Erasmus, ou la mort du français dans les sciences ?
Le programme Erasmus fête en cette année 2007 ses vingt ans, et nombre d’articles ont vanté sa réussite sans se montrer avares de qualificatifs flatteurs : « Le programme européen le plus ancien et le plus couru », « cette jolie réussite », etc. De son côté, le film culte « L’Auberge espagnole » a fait beaucoup pour populariser l’idée et le faire connaître de la jeunesse. Vous connaissez sûrement : c’est le film où les étudiants discutent en anglais à Barcelone.
Mais au-delà des clichés, il est moins connu qu’Erasmus est devenu un cheval de Troie de l’anglais dans le monde universitaire, particulièrement par son volet Erasmus Mundus, lancé en 2002, et réellement démarré en 2004. C’est un sous-programme qui promet d’accélérer le déclin de la langue française dans les sciences, comme un virus informatique caché derrière une façade avenante.
Comment cette vision pessimiste et paranoïaque peut-elle être vraie alors que tous les médias encensent Erasmus ? Eh bien, nous allons le voir, preuves à l’appui.
1. Erasmus première version
Ses buts officiels sont définis ici : Programme Erasmus.
On remarquera que ce sont la mobilité et la dimension européenne qui sont mentionnées comme but du programme Erasmus, alors que l’amélioration de la formation de l’étudiant n’est même pas citée, puisqu’elle pourrait aussi bien se faire dans son propre pays, sinon mieux. Car c’est dans sa propre langue qu’on pense le mieux - sauf exception, celles des pays où la formation supérieure se fait souvent dans une langue étrangère.
Pour la période 2007-2013, Erasmus dispose d’une enveloppe budgétaire de 2,79 milliards d’euros. Erasmus a-t-il apporté quelque chose aux étudiants en terme de compétences professionnelles ? On ne sait pas. Suivre des cours de haut niveau dans une langue qu’ils maîtrisaient mal a-t-il été utile à ces étudiants ? On ne sait pas. Erasmus a-t-il amélioré la coordination entre les universités concernées, leurs performances ? Aucun rapport à ce sujet.
Il n’y a eu aucune évaluation officielle du programme, comme si le seul fait d’exister suffisait à justifier son existence. Erasmus est-il donc seulement un stage linguistique ? Apparemment oui, mais là encore aucune évaluation n’a été faite sur le niveau en langue du pays d’accueil, avant et après !
En l’absence de bilan officiel, nous nous sentons libres d’évaluer nous-mêmes les buts et les résultats d’Erasmus : c’est le plus coûteux système de stages linguistiques jamais imaginé !
2. Et maintenant, Erasmus Mundus, le tout jeune volet d’Erasmus, signé en 2002, débuté en 2004.
Programme Erasmus Mundus
A lire sur A.FR.AV, un des sites qui défend la francophonie, l’avis de Charles Durand qui le premier a donner l’alerte sur les effets pervers d’Erasmus Mundus.
Pour la période 2004-2008, Erasmus Mundus dispose d’une enveloppe budgétaire de 230 millions d’euros. Erasmus Mundus est mis en oeuvre par la Commission européenne via des appels à propositions publiés au mois de mars de chaque année, sur le site Europa.
Selon mes calculs, dix-huit programmes sont en anglais, un bilingue dont l’anglais, un trilingue dont anglais, un bilingue sans anglais, un plurilingue inclassable, un quadrilingue sans anglais (des excentriques ?), soit environ 78% exclusivement anglophones, 8,6% bilingue dont l’anglais, 13% divers. Donc au total sur les programmes retenus en 2007, environ 87 % offrent l’anglais, dont 78% l’anglais exclusif !
Si vous souhaitez vérifier ou voir les autres programmes agréés en 2007 :
List of Masters Courses selected under Action 1
General questions about the programme
On a souvent du mal à croire qu’en France, certaines universités organisent des cours en anglais. C’est que cet aspect fait l’objet de très peu de publicité... Les universités concernées ne seraient-elles pas complètement fières de cela ?
CONCLUSION :
Erasmus "de base" n’a d’autre but que de développer le sentiment européen, aussi bien chez les étudiants que chez les professeurs, réalisant ainsi un coûteux système de stages linguistiques et de création d’un sentiment européen. Aucune évaluation n’a été faite de ce que cela apporte aux étudiants dans leur domaine professionnel.
Le tout jeune volet nommé Erasmus Mundus (2004), par sa conception, incite très clairement les universités à développer un cursus de deuxième cycle en anglais. En 2007, selon nos calculs 78% des cursus agréés sont exclusivement en anglais, ce qui veut dire que l’on fait venir en France des étudiants hors UE et que l’enseignement leur est donné en anglais.
Le fait que Erasmus Mundus favorise l’anglais est-il l’effet pervers d’une idée généreuse ou un plan concerté de la Commission européenne avec le soutien d’un puissant lobby ? A chacun de se faire une opinion au vu des tous les éléments, à la condition de lire en anglais dans le texte, car la majorité des documents européens sur Erasmus ne sont disponibles qu’en anglais...
Nos élites sont partagées, et cela ne simplifie pas les choses : si certains universitaires sont agacés de devoir souvent écrire leurs articles en anglais, d’autres sont réellement persuadés que c’est indispensable à tout scientifique, et se sont laissé convaincre par la promesse d’un plus grand rayonnement mondial qu’apporteraient les programmes Mundus aux universités françaises, outre les subventions dont certaines manquent cruellement...
Convaincues par ce miroir aux alouettes des subventions et du prestige, ces universités entérinent l’idée que la langue de la science est l’anglais, que modernité, haut niveau et international sont synonymes d’anglais, que le « know how » (lu sur une présentation française) est anglais.
Par le biais des subventions européennes, la France finance maintenant elle-même le déclin du français dans les sciences et soutient la diffusion toujours plus large de l’anglais en Europe. Ainsi se met en place une machine infernale qui promeut l’anglais du primaire au deuxième cycle et aux doctorats.
Nous sommes invités par l’UE à creuser nous-mêmes notre tombe linguistique, à la condition d’acheter la pelle, de fournir la main-d’œuvre et de payer les salaires des croque-morts !
Que le français repose en peace.
89 réactions à cet article
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Je vous trouve très réducteur. Connaissez-vous quelqu’un qui « est parti en Erasmus » (expression consacrée) ? Je pense bien que non puisque la très grande majorité des étudiants profitant de ce programme en sont très satisfaits.
Je vais vous donner mon expérience personnelle. Je suis actuellement en stage en entreprise en Suisse (du côté allemand où personne ne parle français), sous financement Leonardo (exactement la même chose que Erasmus, mais pour les stages au lieu des études). Ces mobilités sont bien plus que de simples stages linguistiques payés (pas grand chose, d’ailleurs) par les contribuables européens. Ce sont des découvertes culturelles passionantes. De même, cela correspond à l’immersion en « milieu difficile » dans le sens où l’on se retrouve dans un pays étranger, pratiquant une langue étrangère. La seule solution de s’en sortir est l’adaptation et l’intégration (mot à la mode en ce moment). Ces deux qualités sont essentielles dans le milieu professionnel, et, indirectement, même les études en pays étranger sont formatrices.
Au niveau professionnel, dans mon domaine (recherche forestière), la connaissance de l’anglais est primordiale. En effet, pour obtenir des financements, il faut se faire connaître et reconnaître, et pour se faire connaître et reconnaître, il faut publier des articles dans des journaux scientifiques. Ces journaux scientifiques sont en anglais, et le peu de journaux français existants n’ont aucun impact.
Par ailleurs, ce n’est pas parce que l’ont va dans un pays étranger que l’on oublie sa langue maternelle, bien au contraire. Je me fais toujours un point d’honneur à éviter les anglicismes.
Tout ça pour dire que c’est article n’est qu’un énième pamphlet anti-anglophone. Mais il faut comprendre que dans le monde actuel, la France n’est qu’un pays parmi d’autres, et que le français n’est parlé que dans peu de pays. L’ère de la domination de la langue française s’est éteint il y a bien longtemps.
Au passage, la première destination européenne des étudiants français est l’Espagne, loin devant. La destination « Royaume-Uni » subi un fort tassement, avec l’émergence de nouvelles destinations à la mode (pays nordiques et nouveaux pays de l’UE).
Cordialement
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Je ne suis pas réducteur, j’attire l’attention sur un aspect d’Erasmus soigneusement caché par les médias. J’ai lu bon nombre de témoignages d’étudiants, tous parlent d’Erasmus basique, comme vous le faites. Le seul que j’ai pu trouver concernant Erasmus mundus est très explicite, mais j’ai dû raccourcir mon article à la demande d’AV :
« TémoignageAccueil des chercheurs et étudiants étrangers - Mobilité internationale Par Caroline Franc Publié le 31 janvier 2006, mis à jour le 2 février 2006 Anna Gilewska, étudiante polonaise du master « erasmus mundus » EuroAquae de Nice, et sa camarade japonaise Keiko Yamagata, deux pionnières du programme, ont livré leurs premières impressions lors d’un jeu de questions/réponses à l’occasion d’une journée organisée par l’Agence Socrates Leonardo. L’ORS a rencontré les deux étudiantes... L’ORS : La langue vous paraît-elle être un critère important pour le choix du master ? Keiko : Non, dans la mesure où les cours proposés sont en anglais."
http://www.euroaquae.org/jahia/webdav/site/euroaquae/groups/board/private/S tudents%20Witness.pdf
Je ne connais pas personnellement d’étudiant Erasmus, ce qui n’a rien d’étonnant, puisque seulement 2% des étudiants en ont bénéficié...
Vous dites que l’anglais est indispensable dans votre domaine, et vous êtes allé avec Erasmus dans la Suisse germanophone ?
Dans la présentation officielle du programme Erasmus, il est clairment indiqué que les buts principaux sont la mobilité des étudiants et l’esprit européen. L’utilité pour la formation professionnelle est à peine mentionée, et jamais évaluée. Que l’anglais soit indispensable dans certains domaines scientifiques de haut niveau, c’est regrettable mais possible. Pourtant, la plupart des étudiants ayant bénéficié d’Erasmus ne sont pas des chercheurs. Et d’ailleurs votre remarque contient le fond du problème : Erasmus est-il destiné à améliorer le niveau d’anglais ?
Qu’ils soient enthousiastes est naturel, ils sont jeunes, en plein dévelopemment intellectuel, ils découvrent un pays étranger, ont des contacts avec d’autres horizons et vivent une expérience qui les marquera profondément. Qu’ils ne soient pas enthousiastes serait étonnant. Il existe par contre des déçus parmi ceux à qui la bourse a été refusée, car les critères d’attribution sont opaques.. et donnent lieu à tous les soupçons de favoritisme, surtout quand un des critères est la « motivation »...
« Tout ça pour dire que c’est article n’est qu’un énième pamphlet anti-anglophone. Mais il faut comprendre que dans le monde actuel, la France n’est qu’un pays parmi d’autres, et que le français n’est parlé que dans peu de pays. L’ère de la domination de la langue française s’est éteint il y a bien longtemps. »
Il ne s’agit pas de domination par la langue française, mais de défense de celle-ci, qui recule par exemple dans les universités libanaises. Il s’agit de faire savoir que certaines universités françaises enseignent en anglais pour Erasmus mundus. C’est votre droit de soutenir l’hégémonie de l’anglais en science, c’est le mien de rappeler que le suédois a vu sa langue technique s’appauvrir à force d’enseigner en anglais, de dire que je ne souhaite pas le même destin au français, et qu’Erasmus mundus est un cheval de Troie de l’anglais dans le monde universitaire, que nous finançons notyre déclin, ce qui n’est pas très cartésien !
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Oui, peu d’étudiant s’engagent dans cette aventure, ou plutôt 2% des étudiants ont déjà fait un stage à l’étranger avec le financement Erasmus, ce qui ne correspond pas tout à fait avec le pourcentage d’étudiants ayant réalisé une mobilité internationale, ce qui n’est pas la même chose, vous en conviendrez.
Je n’ai pas précisé que je ne parle pas allemand, donc être en Suisse germanophone sans connaître un mot d’allemand, cela ne laisse que la solution de l’anglais ou le français pour la communication. L’anglais étant beaucoup plus courant que le français, je perfectionne mon anglais.
Erasmus n’est pas destiné à améliorer le niveau d’anglais, mais le niveau de langue, afin de promouvoir les langues de l’UE (http://ec.europa.eu/education/programmes/llp/erasmus/what_en.html)(désolé c’est en anglais) De plus, sur mon lien, il est précisé que ces mobilités permettent d’améliorer les compétences.
Franchement, que le français ne soit plus présent dans les universités libanaises, je m’en contrefous. Il est vrai que c’est plus gênant que des universités françaises n’enseignent qu’en anglais, sur ceci je vous rejoins.
Mais de toute façon, bien qu’il y ait plus de 2% d’étudiants ayant bénéficié de ces mobilités, cela reste minotaire, et ce n’est pas en attaquant Erasmus mundus que la défense de la langue française se fera. De plus j’ai précisé que je faisais moi-même partie des défenseurs de la langue française, l’anglais n’est utile au chercheur français que pour le travail, non pour la vie courante.
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j’accumule les erreurs de manipulation. Le bon lien se retrouve un peu plus bas, mais je le remets ici http://ec.europa.eu/education/programmes/llp/erasmus/what_en.html
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Tonio :
« et ce n’est pas en attaquant Erasmus mundus que la défense de la langue française se fera. »
Pourtant, les petits ruisseaux font les grandes rivières, et ce n’est pas non plus en en faisant rien, en ne protestant contre rien que l’anglais reculera. Par exemple, si le logo « together since 1957 » a été décliné dans toutes les langues, c’est bien parce que ça a choqué certains européens. Mais un symbole comme ce logo n’est rien, il faut s’attaquer aux problèmes structurels, au fond du problème : la communication, l’égalité des langues dans l’UE, la préservation de la diversité linguistique.
