...Quand on voit le niveau moyen des élèves et leur vocabulaire extrêmement réduit, on a sérieusement envie de se tirer une balle... Enfin, je ne me définis pas comme libéral (ce qui semblait être votre postulat).


      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 4 juin 2007 16:49

        Nous sommes donc d’accord sur les principes, sauf sur la définition du terme libéral. Je le prends au sens littéral et philosophiquement consacré depuis le XVIIIème et non pas au sens détourné et mensonger par les soi-disant ultra-libéraux (véritablement despotiques) : « sont libérales toute mesure et toute politique qui défendent les droits de l’individu contre les dominations qu’il subit de la part de l’état mais aussi des puissants, y compris dans le domaine économique ! »

        Mais je suppose que vous êtes, comme moi, libéral au sens authentique et non pas mensonger : le libéralisme suppose le respect de la loi garantissant les droits universels afin d’éviter la domination du faible par le fort.

        Je pense néanmoins que votre plaidoyer en faveur du slogan assez creux, mensongers et/ou pervers, il faut bien le dire, de NS (travailler plus pour gagner plus) n’est pas à la mesure de cet accord entre nous sur les principes. Il y a donc une certaine incohérence dans votre position, me semble-t-il...


      • DD 4 juin 2007 16:56

        Je suis tout à fait en phase avec cette définition du libéralisme. Il est honteux de la part du clan altermondialiste notamment, de réduire le libéralisme à son versant économique et de le désigner comme bouc émissaire de tous nos maux sociaux.

        Concernant la proposition de NS, ce n’est pas tellement la mesure en elle-même qui me séduit ( au fond je pense qu’elle n’est pas dangereuse, mais juste inutile) mais le refus de l’idéologie du partage du temps de travail et de l’égalitarisme tyrannique.


      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 4 juin 2007 18:13

        Ce serait important pour vous de savoir qu’elle est votre définition du libéralisme ne serait-ce pour savoir sur quoi et pourquoi vous n’êtes pas tout à fait d’accord avec la mienne (ce que, en l’état de votre intervention, je ne peux pas savoir) et donc avec celle de tous les penseurs libéraux hormis Hayek !

        Le dialogue doit au moins servir à clarifier les concepts qui nous autorisent à juger afin de penser d’une manière plus rigoureuse et donc avec des arguments plus efficaces.


      • Francis, agnotologue JL 4 juin 2007 19:03

        A Sylvain Reboul, cette définition que vous donnez : «  »le libéralisme suppose le respect de la loi garantissant les droits universels afin d’éviter la domination du faible par le fort.«  »,

        l’avez-vous trouvée dans « Le libéralisme raconté aux petits enfants » ?

        à l’auteur, vous dites : «  » Il est honteux de la part du clan altermondialiste notamment, de réduire le libéralisme à son versant économique et de le désigner comme bouc émissaire de tous nos maux sociaux.«  », vous voulez refaire les dictionnaires ?

        Aux deux, lisez donce cette définition Wikipedia : " Le libéralisme est une doctrine politique et économique née dans l’Europe des Lumières aux XVIIe et XVIIIe siècles, qui repose sur l’idée que chaque être humain possède des droits naturels sur lesquels aucun pouvoir ne peut empiéter, qui sont la liberté, et le plus souvent le droit à la propriété. En conséquence, les libéraux veulent limiter les prérogatives de l’État et des autres formes de pouvoir, quels qu’en soient la forme et le mode de désignation. Au sens large, le libéralisme prône l’établissement d’une société caractérisée par la liberté de penser des individus, le règne du Droit naturel, le libre échange des idées, l’économie de marché et son corollaire l’initiative privée, et un système transparent de gouvernement dans lequel les droits des minorités sont garantis.«  »

        Tout le monde sait donc à quoi s’en tenir, sauf vous on dirait.


      • Francis, agnotologue JL 4 juin 2007 19:14

        Pour devancer la critique : ne pas confondre les droits des minorités avec les droits des plus faibles.

        Le libéralisme n’a que faire de l’égalité puisqu’il ignore les inégalités qui ne sont, du point de vue du marché, que des différences.

        Toute économie de marché exploite et produit des différences et crée des différences. L’économie de marché est une machine de transformation des différences.

        La création de richesses collectives est l’objectif officiel du marché, la création de profits en est le véritable moteur. Evidemment !


