@l’auteur :
Le rapport entre la protection des écrits d’un auteur et les nécessités domestiques ou même vitales comme le droit de manger à sa faim ne devrait jamais être fait.
Effectivement, les circonstances, aussi tragiques soient-elles, qui affectent les uns et qui ne sont pas le fait des autres, ne sont pas une raison justifiant d’obliger les autres à y remédier. Personne n’a le droit de rendre quelqu’un esclave d’un autre sous prétexte que l’autre en a besoin.
Ainsi seuls les lecteurs socialement privilégiés auraient le droit moral et légal de jouir des trésors culturels ? L’argent ne devrait jamais intervenir dans ces affaires-là.
Je me dois de protester. Le travail d’un auteur a, pour chacun, la valeur qu’il ou elle lui attribue. Ce n’est pas parce que vous attribuez la valeur ZERO à un texte de Demian West, par exemple, que ce texte ne vaut rien pour tout le monde (perso, j’y attribue une valeur comique de quelques fractions de centimes d’euro, toujours pour rester dans cet exemple).
Et ça ne se limite pas aux artistes, il y a aussi les inventeurs : sans leurs idées et leurs formules, bien des choses ne sont pas possibles. Essayez donc de fabriquer un avion et de voler dans les airs sans connaître les équations de Bernoulli.
C’est un fait : la connaissance et donc l’information a une valeur, comme tout. Donc votre argument se basant sur des considérations morales (que je ne partage pas) n’est pas convaincant. D’ailleurs cela va à l’encontre de votre argument ci-dessus : vous cherchez à obliger l’auteur, l’inventeur et l’écrivain à travailler sans rémunération sous prétexte que le reste du monde a besoin de ses oeuvres !
Vous feriez mieux de baser votre argumentaire sur l’analyse des faits observables, comme la nature de l’information. Exemple :
- L’information peut être dupliquée à l’infini sans coût
- L’information peut être donnée sans être perdue par le donneur
- L’information a besoin d’un support physique pour servir à quoi que ce soit
Avec ces simples faits, vous pouvez construire un raisonnement qui démontre que l’information doit être libre, et que la rémunération des auteurs et inventeurs doit se faire sur la production et l’échange des supports physiques. Vous pouvez démontrer que le copyright n’est pas une méthode logique pour cette rémunération. Vous pouvez peut-être même arriver à des conclusions différentes.
Mais faire le coup du « gagner de l’argent c’est mal », pour simplifier, ça ne tient pas la route.