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Les publications scientifiques sont quasi-exclusivement faites en anglais. Les congrès importants sont en anglais. D’où l’importance de maitriser cette langue si on veut faire carrière en sciences. La pratique de l’anglais est banale lors de ces études dans les pays scandinaves. Je crois même que l’enseignement de la médecine au Danemark est fait en anglais, et qu’il n’existe pas de livres médicaux en danois.
C’est peut-être triste, mais c’est comme ça et c’est irréversible.
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Jojo2 :
« D’où l’importance de maîtriser cette langue si on veut faire carrière en sciences. La pratique de l’anglais est banale lors de ces études dans les pays scandinaves. Je crois même que l’enseignement de la médecine au Danemark est fait en anglais, et qu’il n’existe pas de livres médicaux en danois. C’est peut-être triste, mais c’est comme ça et c’est irréversible. »
Le latin est la langue de l’Empire romain, c’est irréversible. L’esclavage dure depuis des siècles, c’est comme ça (il existe malheureusement toujours sous une forme ou une autre), les femmes n’auront jamais le droit de vote., etc.
Ces pays nordiques qui font une partie de l’enseignement médical en anglais (et que les médias nous citent en exemple...) ont vu leur vocabulaire scientifique dépérir, et leur langue avec. Qui aurait l’idée d’apprendre sérieusement le suédois (sans y habiter ou y travailler) ? Le suédois, pourtant une des langues officielles de la Finlande, y est de moins en moins parlé, au bénéfice de l’anglais.
Cette situation hégémonique dans certaines sciences (pas toutes) n’ a rien d’irréversible : le journal JAMA ( journal of the american medical association) vient d’annoncer le lancement d’une édition française (déjà sur la toile), ne me demandez pas pourquoi je n’en sais rien. HAL, (hyper-article en ligne), système d’archivage gratuit en ligne d’articles scientifiques a été lancé il y a 8 mois par une association de grandes écoles et centres français, l’archivage s’y fera beaucoup en anglais certes, mais il sera plurilingue donc possible en français ou dans les deux langues, au bon vouloir des chercheurs.. Les syndicats ont récemment obtenu en justice confirmation du droit de travailler en français e France. A la suite des accidents de radiothérapie où l’usage d’un logiciel en anglais a joué un rôle (partiel), le ministre de la santé a annoncé leur interdiction sur tous les sites. L’injustice est-elle irréversible ?
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Pour le JAMA ça existe depuis plusieurs années. C’est une démarche purement commerciale. Les articles sont publiés en anglais et traduits en français et non pas l’inverse. Le périodique est américain, pas français. Une version en anglais de la Presse Médicale n’intéresserait pas grand monde, et c’est là tout le problème. Le citation index prime tout. L’usage de l’anglais pour la publications de travaux originaux ne fait que refléter une position dominante en sciences. Ce ne sont pas les 5% représentés par l’apport français qui pourra inverser la tendance. Les journaux de référence sont tous anglo-saxons.
La technique seule peut inverser les choses. Si des traducteurs automatiques de qualité existent un jour, un article pourrait être soumis simultanément et publié si accepté en de multiples langues (en ligne). On ne saurait donc plus quelle serait la langue d’origine.
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jojo 2
La technique n’est pas la seule solution, il y a aussi la volonté ; Comme indiqué en exemple ci-dessus, HAL est né de la volonté d’un groupement d’universités et grandes écoles françaises, certes pour archiver majoritairement en anglais, mais il est plurilingue. On pourrait aussi obliger par la loi à publier d’abord en français (même dans une pseudo-revue éditée par chaque fac ou organisme) puis en anglais, ce qui permettrait d’avoir l’antériorité juridique en cas de bisbilles comme l’affaire Montagner entre Pasteur et les USA. Je crois que le japon a un système analogue mais je n’arrive pas à trouver de détails.
Sans être aussi dirigiste, le gouvernement ou l’ensemble des pays francophones pourraient soutenir financièrement une grande revue de chaque discipline jusqu’à ce qu’elle s’auto-finance. De même, les pays francophones pourraient créer leur propre index de notoriété, car le système actuel actuel est faussé du fait qu’un article paraissant dans une « petite langue » n’a strictement aucune chance d’être repéré et de ramener de l’impact factor à son auteur...
Troisième solution, qui a ma préférence, promouvoir l’espéranto, langue neutre dans laquelle chacun doit faire sa part d’effort intellectuel (alors que pendant qu’on apprend l’anglais, les anglophones disposent du même temps à leur guise), et dont la structure rationnelle, logique et sans exceptions, soulageant la mémoire d’un facteur dix, devrait davantage séduire les scientifiques si les gouvernements ne boycottaient pas son développement, lequel se poursuit néanmoins à son rythme.
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Deux de mes filles ont effectué au moins un semestre dans le cadre Erasmus (a Cork, IRL et a Wellington, NZ)...
Je confirme, hélas, ce que vous dites. La qualité des enseignements est simplement la même que chez nous, au variantes organisationnelles prés. Sur ce point de vue il n’y a aucun intéret... par contre il faut evidement reconnaitre que c’est une formidable opportunité culturelle que de pouvoir profiter de cette mobilité.
Là ou le bât blesse est dans la manière dont la France defend sa langue. Je ne vous rapellerais pas comment grace à Canal plus, toutes les chaines de télévisions francophones sont payantes sur les satellites alors que les chaines anglophones sont libres... la diffusion de la langue passe aussi par là. Nous avons abdiqué grace a quelques entreprises voraces et bien introduites
Les bonnes mesures prisent en leur temps (mode d’emploi obligatoire en français) se meurent !
Des gens, peu attaché à leur culture, pensent que defendre le français est un combat d’arriere garde. Il sont heureux de publier en anglais en pensant à la notoriété (possible) de leur contribution... ils oublient seulement que c’est la qualité de leur produit plutôt que la langue qui fait fait cette qualité !
Ce ne sont pas les seul à se tromper de cible. l’ouverture espérée ne se fera pas, et c’est en defendant bec et ongle notre langue qu’on ameliorera la qualité et le rayonnement de nos travaux.
Il est un autre aspect sur lequel il faut aussi se battre. Les entreprises exigent trés souvent une maitrise de l’anglais a leurs futurs salariés, alors qu’aucune bonne raison ne le justifie si ce n’est de « lire » quelques mots sur des catalogues. Sauf raison motivée, ceci devrait être considéré comme une discrimination majeure à l’embauche et traitée comme telle ! En France, on parle et on travaille en français.
Pourquoi devrions nous faire l’effort de faire en anglais, ce que les anglophones ne font pas en français ?
Merci pour votre article.
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Vous voulez defendre la langue Francaise par des mesures...alors qu’une langue doit se defendre toute seule.
Quand une culture est a la pointe dans un domaine, sa langue s’impose dans ce domaine...ce fut le cas du Francais dans de nombreux domaines, et c’est toujours le cas pour la cuisine, le luxe, la mode.
Concernant les etudes et la science, la France est absolument hors-jeu depuis belle lurette.
Forcer les etudiants Europeens a faire des programmes Erasmus en Francais se resume a une chose : leur mettre un handicap supplementaire sur le dos lorsque la quasi-totalite de l’information scientifique est en Anglais.
Les Francais prennent le probleme par le mauvais bout. Pour defendre le Francais, il ne faut pas faire des lois interdisant les autres langues. Au contraire, il faut former les Francais a l’Anglais, pour qu’ils soient a la pointe, plutot que de forcer l’usage du Francais dans des domaines ou il est un handicap.
Il ne faut pas defendre le Francais, il faut donner les meilleures chances aux Francais. Le rayonnement de la langue suivra le rayonnement des ressortissants Francais, pas l’inverse.
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>>Les entreprises exigent trés souvent une maitrise de l’anglais a leurs futurs salariés, alors qu’aucune bonne raison ne le justifie si ce n’est de « lire » quelques mots sur des catalogues.
Vous plaisantez j’espere ? De quelles entreprises parlez-vous ? La Poste ?
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« Vous plaisantez j’espere ? De quelles entreprises parlez-vous ? La Poste ? »
Il est question des sciences.
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pour gnarf...
Allez visiter les sites www.apec.fr et même www.anpe.fr... ce sont des sites publics ou pseudo-publics. Faites une recherche pour n’importe quel metier et vous regarderez les exigeances...
Il s’avère que les employeurs prennent probablement ce qu’ils ont, mais demandent quand même l’anglais !
je n’ai pas dir que l’anglais n’etait pas nécessaire, dans certains cas, mais c’est de loin parfaitement inutile dans la majorité ce ces cas là.
Sur le fond, rien à voir avec Erasmus.
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Gnarf : « Vous voulez defendre la langue Francaise par des mesures...alors qu’une langue doit se defendre toute seule. » « Concernant les etudes et la science, la France est absolument hors-jeu depuis belle lurette. » l’idée que l’influence des langues et leur diffusion résulte d’un processus naturel revient souvent, et souvent sous la plume des défenseurs de l’anglais... Je trouve ça assez naïf au vu des sommes énormes dépensées par les Usa pour la promotion de leur langue et leur culture depuis 1945 (voir l’émission hier sur Arte et le débat), de l’intensité du lobbying (oups) à Bruxelles et en France même. Vous avez une opinion de la science en France qui ne correspond pas à la réalité : il suffit de voir le TGV, l’airbus européen, les maths, la médecine. Le classement récemment publié qui était défavorable aux universités françaises est très suspect : les facs parisiennes sont éclatées en de multiples unités, il suffirait qu’elles soient regroupées en trois ou quatre grandes entités genre campus américains pour remonter ipso facto de plusieurs rangs en terme de publications. Quand l’Institut Pasteur a eu un long procès avec les américains au sujet du Sida (Pr. Montagner) ils ont gagné. Malheureusement, ils publient en anglais maintenant... Probablement que les avocats américains ne leur ont pas demandé assez ! Mais c’était tout de même l’équipe américaine qui avait triché, non l’inverse. Eh oui, la concurrence acharnée, la triche, les publications bidons, la rétention d’articles non-anglophones, tout ça existe dans le monde pas toujours moral de la recherche. C’est donc bien une guerre linguistique avec des enjeux énormes à la clé.
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Helios :
« (...)toutes les chaînes de télévisions francophones sont payantes sur les satellites alors que les chaînes anglophones sont libres... la diffusion de la langue passe aussi par là. Nous avons abdiqué grâce à quelques entreprises voraces et bien introduites » Merci de votre soutien. Mais l’Etat lui-même et pas seulement les entreprises privées se rend complice du déclin du français dans l’UE : par exemple cette aberration de France 24, une chaîne d’infos en anglais moitié privée, financée donc pour moitié par nos impôts ! par exmple, la récente réforme « des » langues à l’école primaire qui n’aboutit qu’à impose r l’anglais sans aucun choix dans la majorité des cas (parfois un choix allemand ou langue régionale), dérive qu’avait pourtant anticipée le rapport sénatorial Legendre (dispo en ligne).
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les francais rayonnent aussi, mais en anglais, car l’anglais est la franca lingua mondiale.
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Désolé pour le lien. Le voici en entier http://ec.europa.eu/education/programmes/llp/erasmus/what_en.html
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Je ne suis pas du tout d’accord avec le titre de l’article. Le français des les sciences n’est pas mort à cause d’erasmsus. Parce que l’egemonie de l’anglais en science est bien anterieur à la création du programme erasmus. L’utilisation de l’anglais par les etudiants erasmus n’est que le revelateur d’un état de fait : la superpuissance amercaine, la tres fort diffusion des oeuvres hollywoodienne, l’importance des investissements des USA en recherche et developpement, le faite que internet soit géré par l’Icann (basé à L.A. et sous controle du département du commerce des Etats-Unis) etc... Voila les veritables causes de la progression de la langue anglaise dans le monde.
Quand au cause du declin de la langue française, je pense qu’il faut plutot considerer l’attitude de la france plutot de de chercheur un blouc emissaire qui nous serait exterieur. La France ne s’interesse pas aux pays qui ont un PIB inferieur au sien (même s’ils sont francophone), les politiciens français ont tué la francophonie en la considerant comme un residu de l’empire coloniale français et donc en cherchant constament à controler cette organisation plutot que de lui laissé plus de liberté (la politique et les postes de organisation mondiale de la francophonie font traditionnellement partie du « domaine réservé » du président de la République. Qui l’a utilisé pour cultiver une clientèle sur les cinq continents, principalement en Afrique et au Moyen-Orient, ou encore l’exemple frappant de la création d’une « CNN à la française » alors qu’il existe dejà TV5 monde !!)...
Le programme Erasmus est une chance pour des etudiants d’apprendre une ou plusieurs langues et donc de redecouvrir sa propre langue et en faire la promotion grace à la mobilité qu’il a acquit. Mais aussi c’est aussi l’occasion de decouvrir un pays, une culture ce qui n’a pas de prix ni aucune rentabilité si ce n’est de permettre aux peuples européens de mieux ce comprendre et de faire vivre un idéal de paix, de liberté et de démocratie... Longue vie au programme Erasmus ! Vive l’europe ! Vive l’anglais, le français, le grèque, l’italien, le finnois, le polonais etc...