      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 4 juin 2007 19:19

        Cette définition du libéralisme, je l’ai trouvé sous des formes semblables, chez Locke, A. Smith, Start-Mill, A. Sen etc.

        Le problème en France c’est que l’on n’étudie pas la pensée libérale qui est dans les pays anglo-saxons (surtout aux USA) considérée comme une position de gauche. Il n’ y a qu’en France, par inculture due au rejet de l’empirisme ou pragmatisme anglo-saxon, que l’on confond le conservatisme inégalitaire avec la pensée libérale ;

        Puisque vous insistez et que je suppose que vous désirez savoir ou vous cultiver (vous instruire) je vous mets en lien une étude que j’ai commise (série de conférences), avec textes de ses fondateurs à l’appui, portant sur l’histoire et les enjeux de la pensée libérale.

        La pensée libérale


      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 4 juin 2007 19:23

        Vous me semblez confondre le capitalisme ou le mercantilisme avec le libéralisme. C’est une confusion franco-pseudo-marxiste qu’il est facile de démentir par une argument simple : si la concurrence était libre et parfaite, donc libérale et à l’équilibre, le profit capitaliste à terme s’évanouirait


      • Francis, agnotologue JL 4 juin 2007 21:05

        Sylvain Reboul, nous n’avons pas les mêmes auteurs, gardez les vôtres, ce cadre n’est pas assez grand pour vous citer les miens.

        Sur votre assertion, «  »si la concurrence était libre et parfaite, donc libérale et à l’équilibre, le profit capitaliste à terme s’évanouirait «  »,

        vous pouvez toujours rêver. Ce que vous dites là est indémontrable, donc sans intérêt.


      • FredP 5 juin 2007 13:45

        Si la concurrence était libre et parfaite, chaque acteur aurait accès à la même information et pourrait librement adapter son comportement en fonction de son intérêt.

        Le travailleur chinois pourrait donc venir librement travailler en France où le prix naturel de son travail est plus élevé ; le consommateur français pourrait donc librement acheter en Chine où le prix naturel du produit acheté est plus faible. La libre concurrence entre les entreprises les conduirait à aligner leurs niveaux de salaires et de prix de vente.

        La mondialisation fait exactement l’inverse et n’est donc pas libérale : elle cloisonne les marchés du travail et de la consommation, et réalise ses profits sur le différentiel des prix naturels obtenus sur ces marchés. C’est l’objectif de profit qui conditionne la structure des marchés, et non plus la libre concurrence qui détermine le niveau de profit.


      • FredP 5 juin 2007 13:58

        « Il faut permettre à ceux qui le veulent de travailler davantage pour gagner plus. »

        Ce n’est pas une défiscalisation qu’il faudrait pour réussir cela, mais une profonde réforme du code du travail...

        Un contrat de travail, jusqu’à preuve du contraire, c’est l’acte par lequel une personne loue à un employeur son temps et sa force de travail en contrepartie du versement d’un salaire. C’est l’employeur et lui seul qui par ce contrat décide du temps de travail et de son utilisation.

        Un salarié qui « veut travailler plus » n’en a aucunement le droit.


      • colza 4 juin 2007 17:55

        Pour en revenir au sujet, si cette loi passe, il y a fort à parier qu’on va voir fleurir des offres d’emplois à temps partiel (25/30 heures) le reste étant effectué en heures supplémentaires, ce qui reviendra à dire qu’on continuera à travailler pareil pour gagner pareil, les seuls gagnants étant les employeurs utilisateurs de cette mesure.

        Y’en a là-dedans, non ?? Je parle de Sarko, bien sûr smiley


        • Alexandre88 Alexandre Flet 4 juin 2007 18:04

          Un Argument très important dans l’opposition à la politique de sarkozy :

          voici un sondage révélateur de l’ifop, réalisé à l’entre deux-tours de l’élection, qui montre quelle classe d’âge à élu quel candidat :

          Nicolas Sarkozy : 18-24 ans : 47% 25-34 ans : 46% 35-49 ans : 44% 50/64 ans : 49% 65 ans et plus : 75% <------

          Ségolène Royal : 18-24 ans : 53% 25-34 ans : 54% 35-49 ans : 56% 50/64 ans : 51% 65 ans et plus : 25%

          http://www.ifop2007.fr/photo/File/IntentionDeVote/JDD-PRESI20-28-04-2007-16263A.pdf

          - Cet aperçu montre un très fort clivage générationnel. Sarkozy à été élu en très grande partie grâce au troisième âge.

