Bonjour,
je me permets d’intervenir afin de donner un avis sur le sujet.
Je pense globalement que l’idée d’écrire sur Erasmus est bienvenue car elle nous offre l’occasion d’évoquer une problématique caractéristique à un pays à forte tradition culturelle comme la France, et notamment sa volonté d’exception culturelle qui se confronte lourdement avec la réalité de la mondialisation.
Dans ce contexte, il me semble important d’expliquer pourquoi il est important de dissocier l’activité du Programme Erasmus du phénomène bien réel d’érosion de l’influence de la langue française dans cette société internationale mondialisée.
Ainsi que le rappelle avec raison l’auteur de l’article, le Programme Erasmus vise à développer la mobilité des étudiants et des professeurs, ainsi que la dimension européenne des échanges d’étudiants entre les Etats membres de l’UE.
Le Programme Erasmus est un instrument de découverte humaine et d’ouverture sur les réalités sociales et culturelles d’un autre Etat membre de l’UE. Il ne vise pas à offrir à l’étudiant un meilleur enseignement, il n’a pas vocation à favoriser une langue d’enseignement plutôt qu’une autre. Ce programme a été conçu pour garantir à un maximum d’étudiants volontaires des facilités pour aller étudier un an dans un autre pays que le sien et vivre une année différente, en matière d’expérience de vie personnelle, loin de sa famille et de son pays d’origine.
Les anciens étudiants Erasmus dont je fais partie vous le répéteront : cette expérience renforce la personnalité, le caractère, car elle vous oblige à faire cet effort louable de vous adapter à un environnement nouveau, à un contexte linguistique différent. Cette expérience accorde à son bénéficiaire un atout pour se préparer à affronter le milieu professionnel, notamment dans un contexte international ou multiculturel.
Alors, me direz-vous, qu’en est-il de la langue française ? Pourquoi serait-elle moins usitée dans les cours de nos universités en Europe ? J’ai pour ma part étudié en Allemagne (en Bavière) et je dois dire que je n’ai jamais eu un cours en langue anglaise. Par ailleurs, je crois savoir que Paris II dispense des cours en Anglais pour les étudiants étrangers qui viennent étudier dans notre pays.
Il me semble que les universités tentent de s’adapter à la conjoncture globale, même si certaines (c’était le cas dans mon université allemande) font le choix de préserver l’enseignement dans la langue nationale. Mais force est de constater en effet que selon les matières, selon le choix ou les préférences (des capacités ?) des professeurs et des Présidents d’universités, l’enseignement se fait dans la langue la plus usitée dans le monde, à savoir l’anglais.
Aussi, l’usage de la langue anglaise (ou de l’espagnol) dans les universités ne me semble pas être la conséquence d’une initiative politique ou préférence accordées à l’échelle européenne. Encore moins une consigne définie par les autorités nationales de chaque Etat membre, chargées d’accorder les bourses Erasmus aux étudiants. Elle n’est que le résultat d’une situation réaliste à l’image de ce qui se passe dans le monde : l’anglais (et l’espagnol) sont les langues les plus parlées actuellement sur la scène internationale.
Elles sont les langues dans lesquelles la plupart des étudiants, habitués aux voyages et avides de découvertes et de curiosité, se comprennnent et peuvent le plus aisément communiquer et retenir les connaissances qu’ils sont censés assimiler pendant leur année d’étude à l’étranger.