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bonjour, je voudrais juste donner un contre exemple à cet article. je suis rentrée d’un an d’erasmus samedi dernier, et me vois abasourdie par cet article. tout d’abord, par le fait que krokodilo ne connaisse aucnune personne partie grace au programme erasmus : en effet je ne vois pas comment se faire une opinion sur un programme tel qu’erasmus sans connaitre au moins une personne, ravie ou déçue par ce programme. D’autre part, dans mon université d’accueil, des cours en français étaient proposés, certes moins nombreux que ceux en anglais, mais d’un très bon niveau. Par exemple, un des mes cours en français était donné par le recteur de mon université d’accueil qui est l’une des personnes les plus calées dans mon domaine. je vous laisse donc deviner le niveau de cet enseignement. Puis j’ai effectué un stage dans un laboratoire de cette université, et je crois pouvoir dire que cet institut est francophile. En effet, de nombreux professeurs étaient ravis de m’accueillir dans leur recherche, et de demander mon aide pour la correction de certaines de leurs présentations en français. ces présentations n’étaient pas banales, puisqu’elles ont eu lieu en France, pour Eurocoptère, n°1 mondial dans son domaine. également, mon maître de stage, polonais anglophone, germanophone, russophone, et francophone ne partagerait surement pas cet avis sur « Erasmus, ou la mort du français dans les sciences ? », car comme pour moi, l’important en sciences c’est de pouvoir avancer dans ses recherches, sans barrière de langues. Enfin, la bibliothèque de mon université d’accueil, grâce à cette filière francophone, possède de nombreux livres scientifiques ou non en français. je ne pense pas qu’erasmus soit la fin du français scientifique bien au contraire. De plus, il est évident qu’un scientifique doit parler anglais. je ne suis pas anglophile, mon niveau le montre. mais grâce à cette année erasmus, mon anglais s’est nettement amélioré, ce qui me sera une grande aide pour ma vie active qui commence, sans compter l’expérience humaine acquise lors de cette année. Il est certain qu’il aurait été plus simple pour moi de suivre tous mes cours en français, mais dans ce cas là, je ne vois pas l’intérêt de partir à l’étranger, si c’est pour partir à 1500KM de chez soi et avoir la même chose à la maison. un autre problème me tracasse : en quelle langue devrait être les enseignements erasmus ? si l’on respecte les proportions des personnes qui partent, il faudrait beaucoup de cours en espagnol, en français, en anglais, en espagnol, en portugais, en italien, en finlandais, en allemand... je ne serai jamais partie, peut être la faute à l’enseignement des langues étrangères dans nos bonnes vieilles écoles française. (j’ai pu remarqué que les Français erasmus sont les plus mauvais en langues étrangères !!!) Ce problème est peut être dû à un chauvinisme exagéré, à l’heure d’une mondialisation toujours plus importante. J’espère que mon intervention vous permettra à chacun d’approfondir ses opinions sur "Erasmus, ou la mort du français dans les sciences. et vive Erasmus, expérience de vie.
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Véronique :
Une nouvelle fois, je rappelle que je parle du volet Erasmus mundus, jamais cité par les médias, on se demande pourquoi, et dont plus de 80% des programmes sont en anglais y compris dans les universités françaises (j’ai indiqué le lien si vous voulez vérifier les programmes agréés pour 2007). Quand des universités françaises organisent des cours en anglais, quel message font-elles passer au monde entier ? Que la modernité, la science sont en anglais. On troque deux avantages à court terme (présence d’étudiants étrangers hors UE et subventions européennes) contre un déclin à moyen terme alors que la science française se porte honorablement eu égard à ses difficultés financières. Quand à savoir comment on peut se faire une opinion sur Erasmus sans avoir rencontré un étudiant y ayant participé, je vous retourne la question : comment un scientifique peut-il se faire une idée de mars ou de l’univers sans y être allé ? Quel physicien a vu de ses yeux un quark ? J’ai lu les différents témoignages (dont les déçus ou exclus), les divers documents disponibles en ligne, le détail des programmes - la mention que les cours en France seront en anglais n’est pas facile à trouver, on se demande pourquoi.
Quant à mon titre, il était évidemment destiné à choquer, ainsi que le texte de présentation, comment dit-on en français déjà ? Ah oui : le pitch.
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Fab :
Bien d’accord avec vous sur la « CNN » à la française. Pour le reste, je rappelle que j’attirais l’attention sur Erasmus mundus, et non sur Erasmus.
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D’accord avec Tonio et avec Fab
@ l’auteur : Reduire le programme Erasmus de base a un stage linguistique est une aberation pour la plupart des etudiants ayant participe a ce programme. (C’est ce que vous dites dans l’article meme si vous avez precise votre pensee dans un commentaire)
Je suis moi-meme parti en Erasmus au Danemark, et j’avais alors suivi mes cours en anglais. Sans cette possibilite de cours en anglais, je ne serais pas parti - les places pour chaque pays et universites etant limitees, j’ai fait le choix de tenter un pays Scandinave que je connaissais assez peu pour tenter l’aventure. Je n’avais pas le temps d’apprendre le danois (ou une autre langue comme l’espagnol) avant de partir. Ca ne m’a pas empeche d’apprendre les bases du danois une fois sur place.
Au dela de l’aspect linguistique du programme, je soulignerais surtout que meme si l’apprentissage (je parle ici des cours autres que cours de langue) est moins efficace ou moins dense que dans son propre pays (encore que ce n’est pas vrai partout non plus, ca depend des universites : des collegues a moi en ont « baves » en Allemagne), la decouverte de la culture du pays ou l’on se rend, l’ouverture d’esprit et l’aventure humaine et sociale qui en decoule valent largement plus que les quelques matieres theoriques que l’on aura manque dans sa propre ecole ou universite, y compris pour sa vie professionnelle future (point de vue personnel mais suivant le parcours des etudiants internationnaux que j’ai rencontre la-bas et avec lesquels je suis toujours en contact, je pense qu’ils sont en grande majorite d’accord), car il s’agit avant tout de developpement personnel qui lui meme est plus important pour la vie professionnelle que quelques competences techniques qui peuvent s’apprendre ensuite sur le tas ou en formation.
Par ailleurs, cette experience a confirme mon choix de tenter ma premiere experience professionnelle a l’etranger : je suis maintenant en VIE (volontariat internationnal en entreprise) en Pologne et il est clair que je n’aurais pas obtenu ce poste sans avoir fait mes preuves dans un environnement etranger au prealable, Erasmus est un plus evident sur le cv.
Par ailleurs, vous me faites doucement sourire en concluant : « Nous sommes invités par l’UE à creuser nous-mêmes notre tombe linguistique, à la condition d’acheter la pelle, de fournir la main-d’œuvre et de payer les salaires des croque-morts ! Que le français repose en peace. » Une remarque qu’il est bon de rappeler quant a l’anglais : les 2/3 du vocabulaire anglais proviennent directement du francais, et oui, contre 4% du francais qui vient de l’anglais. (http://perso.orange.fr/mondalire/Henriette_walter.htm) Craindre pour l’avenir du francais, c’est avoir une vision tres obtue sur l’evolution des langues dans leur ensemble et au travers des epoques. Que la langue la plus utilisee pour communiquer entre personnes de pays differents soit actuellement l’anglais ou une autre (que ce soit le francais, l’espagnol ou l’esperanto) n’a franchement pas beaucoup d’importance, cela a souvent change (Francais, Russe en ex-URSS...), et changera encore dans l’avenir (l’espagnol et le chinois vont certainement beaucoup se developper - et peut on pretendre que l’anglais sera autant populaire dans 100 ans ?). Enfin que certains termes techniques n’existent qu’en anglais (ou dans une autre langue) n’est pas un probleme puisqu’ils ne sont utilises que par quelques personnes d’une part, et parce que ca facilite la communication entre ces personnes d’autre part. L’important est de communiquer correctement pour se comprendre. Et ensuite par respect envers les gens avec lesquels on vit et pour s’integrer socialement ou que l’on se trouve, d’apprendre la langue du pays dans lequel on habite (d’ailleurs dans le film l’auberge espagnole, tres realiste a mon avis, les etudiants ne parlent pas seulement anglais comme vous le laissez entendre, mais parlent a la fin pratiquement qu’en espagnol...). Le reste n’est que l’evolution naturelle des langues, qui s’accelere legerement avec la mondialisation et ce n’est, a mon avis, ni bon ni mauvais... mais juste le reflet des rapports de force entre civilisations.
Pozdrawiam serdecznie :)
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Le lien est mal passe :
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Sur les termes techniques : de fait l’Italie utilise le terme informatique « mouse ». Heureusement, en France nous avons pu traduire par souris ! Si j’ai une vision obtuse des langues, vous en avez une vision naïve. La langue est une puissante arme en temps de paix, la GB tire une fortune de l’hégémonie de l’anglais, et le lobbying à Bruxelles est intense pour soutenir son usage. par contre, si vous allez en Amérique du sud, vous verrez que le monde entier ne parle pas anglais, seulement les (grands) hôtels et quelques professions. Et si le frnaçais ne se défend pas, sous peu nous ferons les études supérieures en anglais come la Suède ou le Danemark. Plusieurs facs ont déjà été tentées de rendre l’anglais obligatoire, et il a failli être inclus dans le socle commun à l’école primaire (le résultat est quasiment le même en pratique)
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En fait, nous ne parlons pas de la meme chose,il y plusieurs niveaux :
1 - le fait d’abord qu’on utilise des mots nouveaux d’origine etrangere. Je trouve absurde de vouloir lutter contre ca, c’est une evolution naturelle. Ainsi, on trouve en francais un grand nombre de mot d’origine arabe et anglaise notamment. Je ne vois pas ou est le probleme, c’est une evolution normale. Si le mot « mouse » est utilise par les italiens, il devient de fait un mot italien, d’origine etrangere sans doute, et alors ? Est-ce que le mot « parking » vous pose un probleme ? Encore une fois, voir le lien que j’ai donne ci dessus : 2/3 des mots anglais sont d’origine francaise...
2e chose plus grave : effecivement le lobbying pour l’utilisation de l’anglais a Bruxelle et en diplomatie en general, je n’en avais pas parle et la je vous rejoins, une langue ne devrait pas dominer une autre a ce niveau. Mais je parlais quand a moi simplement de la communication entre citoyens de base de pays differents : on est quand meme souvent bien content de connaitre l’anglais quand on va a l’etranger. Je sais evidemment que l’anglais n’est pas connu partout, mais le fait est que c’est LA langue de communication aujourd’hui et ne pas l’apprendre, c’est se fermer beaucoup de portes (c’est un fait). Mais je fais la remarque aussi que de plus en plus ne connaitre que l’anglais c’est aussi se fermer des portes quand on cherche un boulot dans certaines branches : il n’y a pas que l’anglais. Connaitre une autre langue est un avantage certain a l’heure actuelle, car tout simplement c’est plus rare.
3e chose : l’enseignement en langue etrangere (et donc en anglais) : je trouve cela plutot une bonne chose, car je considere simplement qu’apprendre une autre langue ou dans une autre langue, ca ouvre l’esprit. Je ne suis pas naif, je sais parfaitement qu’il y a de lourds enjeux economiques derriere, mais pour moi, le cote positif (la connaissance d’une langue etrangere et de sa culture) l’emporte sur le cote negatif. Je n’ai de plus jamais entendu parler de Danois ou Suedois qui se parleraient en anglais entre-eux... Alors, la disparition du francais, on en est pas encore la... (d’ailleurs, si j’ai suivi des cours en anglais au Danemark, je precise quand meme que c’etait des cours specifiques qui ont pour role de faire progresser l’anglais des etudiants danois mais aussi d’attirer les etudiants etrangers, et que la tres grande majorite des cours normaux auxquels je n’ai pas assistes etaient evidemment en danois, il ne faut pas generaliser Etudes superieures au Danemark ne signifie pas cours en anglais)
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Effectivement, j’ai exagéré en disant que nous financions la pelle et le fossoyeur du français. Nous ne finançons que France 24, la chaîne d’infos en anglais, les cours en anglais pour Erasmus mundus, l’enseignement en anglais depuis l’école primaire jusqu’au bac (plus de 80% des élèves) ce qui veut dire tout le matériel pédagogioque qui va avec acheté par les parents et les écoles, les salaires des enseignants natifs anglophones invités par certaines écoles, etc. J’en oublie certainement beaucoup faute d’infos, c’est classé secret-défense.
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L’humanité pacifiée par l’hégémonie de l’anglais ? C’est assez radical comme opinion, vous allez sûrement avoir des réactions des régionalistes ! Si le problème est si simple, pourquoi ne nous propose-t-on pas une constitution européenne qui mentionnerait « la langue de l’UE est l’anglais » ?
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kroko, méfiez vous ils ont tenté de le faire il n’y a pas si longtemps !
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En quelques messages, nous avons la diversité des opinions sur le sujet des langues, c’est assez représentatif.
Tonio :
« et ce n’est pas en attaquant Erasmus mundus que la défense de la langue française se fera. »
Pourtant, les petits ruisseaux font les grandes rivières, et ce n’est pas non plus en en faisant rien, en ne protestant contre rien que l’anglais reculera. Par exemple, si le logo « together since 1957 » a été décliné dans toutes les langues, c’est bien parce que ça a choqué certains européens. Mais un symbole comme ce logo n’est rien, il faut s’attaquer aux problèmes structurels, au fond du problème : la communication, l’égalité des langues dans l’UE, la préservation de la diversité linguistique.
Jojo2 :
"D’où l’importance de maîtriser cette langue si on veut faire carrière en sciences. La pratique de l’anglais est banale lors de ces études dans les pays scandinaves. Je crois même que l’enseignement de la médecine au Danemark est fait en anglais, et qu’il n’existe pas de livres médicaux en danois. C’est peut-être triste, mais c’est comme ça et c’est irréversible. "
Le latin est la langue de l’Empire romain, c’est irréversible. L’esclavage dure depuis des siècles, c’est comme ça (il existe malheureusement toujours sous une forme ou une autre), les femmes n’auront jamais le droit de vote., etc.
Ces pays nordiques qui font une partie de l’enseignement médical en anglais (et que les médias nous citent en exemple...) ont vu leur vocabulaire scientifique dépérir, et leur langue avec. Qui aurait l’idée d’apprendre sérieusement le suédois (sans y habiter ou y travailler) ? Le suédois, pourtant une des langues officielles de la Finlande, y est de moins en moins parlé, au bénéfice de l’anglais.
Cette situation hégémonique dans certaines sciences (pas toutes) n’ a rien d’irréversible : le journal JAMA ( journal of the american medical association) vient d’annoncer le lancement d’une édition française (déjà sur la toile), ne me demandez pas pourquoi je n’en sais rien. HAL, (hyper-article en ligne), système d’archivage gratuit en ligne d’articles scientifiques a été lancé il y a 8 mois par une association de grandes écoles et centres français, l’archivage s’y fera beaucoup en anglais certes, mais il sera plurilingue donc possible en français ou dans les deux langues, au bon vouloir des chercheurs.. Les syndicats ont récemment obtenu en justice confirmation du droit de travailler en français e France. A la suite des accidents de radiothérapie où l’usage d’un logiciel en anglais a joué un rôle (partiel), le ministre de la santé a annoncé leur interdiction sur tous les sites. L’injustice est-elle irréversible ?