          - Enfin il permet de se rendre compte que AUCUNE des propositions de sarkozy concernant les actifs (travailler + pour gagner +, les heures supplémentaires, etc...), les étudiants, mais aussi les chômeurs, AUCUNE de ces propositions, n’a été plébiscité par les catégories concernées... Car les 18-64 ans dans leur ensemble ont votés à 54%... pour Ségolène Royal.

          Seul les retraités (de 65 ans et +) ont massivement approuvé ces propositions... qui ne les concernent pas directement.


          • Alexandre88 Alexandre Flet 4 juin 2007 18:06

            oups, message coupé... suite : Ségolène Royal : 18-24 ans : 53% 25-34 ans : 54% 35-49 ans : 56% 50/64 ans : 51% 65 ans et plus : 25%

            http://www.ifop2007.fr/photo/File/IntentionDeVote/JDD-PRESI20-28-04-2007-16263A.pdf

            - Cet aperçu montre un très fort clivage générationnel. Sarkozy à été élu en très grande partie grâce au troisième âge.

            - Enfin il permet de se rendre compte que AUCUNE des propositions de sarkozy concernant les actifs (travailler + pour gagner +, les heures supplémentaires, etc...), les étudiants, mais aussi les chômeurs, AUCUNE de ces propositions, n’a été plébiscité par les catégories concernées... Car les 18-64 ans dans leur ensemble ont votés à 54%... pour Ségolène Royal.

            Seul les retraités (de 65 ans et +) ont massivement approuvé ces propositions... qui ne les concernent pas directement.


          • DD 4 juin 2007 18:09

            Effectivement, c’est limpide ! même s’il faut se méfier des sondages...


          • Fred 5 juin 2007 10:11

            c’est bien de sortir les intentions de vote entre les deux tours, il aurait ete meilleur de montrer les resultats du deuxieme tour.

            http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8450.asp

            on s’apercoit que Sarkozy est majoritaire chez les 25-34 ans et que c’est 50-50 chez les 35-44. Donc Madame Royal etait majoritaire chez les 18-24 ans donc les jeunes qui ne travaillent pas et les 45-59 ans qui sont loin d’etre de premiere jeunesse.

            Apres vous en tirez les conclusions que vous voulez.


          • La Taverne des Poètes 4 juin 2007 19:06

            Votre conclusion est admirable ! Vous dites qu’il ne sert à rien de s’opposer à un projet qui va nous faire travailler plus sans nous apporter de pouvoir d’achat supplémentaire ! Vous êtes-vous relu ? Vous auriez dû conclure logiquement en disant que cette réforme ne servant à rien, il faut y renoncer. Sauf évidemment si c’est un cadeau aux riches...Mais qui irait soupçonner cela de Sarkozy ? Mais nooooon personne smiley

            Cette mesure n’est pas la plus efficace. Il faudrait surtout aider les petites et moyennes entreprises pour revenir à une dimension plus humaine tout en créant de l’emploi.


            • Le Hérisson Le Hérisson 4 juin 2007 19:19

              Imaginons un salarié d’une petite PME qui travaille 41 h. Actuellement, son entreprise et lui-même paient les charges plein pot. Si les deux sont un peu malins, ils déclarent le surplus d’horaire en heures sup. Résultat, le patron paiera moins de charge et pourra faire passer la pilule à son salarié en l’augmentant. Bref. Une jolie loi qui rend la fraude légale.

              « Gagnant/gagnant », comme disait l’autre : sauf que la sécu et les allocs, elles, augmenteront encore un peu plus le déficit !


              • Le Hérisson Le Hérisson 4 juin 2007 19:31

                Il faudrait ajouter que la période de croissance de l’emploi la plus significative depuis 15 ans fut pendant le gouvernement Jospin en France et pendant les années Clinton aux USA... Encore des libéraux ! (Dans le vrai sens du terme, cette fois...)

                Le véritable « travailler plus » passe par le « travailler mieux » qui implique davantage de valeur ajoutée et il n’est pas toujours du côté que l’on pense. Quant à la croissance, elle est portée aussi par les petits salaires, voire les rmistes, puisqu’ils ne peuvent pas épargner.

                L’augmentation de la TVA que Sarkozy promet fera tout le contraire, puisque il s’agit de l’impôt le plus injuste qui soit et qui plombe la consommation de tous les ménages smiley. On peut se souvenir par exemple qu’en diminuant la TVA sur la rénovation de l’habitat, le gouvernement Jospin avait donné un formidable coup de pouce smileyaux professions du bâtiment...


