Bonjour,
La mise en place de « base élèves » a déjà suscité beaucoup de réactions
chez les enseignants comme chez les parents d’élèves : http://www.ldh-
toulon.net/spip.php ?rubrique106.
Certaines contributions sur ce forum sont très intéressantes, comme celle
relevant le risque majeur de traîner à vie, et au su de tous, ses petits
soucis d’enfance.
D’abord une petite précision pour hal2001 qui a l’air de bien connaître
base élèves et devrait donc faire attention à être précis et de bonne foi :
1)
si effectivement la langue d’origine ne fait partie de ce fichier, il y a
en fait un champ indiquant si l’élève souhaite un enseignement dans sa
langue d’origine ... subtile nuance ...
2)
Je cite "Ces informations ne sont nominatives qu’au niveau départemental
et sont annonymées ensuite." C’est une façon de présenter les choses : la
base est nationale, les données nominatives y sont stockées. Seul leur
exploitation actuelle au niveau national ne permet pas d’identifier les
élèves. C’est assez différent.
Alors il est vrai qu’il y a de nombreuses spéculations sur le contenu de
base élèves. Mais pourquoi ?
Simplement parce que le ministère n’a jamais voulu communiquer clairement
sur ce que contenait cette base. Sans quoi tout serait clair (trop
clair ?) pour tous.
De plus hal2001 s’étonne de la montée de la contestation actuelle et la
minimise en l’attribuant aux syndicats d’enseignants.
Si la contestation monte en ce moment c’est simplement parce qu’on sort de
la phase d’expérimentation qui était là pour faire passer la pilule et
qu’on passe maintenant au stade du déploiement national.
Enfin réduire la contestation aux seuls syndicats d’enseignants est faux
puisque la FCPE (principale fédération des parents d’élèves) monte au
créneau.
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2052
http://cf.geocities.com/cle_chat_chevre/FCPE_35_contre_BE.pdf
Base élèves permet dès aujourd’hui aux employés des mairies (pour certains
champs seulement), au personnel de l’Education Nationale, aux Emplois Vie
Scolaire (même si la théorie voudrait le contraire) de connaître :
- l’adresse des parents
- si l’élève a des difficultés (problèmes nécessitant un suivi spécifique)
- si l’enfant rentre seul chez lui le soir
- s’il fréquente la garderie
Compte tenu du nombre de personnes y ayant accès, du fait aussi que cette
base de données est accessible depuis Internet, il est complètement
illusoire de penser que l’accès à ces données sera sécurisé.
Et en disant cela je ne pense pas faire preuve de paranoïa, je pense
seulement éviter naïveté et angélisme.
Les futurs Dutrou ont donc enfin un outil efficace et je pourrai enfin
savoir si les enfants de mes voisins sont en situation d’échec scolaire.
A part çà, Céline nous propose de rationaliser la gestion administrative
et d’optimiser les dépenses publiques.
D’ailleurs elle nous dit ouvertement et sans complexe que "Finalement,
notre logiciel va exploiter les données de Base élèves."
Il s’agit donc bien de croisement de fichiers (interdit par la CNIL). Je
ne doute pas que cela améliorera les performances du service de Céline ...
Quant à la caution de la CNIL (qui pour rappel, n’a qu’un avis
consultatif) qu’on nous brandit à tout bout de champs, en plus de la
violation flagrante de ses avis dont nous parle déjà Céline, je vous joins
à la fin de ce message une citation de son président.
Alors oui, Céline, je crois que l’enfer peut être pavé de bonnes intentions.
Si comme de nombreux parents d’élèves vous pensez que les libertés
individuelles de nos enfants n’ont pas de prix, engagez-vous concrètement
contre « base élèves » comme le font en ce moment même d’autres associations
de parents d’élèves : http://cf.geocities.com/cle_chat_chevre.
« Il y a 20 ans, quand on ne savait pas régler un problème, on créait une
commission, aujourd’hui, on crée un fichier. Ce n’est pas forcément une
réponse.
Et cela devient gênant car la population s’y habitue.
Il y a une sorte d’endormissement. Un jour, certains fichiers vont
réellement poser des problèmes de liberté et nos concitoyens ne s’en
émouvront pas. »
Alex Türk, président de la CNIL, le monde du 18/04/2007