Helios :
« (...)toutes les chaînes de télévisions francophones sont payantes sur les satellites alors que les chaînes anglophones sont libres... la diffusion de la langue passe aussi par là. Nous avons abdiqué grâce à quelques entreprises voraces et bien introduites » Merci de votre soutien. Mais l’Etat lui-même et pas seulement les entreprises privées se rend complice du déclin du français dans l’UE : par exemple cette aberration de France 24, une chaîne d’infos en anglais moitié privée, financée donc pour moitié par nos impôts ! par exmple, la récente réforme « des » langues à l’école primaire qui n’aboutit qu’à impose r l’anglais sans aucun choix dans la majorité des cas (parfois un choix allemand ou langue régionale), dérive qu’avait pourtant anticipée le rapport sénatorial Legendre (dispo en ligne).
Gnarf :
« Vous voulez defendre la langue Francaise par des mesures...alors qu’une langue doit se defendre toute seule. » « Concernant les etudes et la science, la France est absolument hors-jeu depuis belle lurette. » l’idée que l’influence des langues et leur diffusion résulte d’un processus naturel revient souvent, et souvent sous la plume des défenseurs de l’anglais... Je trouve ça assez naïf au vu des sommes énormes dépensées par les Usa pour la promotion de leur langue et leur culture depuis 1945 (voir l’émission hier sur Arte et le débat), de l’intensité du lobbying (oups) à Bruxelles et en France même. Vous avez une opinion de la science en France qui ne correspond pas à la réalité : il suffit de voir le TGV, l’airbus européen, les maths, la médecine. Le classement récemment publié qui était défavorable aux universités françaises est très suspect : les facs parisiennes sont éclatées en de multiples unités, il suffirait qu’elles soient regroupées en trois ou quatre grandes entités genre campus américains pour remonter ipso facto de plusieurs rangs en terme de publications. Quand l’Institut Pasteur a eu un long procès avec les américains au sujet du Sida (Pr. Montagner) ils ont gagné. Malheureusement, ils publient en anglais maintenant... Probablement que les avocats américains ne leur ont pas demandé assez ! Mais c’était tout de même l’équipe américaine qui avait triché, non l’inverse. Eh oui, la concurrence acharnée, la triche, les publications bidons, la rétention d’articles non-anglophones, tout ça existe dans le monde pas toujours moral de la recherche. C’est donc bien une guerre linguistique avec des enjeux énormes à la clé.
Fab :
Bien d’accord avec vous sur la « CNN » à la française. Pour le reste, je rappelle que j’attirais l’attention sur Erasmus mundus, et non sur Erasmus.
Véronique :
Une nouvelle fois, je rappelle que je parle du volet Erasmus mundus, jamais cité par les médias, on se demande pourquoi, et dont plus de 80% des programmes sont en anglais y compris dans les universités françaises (j’ai indiqué le lien si vous voulez vérifier les programmes agréés pour 2007). Quand des universités françaises organisent des cours en anglais, quel message font-elles passer au monde entier ? Que la modernité, la science sont en anglais. On troque deux avantages à court terme (présence d’étudiants étrangers hors UE et subventions européennes) contre un déclin à moyen terme alors que la science française se porte honorablement eu égard à ses difficultés financières. Quand à savoir comment on peut se faire une opinion sur Erasmus sans avoir rencontré un étudiant y ayant participé, je vous retourne la question : comment un scientifique peut-il se faire une idée de mars ou de l’univers sans y être allé ? Quel physicien a vu de ses yeux un quark ? J’ai lu les différents témoignages (dont les déçus ou exclus), les divers documents disponibles en ligne, le détail des programmes - la mention que les cours en France seront en anglais n’est pas facile à trouver, on se demande pourquoi.
Quant à mon titre, il était évidemment destiné à choquer, ainsi que le texte de présentation, comment dit-on en français déjà ? Ah oui : le pitch.
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@ Krokodilo. Je veux d’abord vous féliciter d’avoir pris la peine de répondre spécifiquement aux commentaires qu’on vous adresse ; je pense que c’est la voie vers un développement optimal des blogues, car celui qui insulte ou invective s’exclut lui-même du fil.
Concernant le thème que vous évoquez, je suis, comme Québécois, là où la bataille est le plus âpre. Erasmus, sous toutes ses formes, n’est qu’une causes/conséquence. Tout en faisant ma modeste part pour garder sa place au français, je dois néanmoins reconnaitre que la progression de l’anglais semble non seulement inéluctable à court terme, mais un AVANTAGE à moyen terme.
D’ici fort peut de temps, en effet, si ce n’est déjà le cas, le Mandarin aura supplanté l’anglais comme première langue sur l’Internet. Il n’est pas mauvais que s’affirme un véhicule de communication qui facilite au mieux les échanges entre Occidentaux. J’aurais préféré, moi aussi, que ce fut le français ou l’esperanto... mais l’Histoire en a décidé autrement.
http://www.nouvellesociete.org/5153.html
Pierre JC Allard
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Pierre JC Allard :
« J’aurais préféré, moi aussi, que ce fut le français ou l’esperanto... mais l’Histoire en a décidé autrement. »
Pourtant, c’est justemment le Québec qui lutte avec un bureau d’une dizaine de fonctionnaires qui proposent des équivalents aux mots nouveaux, non ? Je crois que le joli courriel vient de chez vous. L’histoire est en mouvement, elle n’est jamais finie.
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Super intéressant comme discussion, j’ai envie d’un apporter ma pierre.
J’ai fait le programme Erasmus en Allemagne, il y a 5 ans et effectivement, c’est pas pour les connaissances techniques que je suis parti. Si je l’avais fait dans ce but là, j’aurais été déçu du voyage (Même si les cours étaient d’excellent niveau, j’aurais plus travaillé en France), mais c’est bien pour vivre l’Europe que je suis parti. Et c’est ce que j’ai vécu. J’ai perfectionné mon Allemand, approfondi ma connaissance de ce pays et rencontré des jeunes de toute l’Europe. C’était positif à 100% en terme d’ouverture d’esprit et la preuve est désormais faite sur mon CV que je suis mobile et capable de m’adapter à un environnement différent. Lors des salons d’étudiants que j’avais fait après, les entreprises raffolaient de gens qui savent parler allemand et soit capables d’aller y travailler quelques mois.
Ça s’était pour Erasmus première version qui je pense remplit ses objectifs et permet de protéger un certain multilinguisme en Europe. (En réalité, je pense qu’il renforce les « grandes » langues : Anglais, Français, Allemand, Espagnol. Parce que dans les « petits » pays, c’est l’anglais qui servira de langue de communication entre les étudiants Erasmus.)
Quant à Erasmus Mundus et les études supérieures dans les sciences, il est certain que l’anglais est tellement dominant qu’on peut se demander si la partie n’est pas perdue. Actuellement je fais un doctorat au Québec. Et bien la semaine passsée, dans un congrès où l’anglais comme le français étaient acceptés, même si il y avait une majorité de participants francophones, 43/44 présentations étaient en anglais... La mienne y compris. J’ai préféré la faire en anglais pour être sûr d’être compris par tout le monde et puis pour m’entrainer puisque dans les conférences internationales, l’anglais sera obligatoire ! En faisant ça, ais-je contribué au déclin du français ? Sûrement...
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j’ai un exemple concret à un congrès : toute l’assistance est francophone (réunion d’une association française de chercheurs) sauf un seul intervenant anglais ! et bien toutes les communications se sont faites en anglais !
d’ailleurs c’est contraire à la loi Toubon qui indique clairement que nous devrions avoir le droit de travailler dans notre propre langue.
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Prochain congrès de médecine générale à Paris : les contributeurs doivent envoyer le résumé en anglais.
Prochain congrès international Wonca d’associations de médecine générale, pour la première fois à Paris, et sauf erreur, les contributions seront en anglais, traduites en français pour les plus importantes.
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D’ailleurs dans le film déjà cité (L’auberge espagnole) les étudiants sont venus pour suivre les cours en espagnol, à en juger par les quelques passages. Cependant, dans leur appart ils discutent en anglais... uniquement parce que parmi eux il y a une Anglaise. Cela se comprend, quand on voit la scène où elle est obligée d’aligner quelques mots en espagnol Les pires cancres linguistiques, ce ne sont sûrement pas les Français.
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C’est un film, mais hélas dans la réalité, l’image de supériorité de l’anglophone est si forte, qu’en effet, un seul anglophone dans une réunion amène servilement les autres à utiliser l’anglais afin que cette personne soit à l’aise, n’ait aucun effort à fournir !
Et c’est intolérable !
Je pense (suis-je optimiste ?) que le vent heureusement tourne : lors d’une récente émission-débat sur la langue française, les dénonciations de cette situation humiliante ont été très applaudies ! La France d’en bas, celle qui n’a pas la parole dans les médias, celle qui subit, celle qui voit ses enfants recevoir un enseignement de médiocre qualité dans sa propre langue,celle qui se voit refuser un emploi car il ne parle pas la langue dite supérieure, cette France du bas en a marre, elle attend un signal pour se révolter sérieusement !!! Et entraîner les autres peuples !
Sophie
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Bonjour à tous moi aussi j’ai quelques anecdotes à donner mais du côté du labo. d’accueil d’erasmus mundus !
Nous avons la chance de recevoir un nombre assez important d’étrangers grâce à ce moyen, seulement les enseignements sont censés être en français mais pratiquement ils se font en anglais ! Quand vous recevez des chinois qui ne comprennent pas un mot de français (ni d’anglais d’ailleurs heureusement que nous avions des sinophones dans l’équipe) des thaïs qui ne parlent que anglais, des argentins qui ne parlent qu’espagnol mais qui comprennent très bien le français, l’italien, le portuguais etc... et les autres tous anglophones parfaits mais ne comprennant pas le français
et bien avec toutes ces différences il faut faire un enseignement cohérent et accessible à tous malgré le niveau assez élevé que nous demandons et bien la seule manière (et je le regrette profondément) c’est de tout faire en anglais mais avec des jolis schémas pour les non anglophones ! (et pourtant notre discipline a été créée par des français, les publications de références étaient toutes en français-même celles éditées ailleurs !- jusqu’au milieu des années 70 ! puis tout est passé à l’anglais...)
la seule chose positive c’est que ces futurs chercheurs parleront français car après une année en France, il est difficile de ne pas parler français !
voilà mon petit grain de sel pragmatique
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J’avais oublié de vous répondre alors que vous êtes le seul témoignage en provenance directe d’Erasmus mundus, ce programme discret quasiment top secret, for your eyes only ! Merci donc. Tant mieux si par ce biais ces étudiants prennent goût à notre culture. Mais on troque des avantages à court terme, la présence de ces étudiants, le rayonnement mondial de l’Europe universitaire, les subventions européennes pour les universités qui font ces programmes, ceci contre un énorme inconvénient à moyen terme : diffuser au monde entier le message que la science et la modernité sont anglophones, et le sont de plus en plus, avec tous les inconvénients en cascade qui découleront de ce message.
Par ailleurs, j’ai bien détaillé les programmes mundus français de 2007 : si certains sont prévus bilingues (tant bien que mal comme vous l’expliquez), certains sont clairement prévus en anglais, c’est précisé sur les sites des différentes universités qui les organisent.
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Je vis en Arizona, ou une grande parti des habitants ne parle pas l anglais ; meme ’probleme’’ pour la california le nouveau mexico. A tel point que l un des sujets des republicains qui revient dans le debat presidentiel est l Americain. (Je ne confond pas anglais et americain : en business le test Gmat est americain). un point interessant est l evolution des MBA europeen qui sont entrain de concurrencer les states avec un autre format. Insead impose la maitrise de deux langues et trois a la fin du cursus...bref les cours sont en anglais mais la maitrise parfaite de l anglais ne suffit pas...peut etre a imposer en science...
le fantasme d une seule langue : les pays qui ont une seule langue officielle et une seule langue parle dans le pays sont plutot rare. les EU ne sont pas capables de le impooser dans son prope pays.
L inde veut supprimer l anglais de ces langues officielles ( dans moins de 5 ans , ca devrait etreas) le recul en Angola. il ne faut pas voir le probleme que sur un seul angle
Internet prevision : dans les annes 90, 95% des pages etaient en anglais, a la fin des annes 2010 , on considere 35% et en 2020 10% max
Le lobbying des EU sur les langues n est donc pas gratuit.
Enfin, Blair a supprimer l etude obligatoire d une langue etrangere et a vu son enorme erreur ...le marche anglais contrairement a l americain n est pas suffisant. L angleterre va reintroduire l etude d une langue etrangere Mais c est vrai que mon boss qui s occupait des repartitions des bourses Marie curie a contater que tous les eleves voulaient partir en angleterre pour la langue...bref enlever les cours en anglais serait mal venu mais imposer pdt ce sejour l aquisition d une autre langue serait possible
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Chris
je n’étais pas au courant pour l’Inde. la GB vient de lancer une réforme incitant à apprendre le chnois et l’arabe, (au détriment des langues de l’Europe...) conservant ainsi un avantage à l’embauche vis-à-vis de leurs partenaires de l’UE. Car pendant que les petits européens s’escriment dix ou quinze ans sur l’anglais, eux apprendront deux grandes langues utiles pour le business de demain ! et la recommandation de l’Union européenne d’étudier la langue de ses voisins passe à la trappe ! pas cons les mecs.
Il faudrait un jour admettre que notre cerveau a des limites, notre temps aussi, et qu’on n’apprend pas les langues comme on va choisir un paquet de biscuits au supermarché :
- Tiens, aujourd’hui je vais apprendre le chinois, demain peut-être un peu de russe, c’est une langue d’avenir, et puis mettez-moi aussi de l’espagnol.
J’ai lu il y a peu les chroniques humoristiques de Bill Bryson sur les USA, il a fait un crochet par l’arizona qu’il croyait trouver brûlant, il a eu une tempête de neige ! So long.