              • DD 4 juin 2007 19:40

                L’expérience de la TVA sociale a été menée dans plusieurs pays européens, et contrairement à ce qu’on pouvait légitimement penser, il n’y a pas eu d’effet inflationniste, et la consommation n’a pas été affectée. Donc à voir.


              • Fred 5 juin 2007 10:14

                Enfin ne comparez pas Clinton a Jospin. Les Democrates aux US sont plus a droite que l’UMP.


              • JPL 8 juin 2007 06:00

                @ Actias

                Votre réponse tiendrait la route... si la France avait eu des résultats dans la moyenne européenne sans plus durant le gouvernement Jospin, voire de moins bons résultats. On pourrait alors vous suivre sur le terrain : le gouvernement n’y était pour rien, il a bénéficié de la conjoncture.

                Sauf que :

                La France pendant cette période a fait mieux que la moyenne européenne, aussi bien en matière de croissance (du moins elle a fait nettement mieux de 97 à 99 et légèrement mieux entre 2000 et 2002) qu’en matière de baisse du chômage (baisse plus importante par point de croissance). Je vous suggère d’aller consulter les sites de l’OCDE et d’Eurostat.

                Donc on peut bien se dire que l’action de ce gouvernement a eu des effets (positifs).

                Au contraire des gouvernements qui ont suivi entre 2002 et 2007, avec M Sarkozy comme n° 2 et l’UMP, dont le président était M Sarkozy, comme soutien disposant de la majorité absolue au parlement.


              • JPL 8 juin 2007 06:08

                @ PHILOU

                l’expérience d’une augmentation de la TVA de 2% a été menée par M. Juppé il y a une douzaine d’années (il n’avait pas eu la géniale idée de communication d’appeler ça une TVA sociale).

                Bilan : la croissance française a été à la traîne de la croissance des pays voisins.

                L’effet de dépression économique induit a sans doute joué un rôle dans la défaite de 1997.

                Mais MM Fillon et Sarkozy savent bien que s’ils introduisent cette mesure cette année, ce sera « oublié » au printemps 2012...


              • TSS 4 juin 2007 19:22

                le problême sur la detaxation des heures sups c’est que l’on s’aperçevra dans un avenir proche la declaration par les entreprises (les grosses principalement) d’heures sups non faites pour toucher les aides !!

                les grosses entreprises sont des orfevres dans l’art d’endormir l’etat pour toucher sans tenir leurs promesses en contrepartie.


                • Poil à Gratter Poil à Gratter 4 juin 2007 20:08

                  Dans l’esprit du gouvernement « travailler plus... » veut dire dépenser plus. Il faut donc que le travail soit rémunerer, ce qui est,hélas, une vision très restrictive du travail et conduit à l’hyper spécialisation des individus : exit l’éducation des enfants,la vie associative, le jardinage et la culture. Vive la consommation !


                  • DD 4 juin 2007 21:23

                    Je ne comprends pas le sens de votre commentaire. Soyez plus clair et plus argumenté.


                  • Jean Lasson 4 juin 2007 22:26

                    « Travailler plus pour gagner plus. »

                    Il faut aller dire ça aux millions de chômeurs ou, par exemple, aux caissières de supermarchés qui sont employées à mi-temps : avec des horaires imposés comme 11 h - 13 h, puis 18 h - 20 h.

                    Ce slogan n’a qu’un équivalent dans l’Histoire de France : le « S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ! » de Marie-Antoinette...

                    L’Histoire bégaie, paraît-il smiley


                    • Forest Ent Forest Ent 4 juin 2007 22:38

                      Nous jugerons de la suite de la politique UMP menée ces cinq dernières années quand elle sera un peu mieux définie. Pour l’instant, c’est toujours tout et n’importe quoi.

                      Mais l’élection de Pinocchio a quand même fait lever en France un immense espoir : qu’il se casse le plus vite possible.


                      • ZEN ZEN 4 juin 2007 22:47

                        @ Le Hérisson

                        Bien d’accord avec toi. Cette analyse m’a aussi ouvert les yeux :

                        « Trois économistes, Patrick Artus, Pierre Cahuc et André Zylberberg, se montrent critiques sur la défiscalisation et l’exonération de charges sociales des heures supplémentaires, dans un rapport du Conseil d’analyse économique (CAE). Le document, intitulé »Réglementation du temps de travail, revenu et emploi« doit être discuté, mardi 29 mai, par les membres du CAE, une instance rattachée à Matignon, et »pourrait être amendé lors de la discussion", a précisé M. Artus. Un projet de loi est en préparation sur cette mesure phare du programme du candidat Sarkozy.

