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Commentaire de Christophe

sur Intérêt général, débat public, et compromis politique


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Christophe (---.---.50.175) 2 février 2006 10:46

Les dilemmes, et particulièrement celui du prisonnier, font partie d’une de mes formations ; l’intelligence artificielle ; et j’ai travaillé sur des fusions conceptuelles pour résoudre des problèmes de réglementations.

Quant à la présentation d’un compromis vu sous l’angle d’un succès, je rejoins tout à fait votre analyse. Nous vivons plus à l’heure du spectacle médiatique qu’à la valorisation des compromis. Les médias ont la facheuse tendance à mettre en avant, dans le monde syndical, les mouvements sociaux. Pourtant, cette démarche syndicale est le symbole même de l’échec de la négociation et ne doit être utilisé qu’en dernier recours ; même si c’est un droit, tout doit être fait pour faire aboutir favorablement une négociation. Les accords, quant à eux, lorsque l’on en parle dans les médias, ce qui est rare, ne font l’objet que de quelques lignes ; sauf lorsqu’il y a recherche de polémique où, quand le compromis trouvé est plus vécu comme de la compromission d’un idéal.

Mais nos sociétés, et nous le constatons de plus en plus, s’enfoncent petit à petit vers la radicalition des idées pour finalement déboucher sur des idéaux. Dans ce contexte, il est très difficile de faire admettre qu’un compromis, qui comme vous le signifiez, ne peut être qu’une altération des différents idéaux de départ.

Dans les négociations, chacun part d’idées divergentes. Le but consiste à touver un point de convergence le plus idéal possible que l’on peut qualifier d’optimal. Si l’idéal peut être atteint, il est plus facile à exposer ; sinon, les concessions faites peuvent être jugées comme inadmissibles par une frange de ceux que vous représentez. Cependant, et c’est l’une de mes fonctions après les négociations, il faut informer avec toute la transparence que requiert cet ouvrage. Un compromis ne peut être toujours la satisfaction sur l’ensemble des points d’un accord. Ce dernier fait état de points négatifs (du point de vue d’un idéal) et positifs (toujours sur les bases de ce même idéal). Il faut donc exposé et l’un et l’autre et prendre ses responsabilités ; c’est-à-dire juger de l’équilibre général de l’ensemble. En fait, le plus important par rapport à un idéal consiste à conserver l’esprit de l’idéal même si la définition est modifiée par l’introduction de concepts d’un autre idéal divergent ; c’est là, où même avant d’avoir débuté une négociation, nous abordons les discussions sur des bases conceptuelles ouvertes.

Le plus difficile, pour bon nombre de négociateurs, consiste à se positionner comme son interlocuteur ; avec la culture de l’interlocuteur, ses idées pour mieux comprendre et appréhender les concepts qu’il souhaite introduire (pour les intérêts particuliers qu’il défend). Une fois cette opération effectuée, il faut fusionner l’ensemble des concepts ; et c’est souvent là que nous voyons si un point de convergence est possible ou si cela s’avère plus que complexe ; voir parfois impossible. Mais par la discussion, par l’altération conceptuelle des points primordiaux de chaque approche, nous pouvons souvent parvenir à des accords.

Quant à l’esprit des négociations collectives, il faut convenir qu’une recherche constructive n’est pas la motivation première de toute représentation. Dans ce type de négociation, il faut aussi convenir que plusieurs organisations représentent globalement un intérêt particulier, celui de ceux qui travaillent ; et que plusieurs autre ; parfois représenté par une seule organisation, représente un autre intérêt souvent fortement divergent. l’utilisation du terme fortement n’est pas anodin car la plus représentative des organisations salariés a très souvent une posture dogmatique.

En fait, dans la représentation salarié, il y a divergence quant à l’approche de la défense de l’intérêt général. Nous retrouvons donc des nuances sur le fond de ce qu’est une négociation et un compromis. En France, une organisation ne s’engagent jamais sur un compromis (enfin c’est si rare que nous pouvons admettre que ce n’est pas leur but) et pourtant, ils obtiennent la majorité des voix aux élections professionnelles. Cela laisse entendre que le combat d’idées est, pour les salariés français, plus important que l’approche pragmatique de problématiques divergentes pour lesquelles seul un compromis permet d’avancer et de s’adapter.

Pour ma part, il me semble qu’il y a corrélation directe entre intelligence et faculté d’adaptation. Je considère donc que l’opposition dogmatique systématique ne consiste pas à faire preuve d’intelligence ; même si j’admet que c’est le comportement le mieux compris par une majorité de nos concitoyens.


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