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@ Krokodilo :« la majorité des documents européens sur Erasmus ne sont disponibles qu’en anglais... »
Oui, hélas !
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Encore hélas !
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Zen
Un peu d’indulgence, après tout, L’UE n’a eu que vingt ans pour les traduire !
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@l’auteur
Vous avez une vision particulièrement réductrice du mécanisme qui conduit à parler certaines langues.
L’anglais est la langue la plus utilisée pour les communications internationales, et bien sûr pour la science, à juste titre. Pensez que parce qu’un programme pour étudiants est en anglais contribue au déclin du français est en revanche inexact.
Pendant longtemps, le latin a été la langue de communication universelle. Cela n’a pas empêché l’utilisation et l’émergence des autres langues, bien au contraire. La diffusion d’une langue est liée à l’influence culturelle, économique, sociologique du ou des populations qui la parle. Le chinois, malgré sa difficulté, vas sans doute être plus parlé qu’autrefois. Mais ce n’est pas pour cela que le coréen ne parlera plus coréen chez lui ou dans son pays. Quand le français était la langue de la diplomatie ou des élites en Europe, les autres langues n’étaient menacées non plus...
Ce qui menace certaines langues est la disparition de cultures dans certains pays, généraement parce que les peuples qui parlent ces langues sont eux-même en voie de disparition.
Quant à Erasmus, c’est un mervelleux vecteur de diffusion transculturelle. Plus des étudiants étrangers viendront en France étudier, même avec des cours en anglais, plus la culture française, et sa langue se diffuseront...
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Voltaire
Récemment la revue « Courrier international » a rapporté un article d’un journal libanais francophone : le journaliste s’étonnait d’annonces incitant les étudiants à venir en France, car il était précisé « maîtrise de l’anglais indispensable » ! L’auteur disait aussi que le français était de moins en moins étudié par les enfants de l’élite au profit de l’anglais.
On m’a déjà dit que j’avais une vision obtuse des langues, vous dites réductrice, je réponds que vous en avez une vision naïve.
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@ voltaire
Content de voir que vous rejoignez mes points de vue exprimes plus haut. L’utilisation d’une seule langue pour les communications internationales ou dans le domaine des sciences n’a pour but que la communication entre personnes de langue natale differente et n’a donc evidemment que tres peu d’impact sur les autres langues dans leur utilisation normale. Et quand impact il y a, celui-ci n’est pas significatif et s’inscrit dans l’evolution normale des langues vivantes, et sont le reflet de rapports de force entre civilisations.
La domination de l’anglais n’est pas definitive contrairement a ce que certains pensent. Evidemment, ca ne changera pas du jour au lendemain, mais comme le disait Voltaire, il y a eu le latin, il y a eu le francais, il y a maintenant l’anglais, il y aura certainement le chinois, l’espagnol , et pourquoi pas l’arabe...
Quant a la venue d’etudiants etranger en France par un programme d’echange (que ce soit Erasmus ou un autre), c’est un plus evident pour la France et sa culture, la langue d’enseignement est un probleme secondaire. D’ailleurs permettre l’enseignement en anglais, ou dans une autre langue, en France est un signe d’ouverture important, qui contredira notre eternelle image d’arrogance a l’etranger.
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« L’utilisation d’une seule langue pour les communications internationales ou dans le domaine des sciences n’a pour but que la communication entre personnes de langue natale differente »
Il est vrai que le monde a besoin de communiquer. Mais pas de cette façon, quand les naitfs d’une langue se consacrent à la scence, et les autres dépensent le temps et l’argent pour apprendre l’anglais qui n’a rien d’une langue simple... Celui qui impose sa langue impose sa volonté, sa façon d’être, ses procédés et ses lignes de recherche, en retirant un avantage énorme.
Oui, la dominance de l’anglais n’est pas définitive. D’ailleurs le vent se tourne déjà. Les Etatsuniens embauchent les nounous chinoises pour leurs enfants, les Britanniques renoncent aux langues européennes pour se tourner vers le mandarin essentiellement... Alors pourquoi l’Europe s’accroche-t-elle à l’anglais ? Faudrait être plus visionnaires que ça
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Les étudiants en sciences parlent l’anglais ! Horreur ! Malédiction ! Vite vite, empêchons-les !
Il faut être totalement ignorant des réalités du monde universitaire ou d’une parfaite mauvaise foi pour oser prétendre que de nos jours, un jeune scientifique pourrait faire un travail un tant soit peu productif sans être à l’aise avec l’anglais. Tout simplement parce que quasi-totalité des publications sont dans cette langue. N’écrire qu’en français revient à ne pas faire connaître ses travaux. Ne lire qu’en français revient à ignorer ce que font les autres. Un laboratoire qui se comporterait ainsi ne pourrait en aucune manière prétendre à contribuer au progrès des sciences. C’est un fait que toute personne un peu compétente en ces matières vous confirmera.
Quant au fait de voyager durant ses études, c’est quelque chose que je n’ai pas fait, et que je regrette. Partir étudier dans un pays étranger est toujours une précieuse expérience, cela permet de se confronter à d’autres méthodes de travail, de nouer des contacts hors de sa petite région, bref, de VIVRE ses études, plutôt que de les subir. Là encore, prétendre que le programme Erasmus revient à financer les longues études de gosses de riches trahit une méconnaissance totale de ce qu’est un étudiant. Du reste, le programme Erasmus ne fait qu’accompagner techniquement une pratique de la mobilité étudiante qui remonte aux sources de l’histoire académique Européenne. Mais sans doute les étudiants du moyen-âge n’étaient-ils déjà que des gosses de riches partouzards désireux de de faire payer leurs vacances par le contribuable ?
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Je ne peux que confirmer ce commentaire.
La quasi-totalité des publications scientifiques sont en anglais, il en est de même au niveau des études de gestion pour une grande partie.
La langue du « business » et de la technique est l’anglais.
Cela fait-il de tout ces étudiants des pions du lobby anglophile ? Non.
Il y a un fait tout simple qui justifie l’emploi de l’anglais comme mode standard de communication : Sa FACILITE !
L’anglais est compréhensible de manière simplissime à l’écrit. Et d’autant plus lorsqu’on aborde des sujets techniques où l’écriture n’est pas romanesque ou théatral.
Il n’est pas étonnant que les Wallons ( le chtit bout de terre au dessus de la France) préfère l’anglais comme deuxième langue à tout autre langue comme le Neerlandais par exemple.
Alors, venir nous dire « C’est encore un coup de l’Europe et des méchants lobbys qui veulent assassiner le français... », c’est risible. Une telle attitude ne peut qu’entraîner une baisse de niveau d’universités si elle refuse de s’ouvrir à ce qui est, et sera encore pour longtemps, LA langue de communication professionnelle et technique.
Il est peut-être difficille aux français d’admettre que leur langue n’est pas aussi accessible que l’anglais, il est plus facile de faire croire à un méchant lobby ( pas gentil du tout le lobby) qui pousserait à imposer cette langue (l’anglais) alors qu’elle ne serait pas du tout adaptée, ect ect...
On peut très bien concilier la pratique de l’anglais et la défense de sa langue maternelle. Défense objective et tenant compte des aptitudes de chaque langue à être comprises rapidement par un étudiant étranger.
Vraiment, cet article a un relent assez « archaïque » des pauvres petits français martyrisés par le méchant nanglais.
Lorsqu’on voit les difficultés en Belgique pour « forcer » les Wallons à apprendre le Neerlandais et les Flamands à apprendre le Français, on aurait mieux fait de directement passer à l’anglais pour les discussion inter-communautés.
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L’anglais facile ? S’il l’était, on ne demanderait pas les « native mother tongue » pour les postes européens. Et il serait appris en un an, sans séjours linguistiques...
L’anglais n’est pas du tout facile, sauf au niveau petit-blanc, mais à ce niveau toutes les langues le sont. Alors les raisons linguistiques de l’usage de l’anglais, aux autres. Lisez « La mise en place des monopoles du savoir », ou « Les lobbys à l’assaut de l’Europe », pour ne citer qu’eux.
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Je vous renvoie à mon article sur les difficultés des langues. L’anglais est extrêmement difficile, aussi bien à l’écrit (très nombreuses tournures idiomatiques, doublons)qu’à l’oral (phonétique aberrante probablement unique au monde ou chaque mot doit être appris séparément quant à sa prononciation) ; seule une propagande qui dure depuis des décennies fait répéter aux profs et à beaucoup d’autres que « l’anglais est une langue facile ». aurait-on besoin de le clamer depuis si longtemps si c’était vrai ? Le monde entier s’en serait aperçu !
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Asp
C’est dans sa propre langue qu’on pense le mieux (je passe sur les exceptions des pays où le haut niveau est dans une autre langue : le français en Algérie, l’anglais ailleurs, etc.)
Un chercheur francophone pense d’abord en français. Ses idées, son raisonnement, sont en français. Ensuite seulement, il rédigera une publication, d’abord en français puis traduite, parfois directement rédigée en anglais s’il en a le niveau (et ça ne les amuse pas tous, loin s’en faut...)
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Mais il n’est pas question ici de la langue de « pensée » et de réflexion.
D’ailleurs, en sciences, la langue n’a que peu d’importance dans le développement et le travail de recherche. Le support de base n’est pas la langue mais un langage scientifique précis, des normes, des mathématiques... Tout ce genre de choses qui est compréhensible tant que l’alphabet et les conventions restent les mêmes.
Vous serez à ce propos peut-être heureux d’apprendre que les Etats-Unis et l’Europe se batte férocément pour défendre leurs normes ( ISO d’un côté et américaines (oubliés les initiales) de l’autre.) Tout n’est pas bon à prendre chez les scientifiques de langue anglaise et la distinction est très clairement faite. Si lobby il devait y avoir, il ferait mieux de s’attaquer à ces conflits permanents de conventions différentes entre Etats-Unis et Europe.
La langue anglaise n’est pas la langue de la réflexion mais de la communication.
Alors oui, « bien » parler anglais est difficille...Mais l’anglais se parle et se comprend facilement jusqu’à un niveau assez acceptable pour permettre une compréhension assez bonne des écrits ou des exposés oraux. Il n’est pas nécessaire d’atteindre un niveau important en anglais pour pouvoir communiquer des travaux scientifiques.
Et je parle d’expériences. La quasi-totalité des publications que nous devons consulter à l’université sont en anglais et la compréhension est simplissime. La quasi-totalité des conférences sont données en anglais sans que cela ne pose de problèmes majeures. Certains cours ont une base (syllabus, livres, transparents) en anglais mais donnés en français.
Il y a un tel mélange entre anglais et langue d’origine ( français en l’occurence) qu’il est fréquent que l’on exprime la moitié de sa phrase en termes français et l’autre en termes anglais.
Tout simplement parce que certains termes anglais spécifiques ont parfois pris l’avantage (dans la littérature, par habitude) sur les termes français correspondants.
Il n’y a pas de rivalités entre anglais et français au niveau du domaine scientifique. On utilise l’un ou l’autre suivant la situation dans laquelle on se trouve.
« Le monde entier s’en serait aperçu ! »
Bizarrement, les étudiants étrangers qui sont arrivés en décembre à l’université préfèrent de loin recevoir les énoncés et les cours en anglais qu’en français. D’ailleurs, la plupart des cours sont disponibles dans les deux langues uniquement pour ces étudiants-là.
Allez donc leur dire que désormais tous les cours se donnent en français...Ils iront voir ailleurs et les universités françaises reculent encore d’un cran ( si cela est encore possible) dans les classements internationnaux.
« mais à ce niveau toutes les langues le sont. »
Justement non.
« Et il serait appris en un an, sans séjours linguistiques... »
Il est en tout cas appris en 6 mois d’Erasmus si on est pas enfermé dans son kot.
Vous parlez des difficultés d’un anglais « bien parlé » avec accent, intonations and inc...Mais tout ceci n’a guère d’importance dans le domaine scientifique sinon à un niveau élevé de compétence.
Enfin soit, le département où je suis n’a pas ces problèmes de conscience linguistique et c’est tant mieux. Pourvu que ça dure...
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« Il est en tout cas appris en 6 mois d’Erasmus si on est pas enfermé dans son kot. »
Vous en revenez toujours à l’anglais. Est-ce l’acceptation qu’Erasmus est devenu dans la majorité des cas un financement de stages d’anglais ?
« La quasi-totalité des publications que nous devons consulter à l’université sont en anglais et la compréhension est simplissime. La quasi-totalité des conférences sont données en anglais sans que cela ne pose de problèmes majeures. » drowsiness, rechallenge, to scale down, tips, vous trouvez ces termes transparents ? Ils sont pourtant tous très banals dans leur traduction. Je suis quand même d’accord que la lectruee est assez simple dans sa rporpe discipline, mais au prix d’une longue et pénible formation, un temps et des efforts que les anglophones auront consacré soit à leurs études soit à l’étude d’une autre langue (conservant ainsi un avanatge majeur en terme d’embauche) soit à leurs loisirs. Dans les 3 cas, c’est une injustice manifeste.
En outre, ça donne une situation de monopole du savoir tout à fait injuste qui peut donner lieu à des dérives comme la rétention d’articles par les comités de lecture le temps que des équipes amies travaillent sur le même sujet, etc. Qui favorise également les natifs pour les postes des organismes internationaux, des comités de lecture des revues, des normes, des attributions de budget, etc.
« La langue anglaise n’est pas la langue de la réflexion mais de la communication. »
Cliché colporté par le lobby. Toutes les langues sont langues de communication et de culture. Hagège l’a fort bien dit hier soir dans l’émission sur la francophonie.
« D’ailleurs, la plupart des cours sont disponibles dans les deux langues uniquement pour ces étudiants-là. »
Pas pour Erasmus mundus : certains programmes en France indiquent clairement que la langue d’enseignement sera l’anglais. Mais il faut d’abord aller voir la liste des programmes sur Europa, puis aller fouiller le site d’un des programmes situés en France pour trouver les détails.