                        Selon le texte, cité par Les Echos dans leur édition du 29 mai, « une fiscalité spécifique sur les heures supplémentaires, quelle que soit sa forme, aurait au mieux un effet incertain sur l’emploi et le revenu global, avec un risque de coût exorbitant pour les finances publiques qui se double d’une complexité accrue du système fiscal ». Les rapporteurs jugent donc que « ce type de fiscalité doit être évité », ajoutant : « Il ne constitue pas un moyen efficace de valoriser le travail. » « AU DÉTRIMENT DE L’EMBAUCHE »

                        L’idée d’abaisser le coût de l’heure supplémentaire est depuis longtemps critiquée par M. Cahuc. Dans Le Monde du 7 mai, l’économiste spécialiste du travail avait expliqué que « la détaxation des heures supplémentaires favorise les salariés en place au détriment de l’embauche ».

                        Le rapport qu’il a coécrit semble reprendre cette appréciation en la précisant. Si l’allégement des prélèvements obligatoires sur les heures supplémentaires accroît le pouvoir d’achat de ceux qui travaillent, « en contrepartie, le financement de cet allégement réduit le revenu des salariés qui ne font pas d’heures supplémentaires », soit, d’après des statistiques du ministère du travail, plus de 60 % d’entre eux. EFFET D’AUBAINE

                        La mesure pourrait aussi constituer un effet d’aubaine pour les entreprises qui privilégieraient le recours aux heures supplémentaires plutôt que la création d’emplois. Les auteurs pointeraient, selon Les Echos, le risque d’une entente entre employeurs et salariés qui auraient intérêt à « abaisser le taux de salaire des heures normales et à déclarer fictivement un grand nombre d’heures supplémentaires afin de bénéficier des avantages fiscaux ».

                        Ces critiques ne manqueront pas d’alimenter le travail de ceux qui, à Bercy, mettent la dernière main aux scénarios qui vont être présentés à l’Elysée et à Matignon, ainsi qu’aux partenaires sociaux." Rémi Barroux Article paru dans l’édition du 30.05.07 Le MONDE


                        • esca2008 4 juin 2007 22:52

                          M Sarkozy oublie aussi un petit quelque chose, pour une majorité des salariés, le nombre d’heure par semaine c’est 40h, les 35h ne sont atteintes que par des journées de repos. Donc dans l’application, ce n’est pas une semaine de 35h + 5h d’heure supllémentaires qu’aura le salarié c’est une semaine de 45h. Ca fait une énorme différence,de la même manière, l’employeur ne saupoudre pas ses heures supplémentaires sur une semaine, il ne dit pas :« vous me ferez 10 minutes en plus chaque soir, il dit dans une semaine vous travaillerez une heure de plus tel jour. » Si dans ma phrase, j’emploi l’impératif, ce n’est pas une erreur, il est aujourd’hui en France vu les relations internes aux entreprises difficiles voire suicidaires de refuser quelque chose à son patron. Alors travailler plus pour gagner plus je veux bien mais à quelles conditions. Après, il ne faut pas oublier le manque à gagner qu’il va y avoir avec la baisse des cotisations que la mesure va entrainer. Un autre effet pervers, travailler plus pour perdre plus ? Après si j’osais j’aurais bien une idée simple pour permettre de gagner plus aux gens mais c’est vrai que c’est plutôt absurde, si on augmentait les salaires ? smiley


                          • La Taverne des Poètes 4 juin 2007 23:25

                            Taverner plus pour glaner plus. Il existe une autre pensée que la pensée sarkozyste... Fort heureusement.


                            • La Taverne des Poètes 4 juin 2007 23:28

                              Remarquez que j’ai dit « glaner » pas « glander ». Sortir du sarkozysme ? Mieux : ne jamais y entrer !


                            • DD 4 juin 2007 23:46

                              Votre attitude me paraît assez perverse. J’ai l’impression que vous souhaitez ardemment que Sarkozy et sa bande portent des mauvais coups pour adopter la posture esthétique de l’antifascisme et de l’humanisme. Qu’il est jouissif de tout dénigrer et de se faire le chantre de la résistance ! Cessons les procès d’intention !