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« Si lobby il devait y avoir, il ferait mieux de s’attaquer à ces conflits permanents de conventions différentes entre Etats-Unis et Europe. »
Vous ne savez pas que c’est justement les lobbys qui s’affrontent ?
« La langue anglaise n’est pas la langue de la réflexion mais de la communication. »
Ne faites pas rire mes pantoufles... La communication sert à faire connaître aux autres le fruit de ses réflexions, et non le vide sidéral régnant dans la tête. Et si vous préconisez la scence sans réflexion, on ne peut que compatir à une telle science.
« une compréhension assez bonne des écrits ou des exposés oraux »
Quel pourcentage compris ? Et une compréhension approximative est-elle vraiment compatible avec la précision scientifique ?
« la compréhension est simplissime »
Свежо предание, но верится с трудом...
« Il y a un tel mélange entre anglais et langue d’origine ( français en l’occurence) qu’il est fréquent que l’on exprime la moitié de sa phrase en termes français et l’autre en termes anglais. »
Ca ne signifie qu’une chose : le manque ou la méconnaissance des termes français. Les deux, c’pas bien.
« Bizarrement, les étudiants étrangers qui sont arrivés en décembre à l’université préfèrent de loin recevoir les énoncés et les cours en anglais qu’en français. »
Mauvais exemple. Si ces étudiants ont appris mieux et plus longtemps l’anglais que le français, ils choisissent la langue où ils se sentent plus à l’aise.
« Il est en tout cas appris en 6 mois d’Erasmus si on est pas enfermé dans son kot. »
Encore une fois : свежо предание, но верится с трудом Au fait, c’quoi « kot » ?
« Vous parlez des difficultés d’un anglais »bien parlé« avec accent, intonations and inc... »
Non, sans aller jusque là. Connaître les termes, c’est bien... encore faut-il bien comprendre les phrases qui contiennent ces termes. Et la pratique montre que ce n’est pas gagné. De toute façon, ce n’est pas en rabaissant sa propre langue qu’on avance.
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Et voici Skirlet, la spécialiste du « je fais semblant de ne pas comprendre ce que vous avez écrit pour vous ridiculiser ». Je vois que de votre jeunesse sous la férule communiste, vous avez gardé quelques bonnes habitudes NKVDistes.
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Pas cher Asp, je vois que vous avez toujours cette propension de parler avec aplomb des choses en ayant peu (voire pas du tout) de connaissances dans la matière Pas grave, je vous ferai un petit likbez : non seulement NKVD a cessé d’exister bien avant ma naissance, mais il ne ridiculisait pas les gens... Ce qu’il faisait au juste, je vous laisse découvrir par vous-même, car un petit effort intellectuel ne fait de mal à personne.
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a muadib. Tu parles de la Belgique ? Tu es belges ? Si oui tu es deja allé en Belgique par ce que l’on ne dirait pas ? TOUTES LES CONVERSATIONS INTERCOMMUNAUTAIRES EN BELGIQUE SONT EN ANGLAIS ? Pour ne pas favoriser ni le flamand ni le wallon. Je leur dis souvent qu’heureusement que l’anglais n’est pas officiel en belgique, car dans ce cas la ils ne pourraient plus l’utiliser
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Erasmus classique, comme tout le confirme (même les témoignages enthousiastes) n’apporte rien du point de vue professionnel - c’est pareil, sinon pire, à cause de problèmes linguistiques. Ce n’est même pas un stage linguistique, étant donné que certains sont repartis sans avoir appris la langue du pays... Alors, en quoi est-ce une jolie réussite européenne ?.. Ah oui, « ça ouvre l’esprit ». Rien de nouveau, juste une application du vieux principe « les voyages forment la jeunesse ». Ce qui est important aussi
Mais ce projet a plusieurs inconvénients. Tout d’abord, il reste très élitiste (2% d’étudiants, c’est peu, et il n’est pas possible de l’étendre sur tous). Ce qui donne beaucoup de jaloux, parce que les critères sont obscurs et énoncés nulle part. Ensuite, ce qui est bien plus grave, la « religion » actuelle de mobilité est néfaste en soi, car elle divise les Européens en « vrais » et « faux ». Un « vrai » Européen n’est pas forcément plus intelligent, plus professionnel, il est juste plus mobile (passé quelque temps dans un autre pays). Celui qui veut devenir un bon spécialiste dans son propre pays est un « faux » Européen, même s’il est intelligent, avec un esprit ouvert et réceptif aux autres... Ce n’est pas avec cette vision que le sentiment européen, l’identité européenne se formera. TOUS les Européens sont vrais, et je pense qu’au lieu de dépenser cet argent pour envoyer quelques étudiants faire un voyage à l’étranger aux frais de la princesse, il vaudrait mieux l’employer pour la véritable collaboration entre universités : cours par Internet, accès aux bases de données, communication plus étroite, etc. D’ailleurs, l’ouverture aux voisins européens ne doit pas rester l’affaire des élites : pourquoi on ne diffuse pas la musique, les films etc. des autres pays européens ? Et non sur des chaînes « cultureuses » avec un choix souvent curieux de films, mais sur les chaînes nationales. A force d’ignorer la culture de nos voisins, plusieurs pensent qu’elle n’existe pas.
Quant à Erasmus mundus - c’est effectivement un cheval de Troie... Les universités françaises recrutant les étudiants libanais en exigeant d’eux une maîtrise d’anglais, quoi de plus aberrant ? Il se trouve que mes années universitaires se sont déroulées en URSS ; loin de moi l’idée d’encenser cette époque qui m’a laissé beaucoup de mauvais souvenirs, mais comme TOUT ne peut pas être mauvais, j’évoquerai les étudiants étrangers. On en recevait du monde entier (je rappelle que le russe était dominant dans les pays dits « du camp socialiste », pas ailleurs) : donc, tous les pays de ce camp situés en Europe ; l’Afrique francophone et anglophone, le Vietnam, la Chine (avant de s’être fâchés avec elle), d’autres pays d’Asie, Cuba, Grèce, Portugal etc. L’enseignement se faisait en russe (dans mon université), les étudiants disposaient d’une année pour apprendre et/ou perfectionner leur russe avant de suivre les cours. Si au moins Erasmus donnait la possibilité de suivre tout l’enseignement universitaire dans le pays choisi, ce serait déjà mieux du point de vue professionnel, et pour l’ouverture d’esprit ce serait bien plus efficace
Enseigner en anglais et le faire bien sous-entend soit les profs maîtrisant l’anglais presque parfaitement (ce qui n’est pas toujours le cas, même dans les pays nordiques si souvent donnés en exemple, voir les articles de presse à ce sujet), soit recruter les profs anglophones de naissance (ce qui signifie de renoncer au développement de sa propre science). Franchement, les profs avec un anglais moyen qui enseignent aux étudiants qui ont un anglais moyen... ça promet pour le niveau professionnel Entre temps, il y aura la perte du vocabulaire scientifique, et une langue qui déserte un domaine de son application ne se porte pas bien.
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« Erasmus classique, comme tout le confirme (même les témoignages enthousiastes) n’apporte rien du point de vue professionnel »
Rien ? C’est bien mal connaître l’importance des séjours à l’étranger sur un CV d’ingénieur ou pour pouvoir ensuite entamer une carrière académique. Lorsqu’un étudiant ingénieur se rend à l’université de Toulouse pour suivre des cours d’aéronautique, il n’en retire rien ?
Alors oui, c’est élitiste. D’ailleurs, dans le cas de l’Erasmus « 1 an » en avant-dernière année, les critères de choix sont claires : On regarde les grades des 3 premières années et on donne 2 point par GD ; 1 point par Dis ; -1 par seconde session. Pour l’Erasmus « 6 mois », vu que le nombre de places est plus importantes, il y a rarement sélection. Sauf pour le choix de l’université.
Si l’on choisit de faire un Erasmus sérieux en se rendant dans une université ayant une spécialité bien connue (Aéronautique/Signaux/...) pour la suivre, il ne fait aucun doute qu’on en retire énormément.
Dans le domaine scientifique, c’est une possibilité d’apprentissage considérable.
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Pouvez-vous indiquer où vous avez trouvé les critères d’attribution des bourses Erasmus ? Ils dépendent de chaque fac je crois, et un des critères est parfois la motivation, ce qui laisse toute latitude d’interprétation.
Effectivement, vous avez raison sur les CV et les employeurs : ils sont eux aussi imprégnés de l’idéologie de l’européen plurilingue et mobile, et regardent favorablement un stage à l’étranger, indépendamment de son contenu. Ceci dit, c’est vrai de plein d’autres choses : avoir organisé des évènements avec une amicale d’élèves, monté un projet humanitaire, organisé une manifestation sportive et avoir su trouver des sponsors, etc. tout ce qui peut dénoter un certain dynamisme ou correspondre au profil recherché.
Il y a deux aspects différents à mon avis : faire une formation complémentaire « post-doc » ou troisième cycle dans un labo de pointe de sa discipline est évidemment formateur quelle que soit la langue (si on comprend un minimum), mais faire six mois de cours intermédiaires dans une langue très mal comprise peut être contre-productif. Comme je l’ai dit, il est officiel dans la description d’Erasmus que le but premier n’est pas la formation mais bien la mobilité des étudiants et des personnels ainsi que la naissance d’un sentiment européen. J’ai dû enlever toutes les citations et les détails pour que l’article soit court.
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« Lorsqu’un étudiant ingénieur se rend à l’université de Toulouse pour suivre des cours d’aéronautique, il n’en retire rien ? »
Il en retirerait bien plus avec un diplôme en poche et en stage de perfectionnement. En tous cas, j’attends des précisions et non des considérations théoriques, car aucune étude n’a évalué le niveau professionnel avant et après.
« Si l’on choisit de faire un Erasmus sérieux »
J’en conclus qu’il y a des Erasmus pas sérieux Pouvez-vous préciser ce classement svp, avec les documents officiels à l’appui ?
Vous êtes d’accord que c’est élitiste. Alors à quoi ça sert ? L’Europe à deux vitesses ?
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Merci pour cet article ! Toutes ces histoires de mobilité internationale, de science, de communication, de jeunesse enthousiaste, d’intégration européenne et de multilinguisme ne sont qu’un mauvais cauchemard à la 1984 ! Et pas moyen de se réveiller... :/-(
Wàng
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Saluton, merci du soutien.
j’ajoute un aspect que j’avais oublié :
Les facs de Médecine ont souvent été tentées de rendre les cours d’anglais obligatoires et donc partie intégrante du cursus, pourtant aucune ne l’a fait à ma connaissance, alors que nombre d’écoles d’ingénieur obligent à un stage outre-manche et ne se gênent pas pour mettre la pression, pourquoi ? Je ne crois pas que les sciences biologiques résistent mieux, puisqu’on a vu que les revues de haut niveau sont quasiment toutes anglophones. Peut-être les professeurs ont-ils réalisé que pour enseigner en anglais, il fallait un bon, voire très bon niveau, à la fois des étudiants et des profs... , particulièrement dans des domaines où il y a davantage de mots que de formules. L’alternative étant de faire venir des « native » anglophones... , la crainte de fournir des postes de prof de fac à des concurrents potentiels n’aurait-elle pas joué ? Mais je suis mauvaise langue, ça se voit bien dans mes articles !
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Je rajoute un lien vers un article de Charles Durand qui analyse en profondeur le sujet de l’anglais dans les sciences, analyse basée sur du vécu en Europe, au Canada et au Japon, en traduisant et en côtoyant d’autres universitaires.
http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=168&Itemid=0
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Les larmes du sieur Krokodilo sont celles du défaitisme. Considérer l’hégémonie de l’anglais dans les masters Erasmus Mundus comme un enterrement de première classe des autres langues européennes, c’est commettre une erreur de jugement en se fiant aux apparences. L’objectif de ce programme est d’attirer dans les établissements européens d’enseignement supérieur les meilleurs étudiants du monde (www.europe-education-formation.fr). Ces étudiants devant étudier dans aux moins deux établissements des trois qu’impose a minima un master Erasmus Mundus, prenons l’exemple d’un master bulgaro-franco-finlandais. Où dans le monde, en dehors de l’espace européen, va-t-on trouver des étudiants maîtrisant à la fois deux des langues de ces trois pays d’accueil potentiels ? Nulle part, évidemment, sauf rarissime exception. Au nom de quoi s’offusquer dès lors que des étudiants américains, australiens ou asiatiques viennent suivre chez nous un cursus en anglais, dans le cadre d’un master européen ? Ne peut-on imaginer au contraire que, immergés pour un temps en milieu francophone, grâce à Erasmus Mundus, ces étudiants vont s’imprégner de notre langue et de notre culture et peut-être, pour certains, s’y arrimer pour la poursuite de leur troisième cycle, par exemple dans une thèse sous cotutelle ? Je crains donc, monsieur Krokodilo, que votre posture ne vous condamne aux eaux stagnantes du marigot, et la langue française avec vous. Est-ce donc cela que vous voulez pour elle ? On n’attire pas, voyez-vous, les mouches avec du vin aigre (je l’écris bien en deux mots). Soyons donc imaginatifs et habiles. Les voies de la francophonie ne sont pas, à l’instar de celles du Seigneur, impénétrables, pour autant qu’on admette que la ligne droite n’est pas forcément le plus court chemin entre un étudiant d’une région éloignée du monde et notre langue. Plutôt que de pleurer sur la mort inéluctable du français, faisons confiance à sa force de séduction, une fois les étudiants des autres continents attirés sur notre territoire par Erasmus Mundus. C’est aussi cela la force de l’Europe, au service de toutes ses langues, et donc de la francophonie.
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Votre message est intéressant car il détaille bien le raisonnement classique et largement majoritaire au sein de la francophonie et des universités.
Encore que, comme l’a dit Sophie plus haut, dans l’émission d’avant-hier sur Arte, les interventions reflétant la lutte d’influence anglais-français ont été très applaudies, et que dans le monde universitaire, certains peut-être cachent leur sentiment profond par souci de carrière car il peut-être gênant de devenir une sorte de héraut anti-hégémonie de l’anglais.
Vous décrivez une stratégie actuellement nommée par les médias gagnant-gagnant, et j’ai toujours eu du mal avec cette théorie. On attire les étudiants avec l’anglais, ils prennent goût au roquefort, au vin rouge, à la science et la langue françaises, on est contents ; la langue anglaise rayonne de plus belle en science, les anglophones sont contents. Tout le monde est content, youpi.
J’ai connu des étudiants marocains, algériens, belges wallons, indiens, allemands, libanais, syriens, venus faire leurs études en France, tout ou partie, ils devaient d’abord apprendre le français (ce que certains savaient déjà pour les ressortissants du Maghreb) et faisaient toutes leurs études en France. Une intervenante a cité un parallèle dans l’ex-Urss qui recevait des étudiants de pays amis. Mais on est là dans un processus bien différent. L’exemple que vous donnez d’un « master » bulgaro-franco-finlandais, faute effectivement de maîtriser ces trois langues, est donc en fait un master européen anglophone, autant appeler les choses par leur nom.
Comme je l’ai écrit ci-dessus, on échange des avantages à court terme (rayonnement de l’Europe dans le monde, contact avec la France, espoir que ces étudiants apprécient et choisissent de poursuivre leurs études de haut niveau chez nous, subventions) contre un « side effect » majeur, le message au monde entier que science et modernité sont anglophones, c’est-à-dire un renforcement considérable de la position de l’anglais en science, donc aussi dans les institutions, renforcement subventionné par l’UE, donc par nous aussi.
« une fois les étudiants des autres continents attirés sur notre territoire par Erasmus Mundus. C’est aussi cela la force de l’Europe, au service de toutes ses langues, et donc de la francophonie. » Peut-être, moi j’y vois la force de l’Europe au service de l’anglais !
Il me semble que la question est suffisamment importante pour mériter d’être exposée et débattue sur la place publique, c’était le sens de cet article, car les journaux et télés paraissent juger tout ça comme un non-problème puisque le plurilinguisme heureux va tout résoudre en Europe.
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Bonjour, je me permets d’intervenir afin de donner un avis sur le sujet.
Je pense globalement que l’idée d’écrire sur Erasmus est bienvenue car elle nous offre l’occasion d’évoquer une problématique caractéristique à un pays à forte tradition culturelle comme la France, et notamment sa volonté d’exception culturelle qui se confronte lourdement avec la réalité de la mondialisation.
Dans ce contexte, il me semble important d’expliquer pourquoi il est important de dissocier l’activité du Programme Erasmus du phénomène bien réel d’érosion de l’influence de la langue française dans cette société internationale mondialisée.
Ainsi que le rappelle avec raison l’auteur de l’article, le Programme Erasmus vise à développer la mobilité des étudiants et des professeurs, ainsi que la dimension européenne des échanges d’étudiants entre les Etats membres de l’UE.
Le Programme Erasmus est un instrument de découverte humaine et d’ouverture sur les réalités sociales et culturelles d’un autre Etat membre de l’UE. Il ne vise pas à offrir à l’étudiant un meilleur enseignement, il n’a pas vocation à favoriser une langue d’enseignement plutôt qu’une autre. Ce programme a été conçu pour garantir à un maximum d’étudiants volontaires des facilités pour aller étudier un an dans un autre pays que le sien et vivre une année différente, en matière d’expérience de vie personnelle, loin de sa famille et de son pays d’origine.
Les anciens étudiants Erasmus dont je fais partie vous le répéteront : cette expérience renforce la personnalité, le caractère, car elle vous oblige à faire cet effort louable de vous adapter à un environnement nouveau, à un contexte linguistique différent. Cette expérience accorde à son bénéficiaire un atout pour se préparer à affronter le milieu professionnel, notamment dans un contexte international ou multiculturel.
Alors, me direz-vous, qu’en est-il de la langue française ? Pourquoi serait-elle moins usitée dans les cours de nos universités en Europe ? J’ai pour ma part étudié en Allemagne (en Bavière) et je dois dire que je n’ai jamais eu un cours en langue anglaise. Par ailleurs, je crois savoir que Paris II dispense des cours en Anglais pour les étudiants étrangers qui viennent étudier dans notre pays.
Il me semble que les universités tentent de s’adapter à la conjoncture globale, même si certaines (c’était le cas dans mon université allemande) font le choix de préserver l’enseignement dans la langue nationale. Mais force est de constater en effet que selon les matières, selon le choix ou les préférences (des capacités ?) des professeurs et des Présidents d’universités, l’enseignement se fait dans la langue la plus usitée dans le monde, à savoir l’anglais.
Aussi, l’usage de la langue anglaise (ou de l’espagnol) dans les universités ne me semble pas être la conséquence d’une initiative politique ou préférence accordées à l’échelle européenne. Encore moins une consigne définie par les autorités nationales de chaque Etat membre, chargées d’accorder les bourses Erasmus aux étudiants. Elle n’est que le résultat d’une situation réaliste à l’image de ce qui se passe dans le monde : l’anglais (et l’espagnol) sont les langues les plus parlées actuellement sur la scène internationale.
Elles sont les langues dans lesquelles la plupart des étudiants, habitués aux voyages et avides de découvertes et de curiosité, se comprennnent et peuvent le plus aisément communiquer et retenir les connaissances qu’ils sont censés assimiler pendant leur année d’étude à l’étranger.
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En nombre de locuteurs, la première langue est le chinois. Dans l’UE, c’est l’allemand. La plus parlée sur le continent sud-américain, c’est l’espagnol. Dans le sud des USA, comme l’a dit un intervenant résidant en Arizona, l’espagnol est parfois plus parlé que l’anglais, voire la seule langue. Le problème des langues et de la communication est bien plus nuancé que vous ne le dites.
« Aussi, l’usage de la langue anglaise (ou de l’espagnol) dans les universités ne me semble pas être la conséquence d’une initiative politique ou préférence accordées à l’échelle européenne. Encore moins une consigne définie par les autorités nationales de chaque Etat membre, chargées d’accorder les bourses Erasmus aux étudiants. »
Les programmes agréés pour Erasmus mundus sont proposés par les universités et agréés par une commission européenne dont je n’ai pu trouver la composition. Lorsqu’une université constate qu’en 2007 environ 80% des programmes acceptés étaient en anglais (dont 75% exclusivement en anglais), comme ladite université est pleine de gens intelligents, elle en déduit que pour avoir une quelconque chance d’être agréé pour mundus, il faut faire pareil, un programme avec cours en anglais. C’est donc bien une incitation à favoriser l’anglais dans ces programmes, phénomène qui ne peut que s’amplifier.
Que cela ait été imaginé dès le départ ou que cela soit un glissement structurel malencontreux, je l’ignore, mais les forces souterraines à l’œuvre sont puissantes, comme on dit dans les feuilletons, et malheureusement les séries télés paranoïaques s’inspirent de la réalité...
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@ l’auteur : « Les programmes agréés pour Erasmus mundus sont proposés par les universités et agréés par une commission européenne dont je n’ai pu trouver la composition. »
Je me dois de revenir sur ces propos et d’apporter quelques corrections.
Tout d’abord, je pense qu’il est honnete pour nos amis lecteurs de distinguer le Programme Erasmus du Programme Erasmus Mundus que vous décriez dans vos propos. Ceux-ci diffèrent singulièrement dans leur finalité et leur fonctionnement. Erasmus Mundus vise les étudiants Hors UE qui souhaitent venir faire des études en Europe. Cette initiative s’inscrit dans un programme de coopération avec les Etats tiers qui envoient leurs étudiants, au même titre que les programmes ALFA (Amérique du sud) ou Asia-Link (Asie).
Erasmus est d’un tout autre genre. La Commission européenne octroye une Charte aux Universités de l’UE qui respectent des conditions de qualité. Ce sont des autorités nationales (en France, il me semble que l’agence nationale est pilotée par le ministère de l’Enseignement supérieur, à vérifier depuis le changement de gouvernement) qui accorde les fonds aux universités. Pas la Commission. Je vous renvoie pour cela à l’adresse suivante : http://ec.europa.eu/education/programmes/llp/national_en.html
Vous verrez, le site de l’agence française est très intéressant. Vous en apprendrez un peu + sur le rôle de l’agence nationale ici : http://www.europe-education-formation.fr/agence-presentation.php
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J’ajoute que concernant Erasmus Mundus, la proportion d’étudiants provenant des Etats tiers à l’UE et parlant le Français étant plus que réduite, il me semble cohérent que la plupart des universités qui les envoient en Europe... suggèrent que ceux-ci puissent étudier dans la langue usitée dans le milieu des échanges internationaux, c’est à dire l’anglais. Pour avoir moi même eu l’occasion de travailler avec des asiatiques, puisque vous évoquez le nombre des chinois et l’importance que pourrait avoir leur langue si l’on s’en tient au seul critère du nombre, ceux-ci ne semblent pas trop réticents à s’exprimer dans la langue de Shakespeare pour négocier avec nous, les Européens. Je pourrais même dire après réflexion que parler anglais sur la scène européenne et internationale ne choque personne, pas même les chinois, dès lors que l’on s’accorde sur l’essentiel : la compréhension et la bonne humeur dans le travail, et l’accord de volonté final sur le projet, le contrat, etc.
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Précision à mon précédent post : au delà des fonds, les programmes eux-mêmes ne relèvent plus de la compétence de la Commission, mais des agences elle-mêmes. Le rôle de la Commission se limite aujourd’hui à l’octroi de la Charte. Le reste est délégué à la compétence décentralisée de chacune des agences nationales qui se trouvent dans chaque Etat membre. Voir le lien : http://www.europe-education-formation.fr/agence-programmes.php
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« Tout d’abord, je pense qu’il est honnete pour nos amis lecteurs de distinguer le Programme Erasmus du Programme Erasmus Mundus que vous décriez dans vos propos."
Je l’ai clairement précisé dans la première partie de mon article. Commencer votre message par sous-entendre que je n’ai pas été honnête est malhonnête.
Sur le choix des programmes éligibles pour Erasmus mundus, j’ignore si j’ai fait une erreur car vous-même n’expliquez pas qui décide, vous renvoyez simplement vers le site. et sur le site Europa, il faut un esprit supérieur pour comprendre :
« 85. Who selects the proposals and how ? Proposals under Actions 1, 3 and 4 are evaluated by independent academic experts from the relevant fields. In addition, the best proposals under Actions 1 and 3 are also reviewed by a Selection Board composed of 12 high level representatives from the academic andprofessional world. In the frame of Action 1, the Erasmus Mundus National Structures give their judgement on eligibility. The Erasmus Mundus programme Committee also gives its opinion. The Commission takes the formal selection decision, which is communicated to all applicants by the Agency. As far as Action 2 is concerned, the Erasmus Mundus Masters consortia select a specific number of third-country students and scholars who are to receive a scholarship and send the list of potential grantees, including a reserve list, to the Agency. Applications are subject to an eligibility check by the Agency whereas the formal decision that confirms the selection carried out by the consortia is taken by the Commission. »
http://ec.europa.eu/education/programmes/mundus/faq/index_en.html (questions en PDF)
« Les propositions soumises au titre des actions 1, 3 et 4 sont sélectionnées par la Commission. Elles sont évaluées par des experts universitaires indépendants appartenant aux domaines concernés. En outre, les meilleures propositions au titre de l’action 1 et de l’action 3 sont également évaluées par un comité de sélection composé de douze personnalités éminentes du monde universitaire et professionnel, représentatives de la diversité de l’enseignement supérieur dans l’Union européenne. Les points de contact nationaux Erasmus Mundus désignés et le comité du programme Erasmus Mundus émettent également un avis. La Commission procède à la sélection définitive sur la base de ces avis et en communique les résultats à tous les candidats. » (site europa)
Je n’ai pas trouvé les noms et qualités des membres de cette commission.
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Ok pour la distinction entre Erasmus et Erasmus Mundus, et mea culpa pour avoir omis de tout lire au dessus.
Au sujet de vos interrogations sur la sélection des propositions envoyées par les universités, la Commission rassemble des experts en son Agence exécutive « Education, Audiovisuel et Culture (EACEA) » à Bruxelles, experts désignés par les Etats membres, pour sélectionner les propositions en questions. Ces experts sont des universitaires ou des spécialistes en enseignement supérieur. Ils évaluent les propositions. Il y a en général 2 évaluations sur chaque proposition.
Les agences (dont fait partie l’agence dont j’ai mentionné le lien dans une de mes interventions précédentes) donnent également leur avis sur les institutions et peuvent, le cas échéant, décider de ne pas accorder l’accès à Erasmus mundus si elles estiment que ces institutions ne respectent pas les conditions de l’appel à propositions.
Un comité d’évaluation valide les évaluations des experts ainsi que les avis des agences nationales. Cette validation se fait dans un respect total des évaluations des experts (et des avis des agences), qui sont maîtres dans le choix de la sélection des institutions d’enseignement supérieur.
La liste des institutions sélectionnés est ensuite publiée sur le site de l’Agence EACEA, ainsi que sur le site des agences nationales.
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Pour + d’info, regardez plutôt ici : http://eacea.ec.europa.eu/static/en/mundus/index.htm
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Merci pour les précisions sur le mode d’agrément de ces programmes, mais reconnaissez que l’info n’est pas facile à trouver, ni très explicite.
Je reviens sur un de vos messages :
« J’ajoute que concernant Erasmus Mundus, la proportion d’étudiants provenant des Etats tiers à l’UE et parlant le Français étant plus que réduite, il me semble cohérent que la plupart des universités qui les envoient en Europe... suggèrent que ceux-ci puissent étudier dans la langue usitée dans le milieu des échanges internationaux, c’est à dire l’anglais. »
C’est bien le sujet de mon article. Il était évident qu’en construisant de bric et de broc des cursus où l’étudiant étranger doit suivre successivement des cours dans trois pays européens différents en l’espace de peu de temps, la barrière des langues allait poser problème et favoriserait l’anglais. Ceux qui ont mis au point mundus ne pouvaient pas l’ignorer.