                            • La Taverne des Poètes 4 juin 2007 23:58

                              J’ai dit qu’il existe une pensée en-dehors de la pensée sarkozyste. Qu’ai-je dit là ? Sacrilège ! On me saute dessus illico (et voilà que je me prendrais pour un Résistant face au fascisme incarné !), ce qui serait façon de me dire :

                              - « IL N’EXISTE PAS D’AUTRE PENSEE QUE CELLE DE NOTRE BIEN AIME CHEF SARKOZY ! ».

                              - Si !


                            • La Taverne des Poètes 5 juin 2007 00:02

                              Mais n’est-ce pas vous qui êtes dans le camp des héros, des vainqueurs, des « people » ? Moi, je ne suis personne. Mais je pense comme je l’entends. Et d’ailleurs, allez savoir pourquoi, je pense de plus en plus...


                            • Forest Ent Forest Ent 5 juin 2007 02:33

                              « J’ai l’impression que vous souhaitez ardemment que Sarkozy et sa bande portent des mauvais coups pour adopter la posture esthétique de l’humanisme. »

                              Tiens, c’est une bonne question, ça. Souhaité-je que Pinocchio applique son programme ou pas ? Pour les français, ou pas. Mais je le souhaite quand même pour voir la gueule de la droite décomplexée. smiley


                            • Francis, agnotologue JL 5 juin 2007 08:18

                              Il est évident que cette mesure de Sarkozy était, au mieux une déclaration démagogique, au pire, une mesure destinée à aggraver la situation de l’emploi en France, je m’explique :

                              Les français sont le peuple le moins malléable en Europe. Il me paraît évident qu’on n’a pas lutté en France contre le chômage mais délibérément l’emploi. Si ce n’avait pas été le cas, il faudrait faire tout le contraire de ce qu’ont dit jusqi’ici les économistes officiels du gouvernement.

                              Cette mesure sur les heures sup est clairement une mesure CONTRE l’emploi !


                              • DD 5 juin 2007 09:03

                                Prouvez-le !


                              • Gnark 5 juin 2007 10:47

                                C’est pourtant pas compliqué. Une entreprise, lorsqu’elle manquera d’heures de travail poussera ses employés à faire des heures supplémentaires plutôt que d’embaucher de nouvelles personnes. Donc, à court terme il n’y a pas la moindre raison que le chômage baisse. Au contraire. A plus long terme, si jamais l’économie repart, il y a moyen que le chomâge diminue mais encore faut-il que l’économie reparte...


                              • claude claude 5 juin 2007 10:50

                                bonjour,

                                petit problème de mathématique élémentaire :

                                par soucis de clarté, je schématise le nombre d’heures mensuelles.

                                soit un salarié A gagnant 10€ de l’heure nets. ce qui fait pour un mois de boulot à raison de 35h hebdomadaires :
                                - 10 x 35 x 4 = 1400€ annuellement il sera imposé sur la base : 1400 x 12 = 16 800 €

                                ce salarié désirant s’acheter une maison selon le voeux de notre cher président, désire faire 5h de boulots supplémentaires par semaine. soit un total de 20h par mois. pour rendre les heures supplementaires attractives, on majore le taux horaire de 20 % : donc notre salarié touchera :
                                - 10 x 1,2 x 20 = 240 € ; au bout de l’année il aura gagné 240 x 11 = 2640 € . il disposera donc d’un gain annuel de 19 440€ imposés sur la base de 16 800.

                                dans la même entreprise, dans un autre département, un autre salarié B est payé en fonction de son ancienneté et des ses qualifications 1640€ nets par mois, soit une base d’imposition de 19 440 €.

                                afin toujours, de simplifier les calculs, on part sur une imposition de 5% du revenu annuel.
                                - les impôts que A paiera se monteront à 16 800 x 0,05 = 840 €
                                - pour l’employé B : 19 440 x 0,05 = 972€

                                pour un même revenu imposable les 2 personnes auront un différentiel de 132 € en faveur de celui qui fait des heures supllémentaires.

                                en résumé, moins on travaille, plus on paye d’impôts... où est la justice dans cette configuration ?

                                de plus, les employeurs ne sont pas fous, si leurs personnels sont disposés à faire des heures supllémentaires complètement détaxées de charges patronnales et salariales, pourquoi s’emmerder à embaucher ? puique les heures supplementaires cumulées d’un employé correspond à un demi-poste mensuel ...


                                • Le Chacal Le Chacal 5 juin 2007 12:07

                                  C’est la principale objection réelle quant à cette mesure : elle crée une inégalité face à l’impôt.


                                • miaou miaou 5 juin 2007 11:37

                                  Une illustration grandeur nature du slogan « travailler plus pour gagner plus », intéressante à plus d’un titre puisqu’elle concerne... les heures supplémentaires des polciers (l’Etat leur doit entre 5 et 7 millions d’heures)

                                  http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-917241@51-917423,0.html


                                  • moebius 5 juin 2007 11:41

                                    Concernant les trentes cinqs heures le probléme me semble plus phsycologique que purement économique et des commentaires vont ici dans ce sens. La limitation du temps de travail a été ressentis comme « un rationnement du temps de travail » or on ne rationne pas ce temps sans que cela est une conséquence sur « la valeur » du travail et du temps en général et sans attribuer en contre valeur au non travail une valeur d’ordre « quasi sacrificiel ». Le non travail n’est pas ce « travail » du renoncement. Cette méconnaissance à été fatale à la gauche. « Le travailler plus » pour gagner plus« sarkosien est lui ressenti comme une libération (libéral dans ce sens peut etre) par rapport à la restriction, rationnement renoncement, d’ou leur succés électoral. On ne joue pas inconsidérément avec la valeur travail, elle est essentielle. »le travailler plus pour gagner" comme les trente cinq heures par leur dimension phsycologique surdéterminés et leur difficulté concréte de mise en oeuvre plomberont encore d’autres quinquénats


                                    • ZEN ZEN 5 juin 2007 14:34

                                      Un avis récent,et autorisé sur la question :

                                      Michel Godet, membre du Conseil d’analyse économique « L’exonération de charges sur les heures supplémentaires a des effets pervers » LEMONDE.FR | 31.05.07 | 16h12 • Mis à jour le 04.06.07 Michel Godet est membre du Conseil d’analyse économique du premier ministre et professeur au Conservatoire national des arts et métiers. Il a écrit Le Courage du bon sens : pour construire l’avenir autrement (Odile Jacob).

                                      La réforme des heures supplémentaires va-t-elle permettre de « travailler plus pour gagner plus » ?

                                      Oui, par définition. Mais l’idée, que j’avais formulée à partir de 2002, a été déformée. Au départ, il y a le constat que les 35 heures n’ont créé aucun emploi et ont appauvri la France, qui recule. Les Français travaillent, en moyenne par habitant, trois semaines de moins que la moyenne européenne. Notre niveau de vie, en PIB par habitant, est rattrapé par nos voisins. La question est : comment sortir des 35 heures par le haut ?

                                      Un coût estimé à cinq milliards d’euros

                                      « Nous sommes tombés dans le puits des 35 heures, qui ont coûté 20 milliards d’euros. Cela nous coûte quatre fois moins cher d’en sortir que d’y être entrés. Au pire », estime Denis Godet. Selon Les Echos du jeudi 31 mai, « la suppression des 65 % de cotisations (45 % employeur, 21 % salarié) sur les quelque 900 millions d’heures effectuées actuellement représenterait à elle seule plus de 5 milliards d’euros ».

                                      Le ministère de Bercy est en train de chercher des arbitrages et pourrait privilégier la suppression de l’intégralité des charges salariales, CSG comprise, estime le quotidien économique. [-] fermer

                                      J’ai fait une proposition, partant du principe que l’intérêt bien compris des cigales est qu’il y ait le maximum de fourmis actives. Il fallait qu’on ait plus d’heures supplémentaires dans certains secteurs, où il y a un besoin. Par exemple le bâtiment, où les employés travaillent au noir le samedi matin, avec la connivence de l’employeur. 50 % des Français ne sont pas imposés. Les employés et les salariés n’ont pas de raison d’être imposés sur leur temps libre. Donc, c’est normal psychologiquement que les heures supplémentaires, au-delà de 35 heures, ne soient pas imposables pour le salarié. C’est du « black officiel ».

                                      Là où l’idée a été déformée, c’est quand, n’entendant que le mot « défiscalisation », on a rajouté l’exonération de charges patronales. Cela coûte très cher et a un tas d’effets pervers.

                                      Quels sont ces effets pervers ?