What language requirements are there for an Erasmus Mundus Masters Course ? Is there a prescribed language of instruction ? Erasmus Mundus Masters Courses provide students with the possibility of using at least two European languages spoken in the countries where the institutions offering the Erasmus Mundus Masters Courses are located. However, the use of at least two languages does not imply the use of two different languages of instruction : there can be a single language of instruction paired with the offer of learning a second language. Also, there is no obligation that the institutions use their national languages as the language of instruction. http://ec.europa.eu/education/programmes/mundus/faq/faq2_en.html#4
Si ce n’est pas une incitation à faire des cours en anglais, qu’est-ce que c’est ?
Car il était possible - et ça l’est toujours - de faire rayonner mondialement les masters européens sans les angliciser (quasi) systématiquement : il aurait été possible de définir de façon similaire un label européen mundus pour certains cursus, mais où chaque pays aurait fait l’enseignement dans sa propre langue, comme autrefois, à charge pour chaque pays d’organiser, de séduire, de sélectionner les candidats, de les prendre en charge, de valider. En outre, cela aurait été plus simple car calqué sur les cursus existants, il ne manquait qu’à les choisir et les proposer pour ce label européen.
Il y a quelque chose de schizoïde de la part de l’UE à réciter partout son mantra du plurilinguisme, à le promouvoir sur ses sites et auprès des états membres, et dans le même temps à organiser un programme qui développe clairement l’usage de l’anglais dans les universités européennes. Si ce n’est pas schizoïde, alors c’est seulement hypocrite !
En fait, ce n’est même pas hypocrite car de hauts responsables l’ont quasiment avoué : « Pour Viviane Reding, il ne s’agit pas moins que de »reconstruire le Moyen-Age : en ce temps-là, les étudiants allaient d’université en université, de professeur en professeur« a expliqué la commissaire. »Mon rêve, a-t-elle ajouté, serait qu’un jeune commence ses études à Paris, les poursuive à Helsinki pour les finir à Barcelone, sans que cela ne lui pose aucune difficulté. Erasmus Mundus est un premier pas posé en direction de ce rêve.(...) Entre 2004 et 2008, ce ne sont pas moins de 250 masters européens qui devraient voir le jour." http://www.amue.fr/ACtu/Actu.asp?Id=698&Inst=AMUE Il est clair que pour cette commissaire européenne qui rêve d’un nouveau Moyen-âge, le latin de l’Europe, c’est l’anglais. C’est à se demander pourquoi la commission persiste à prétendre soutenir le plurilinguisme dans l’UE.
Pour ceux qui prendraient la discussion en cours de route et ne croient pas que des universités françaises organisent des cursus parfois exclusivement en anglais pour les étudianst de ces programmes Erasmus mundus, voici quelques exemples que j’avais enlevés pour raccourcir mon article :
European Master in Animal Breeding and Genetics (EM-ABG) « The language of instruction is English except at Paris-Grignon where French will also be used in the first year » IMMIT : International Master in Management of Information Technology (dont Aix-en-Provence) « The language of instruction is English. » EuroAquae Euro hydroinformatics and water management (à Sophia-antipolis, Nice) http://portail.unice.fr/jahia/page2070.html (le détail sur les langues d’enseignement est sur la plaquette en pdf) Masters Course running the Partnership : QUATERNAIRE ET PREHISTOIRE (National Museum of National History (FR)) « La langue de travail sera l’anglais. » EUROPEAN MASTER IN LAW AND ECONOMICS (University Paul Cezanne Aix-Marseille 3) « The language of instruction is English, but the master thesis can also be written in another European language, excluding the student’s mother tongue. »
Les médias préfèrent parler de l’Erasmus de base que de Mundus, de la merveilleuse mobilité des étudiants et des personnels, des vibrionniques vrais européens (nous, ceux qui ne bougent pas et ne sont pas polyglottes, sommes les faux européens, cela va sans dire), de la formidable ouverture d’esprit (nous sommes très bornés, nous les faux européens), etc., je les comprend, c’est plus « glamour » que de discuter de la barrière des langues.
Les choses sont pourtant simples et claires : autrefois, les étudiants étrangers qui venaient faire des études en France le faisaient en français, maintenant certains d’entre eux le font en anglais. C’est un pas de plus vers l’anglais lingua franca de l’Europe, un orteil de plus vers l’hégémonie de l’anglais dans les sciences, subventionnée par l’UE.
Je le répète, on peut très bien faire un label de qualité européenne où chacun enseignerait dans sa langue.
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Je trouve que vous aborder le sujet sous un angle trop théorique. Pour avoir effectué un stage de 3 mois à Budapest (mais pas sous le programme Erasmus) et avoir rencontré beaucoup d’Erasmus (aussi bien en France qu’à l’étranger), je puis vous assurer qu’Erasmus est une étape valorisable pour sa carrière professionelle.
Je vous dirais même qu’à Erasmus les cours c’est loin d’être ce qu’il y a de plus important. En revanche, Erasmus apporte beacoup sur l’ouverture d’esprit or c’est à mon avis l’une des qualité les plus recherchés par un employeur de nos jours.
De plus, vous dites que la tenue de cours en anglais ammènerait un recul des autres langues. Je ne suis pas d’accord avec cela. Quelqu’un qui va faire des cours en France sera forcément ammené à pratiquer le français, je dirais même que le fait d’offrir des cours en anglais peut même inciter plus d’étudiants à suivre un programme en France (puisque c’est quand même la langue la plus étudiée). Pour exemple, je cotoie un groupe d’espagnol au sein duquel se trouve une lituanienne et bien sachez que cette dernière est désormais trilingue (lituanien, anglais, français) alors que la seule qu’elle en savait pas parler avant de venir en France était bien entendu... Le français. Il est quand même assez logique qu’entre erasmus de pays différents, la langue adoptée soit celle du pays dans lequel on effectue le programme...
En ce qui concerne la maitrise de la langue anglaise pour les scientifiques, je pense que c’est une nécessité. J’ai commencé à suivre une fillière scientifique à la FAQ (j’ai obtenu mon DEUG physique-chimie) et je regrette de ne pas mieux maîtriser la langue anglaise. En plus, la plupart des nouvelles technologies émergent aux USA et les brevets sont souvent déposés en anglais. La France a de surcroit un énorme retard en la matière.
Après je ne dis pas qu’il n’y a pas des choses à améliorer dans le programme Erasmus mais en attendant j’ai envi de dire : « Erasmus est une chance inouie pour tous les étudiants européens et l’Europe. »
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L’anglais dominant dans Erasmus.
Et alors ?
L’anglais une langue indispensable dans la communication internationale, comme européenne. Une langue commune pour ces échanges est la voie la plus évidente et la plus facile.
Je ne vois vraiment pas ce qu’il y a de mal dans cette dominance de l’anglais. Certes, peut être frustrant pour les ardents défenseurs de la francophonie, mais l’anglais est une réalité, et apprendre à le parler est un attout non négligeable.
Est ce que cela nous OBLIGE à tous parler anglais, nous OBLIGE a oublier notre langue ? Surement pas.
Une langue internationale, il en faut une, et il faut la mettre en avant. C’est l’anglais, c’est comme ça, ce serais le français, cet article ne serais jamais sorti en France pour critiquer le programme Eramus et la dominance française ;)
Concernant l’utilité d’Erasmus. Niveau étude générale et spécifique, comme l’histoire, l’économie, ou tout autre chose, je n’en sais rien, je ne connais pas. Concernant l’apprentissage d’une langue, c’est toujours valorisant, et non négligeable. Concernant le développement personnel, l’apport est extremement important : ouverture d’esprit, prise de risque, prise de confiance en soi, découverte culturelle. Bien vécu et bien gérer, cela peut être une énorme avancée sur soi même, et ça, ça vaut tout les cours du monde, non ? ;)
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« Erasmus a-t-il apporté quelque chose aux étudiants en terme de compétences professionnelles ? On ne sait pas. Suivre des cours de haut niveau dans une langue qu’ils maîtrisaient mal a-t-il été utile à ces étudiants ?.... c’est le plus coûteux système de stages linguistiques jamais imaginé ! »
On s’en fout, ce n’est pas le problème du tout ! L’essentiel est de vivre une année ou un semestre dans un pays étranger, sortir de son cadre habituel, y côtoyer les étudiants et les profs, une autre manière d’apprendre et d’enseigner, s’initier sur le tas à une autre culture.... bref, s’enrichir quoi !
Un étudiant qui veut faire l’effort apprendra la langue, réussira ses exams et pourra faire valoir cette expérience plus tard.
Suivre des cours en anglais, voir pendant plusieurs années, et non seulement profitable sur le plan linguistique, culturel et professionnel, mais rien n’indique que ces gens vont ensuite renier leur langue maternelle et l’abandonner dans leur vie profesionnelle....mais au moins il seront plus aptes à lire et à dialoguer avec des anglophones
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Je parle Anglais, Espagnol et Italien :
Je dois me battre parfois avec des Italiens et des Espagnols à qui, sans prétention, je parle couramment dans leur langue et qui me répondent systématiquement en Anglais.
Marrant, ou triste ?
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Ni marrant. Ni triste. Une réalité de la vie quotidienne.
Et lorsqu’un chef allemand, puriste de la langue française, vous rattrape sur un détail de grammaire en FR ou EN ?
Laissons les langues vivre. Et laissons les gens parler dans la langue qu’ils désirent. Qu’elles soient l’anglais, le thai ou l’espagnol.
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Laissons les langues vivre... si aucune ne les domine. Laissons les gens apprendre les langues qu’ils désirent... sauf que l’anglais est le seul choix dans la majorité d’établissements scolaires et obligatoire dans certaines universités. Difficile de parler de la liberté dans ces conditions.
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Oui, les vacances payés, c’est bien Alors qu’ils le mettent sur le site d’Erasmus : nous payons les séjours à un petit pourcentage d’étudiants, et on s’en fout s’ils apprennent quelque chose ou pas. D’ailleurs, le fait que le site officiel d’Erasmus n’a été traduit dans aucune langue en 20 ans montre clairement la volonté d’angliciser l’Europe.
On sait que la position de l’anglais est dominante grâce aux Etats-Unis. Mais on parle ici de l’Europe ! Alors au niveau européen, comment peut-on justifier la place de l’anglais, sinon, d’un côté, par un besoin de communiquer, et de l’autre - par l’aplatventrisme devant le puissant pays outre-Atlantique ? De plus en plus souvent on dit que l’anglais ne suffit pas ; aucun accord ne l’instaure en tant que LA langue de communication européenne. Pendant que nos enfants s’escriment à étudier l’anglais et autres langues, les petits Britanniques perfectionnent d’autres matières, et certains s’essaient au mandarin (langue jugée plus « économiquement intéressante » ; depuis peu rien ne les oblige d’étudier les langues européennes). Alors pourquoi devons-nous rester soumis et culpabilisés par le fait de ne pas parler anglais comme les natifs ?
Récemment dans une émission les participants étaient d’accord qu’il n’est pas possible de construire l’Europe sans les Européens. Et il ne s’agit pas d’une petite élite plus mobile ou plus polyglotte que la moyenne ; non, ce sont les Européens ordinaires, monolingues et sédentaires, qui doivent être d’accord pour faire l’Europe ensemble. Il faudrait peut-être réfléchir sur les moyens d’assurer la communication entre les citoyens ordinaires, de diffuser plus largement la culture des voisins (au lieu d’être perfusés par la production étatsunienne), d’ouvrir les esprits, comme on répète tout le temps, sans déplacer les populations et faire voyager tout un chacun. Sinon c’est de la poudre aux yeux.
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Neos
Tout à fait d’accord : donnons le choix aux enfants et aux parents entre toutes les langues disponibles au primaire et dans leur collège, et supprimons la distinction LV1, Lv2. Cessons de financer une chaîne télé en anglais, c’est un soutien artificiel donc contraire à la liberté de vie des langues !
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Contrairement à la désinformation que tu ne cesses de faire partout, France 24 n’est pas en anglais. Cette chaîne émet en trois langues, dont l’anglais. Et j’estime qu’il n’est pas totalement inutile que mes impôts financent une chaîne qui s’adresse au monde dans sa langue.
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L’anglais, langue du monde ? Dites ça aux Brésiliens, aux Chinois, aux pays arabes, aux Russes, aux Indiens, etc. Faudrait déjà que ce soit la langue de tous les Etatsuniens... :
« We have 12 million illegal immigrants, » she said. « Why should we have to change our society because of illegal people coming in who don’t want to learn the language ? » Bogota, a borough in Bergen County, was also considering an ordinance last year that would have established English as its dominant language. Mayor Steve Lonegan proposed it in response to a Spanish-language McDonald’s billboard, but it also never came to a vote. »
http://www.njherald.com/289164544780474.php
Je ne fais pas de désinformation : French 24 est avant tout une chaîne d’infos en anglais, c’est ce qui fait son identité, ce qui saute aux yeux quand on visite le site : voir le ridicule titre d’une de ses émissions phares « Le Talk de Paris ». Le projet d’origine était d’ailleurs totalement en anglais, il suffit de voir le recrutement des journalistes. Mais il a été maquillé en trilingue pour faire passer la pilule, comme si on en avait honte. Le canal français fait doublon, et on ne manquait pas d’infos en français à diffuser, de différentes sensibilités. Reste 3 petites heures d’arabe et une annonce pour un peu d’espagnol dans le futur, poudre aux yeux.
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Je ne sais pas dans quelle bulle tu vis, pour ma part je travaille avec des collaborateurs brésiliens, ils pratiquent un excellent anglais.
Pour ce qui est de france 24, ta réponse consiste en substance à dire que j’ai raison mais que ceci-celà. On dirait un gamin pris avec le doigt dans le pot de confiture. Ben oui, mais il n’en reste pas moins que j’ai raison et toi tort.
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@ Kroko et skiret
Bonjour, je passe par là en vitesse. En accord avec vous sur l’essentiel, surtout avec la dernière remarque de Skiret :« laissons-les vivre à condition que... ». Le problème est d’abord celui d’un rapport de forces économico-politique et que le volontarisme montrera toujours ses limites tant que l’hégémonie anglo-saxonne sera la règle. Vieux débat amorcé il y a peu :
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