                                      Des augmentations fictives, d’abord, c’est-à-dire des augmentations de salaire déguisées en fausses heures supplémentaires. L’idée est : « Je veux bien vous augmenter mais cela me coûte moins cher de le faire avec des heures supplémentaires, que vous n’effectuez pas. » L’autre gros effet pervers est que, dans les secteurs où il n’y a pas de pénurie de main- d’œuvre, au lieu d’embaucher quelqu’un de nouveau qui était sur le pavé, on sera tenté de faire travailler plus ceux qui travaillent déjà. Ce sont des effets évidents.

                                      Ces effets pervers sont sources de fraude. Donc sources de contrôle bureaucratique. Cela renforcera le « modèle soviétique » français, comme l’appelait Jacques Lesourne (prospectiviste et ancien directeur du journal Le Monde).

                                      Ces effets pervers font-ils de la défiscalisation des heures supplémentaires une mauvaise réforme ?

                                      Il faut expérimenter. Et le gouvernement va devoir négocier avec les partenaires sociaux. Il va devoir lâcher des choses. Les partenaires sociaux vont demander le maintien des charges patronales, pour financer le social, ce qui est normal. Sauf peut-être dans le cas des cadres qui travaillent à la journée. Il va falloir adapter, secteur par secteur, entreprise par entreprise.

                                      Que va-t-il rester de la réforme des heures supplémentaires inscrite dans le programme du candidat Sarkozy ?

                                      Symboliquement, on va revaloriser le travail. 40 % des Français souhaitent travailler pour gagner plus. Ils pourront le faire. Les 60 % restants qui sont contre, libre à eux de ne pas le faire.

                                      Avec la défiscalisation, les employeurs ne seront-ils pas tentés d’en imposer à des employés qui n’en veulent pas ?

                                      On n’a pas dit qu’il fallait les imposer. Mais j’irai même plus loin. Je suis pour qu’on permette la pluriactivité : un salarié va faire des heures supplémentaires dans une autre entreprise. Je prône aussi le cumul emploi-retraite.

                                      Un salarié peut-il ou pourra-t-il refuser les heures supplémentaires ?

                                      On doit pouvoir refuser les heures supplémentaires. Evidemment, si vous refusez, vous serez moins bien noté et moins bien vu par l’employeur. Mais c’est normal que la promotion se fasse en fonction du mérite et de l’effort.

                                      Certains salariés, qui ont un parent à charge par exemple, ne sont-ils pas empêchés de faire des heures supplémentaires, sans être pour autant moins méritants ?

                                      Absolument. D’ailleurs, j’étais pour qu’on propose une réduction du temps de travail aux parents de jeunes enfants et aux gens qui ont un parent à charge. Il y a de très fortes inégalités devant le temps libre, aussi fortes que les inégalités de revenus.

                                      Au fond, l’essentiel n’est donc pas de travailler plus ou moins, mais de faire du sur-mesure ?

                                      Oui. Il faut négocier branche par branche, entreprise par entreprise. Il serait dangereux de se comporter comme Martine Aubry avec les 35 heures. Sinon, on fait une réforme aveugle. Boire de l’eau c’est vital, mais si on en boit trop, on peut en mourir. Une bonne idée, quand on la pousse trop loin, peut devenir une mauvaise idée. Propos recueillis par Alexandre Piquard


                                      • iciailleurs 5 juin 2007 16:35

                                        Bon, je ne me trompais pas de slogan. Le seul qui corresponde à la réalité c’est « travailler plus pour gagner moins ». J’ai déjà quelques exemples : un jeune en contrat de professionalisation chez un concessionnaire auto., horaire légal 35h, heures travaillées de 38 à 42h au même salaire. Usine Center à Vélizy : toujours des jeunes en contrat pro. travail quasi obligatoire au black le dimanche. Pas d’heures supplémentaires payées.


                                        • flamandrose 6 juin 2007 08:55

                                          En quoi les altermondalistes « réduisent le libéralisme à son versant économique »....n’est-ce pas là aussi un peu réducteur ?....les analyses sur le système capitaliste, son désert culturel, l’apathie généralisée,l’ennui qu’il véhicule,la misère affective qu’il entretient, les dégats humains et environnementaux qu’il occasionne sont longuement décortiqués par de nombreux auteurs libertaires : Chomsky, Normand Baillargeon, Michael Albert et son « économie participaliste »..,Jp TERTRAIS dans « l’impasse suicidaire du capitalisme »...

                                          Bien à vous.

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