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Commentaire de Luc DUSSART

sur Médecins dopés à la chimio


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Luc DUSSART Luc DUSSART 11 juin 2007 18:46

Merci de cette longue défense du pharmacien. Permettez-moi de corriger : je ne suis pas consultant en tabacologie, vous avez dû lire un peu rapidement. Je m’intéresse à un comportement, celui de fumer, qui n’est pas une maladie que je sache. Je ne me permettrais pas de vous nommer ‘droguiste’. Je suis consultant en tabagisme pour vous servir, merci.

Vous noterez dans le chapo (c’est une orthographe conventionnelle) que mon billet traite du dénigrement des pharmaciens par les médecins. Logiquement je prends plutôt la défense du commerçant et critique le manque d’honnêteté de certains médecins...

Le pharmacien est un commerçant : ce n’est pas vénal, et je n’accuse pas cette profession dont le commerce est non seulement utile mais bien apprécié, y compris à titre personnel par l’auteur.

Et je n’ai pas dénié la compétence du pharmacien, dont le diplôme est acquis après de longues années d’études. Personne ne met ceci en doute.

OK pour reconnaître au pharmacien la compétence concernant les palliatifs nicotiniques. Selon mon point de vue exposé par ailleurs (notamment chaque semaine sur http://unairneuf.org) ils ne servent à rien. Mais on ne peut en vouloir à un pharmacien de n’être pas familier des problématiques de la dépendance. Ces produits sont homologués par les autorités de santé, et vous vous feriez même taper sur les doigts à contester leur avis (ce qu’un pharmacien du XVIIème arrondissement a pourtant fait récemment).

Là encore je ne fais pas procès au pharmacien de ville, qui se situe en bout de chaîne et dont on sollicite peu l’avis quand à l’efficacité des drogues qu’il vend.

J’en veux aux médecins ‘vendus’ à l’industrie qui émettent des avis biaisés par divers intérêts économiques dont la composante personnelle ne peut être balayée d’un revers de main.

Je souhaite que la médecine retrouve indépendance et objectivité dans l’intérêt des patients. Prescrire et d’autres affirment que ce n’est plus le cas aujourd’hui. Dans l’étroit domaine où j’exerce c’est une évidence sanctionnée par une médiocrité aussi durable que persistante...

p.s. : Les chiffres que vous citez sont contestés : connaissez-vous des études reconnues établissant le taux d’arrêt avec les palliatifs nicotiniques vendus sans ordonnance et sans suivi ? Méthodologiquement cela semble même impossible à obtenir, le simple fait de participer à une étude modifiant le résultat comme le fait de parler en public altère l’orateur. Toute observation modifie le phénomène évalué. Bravo pour citer la revue Prescrire, dont les avis font référence. Mais ne citez pas de façon tronquée svp. Vos chiffres résultent d’études non indépendantes et travestissent la réalité.

Les chiffres dont je dispose - et fréquemment censurés même quand ils émanent du National Cancer Institute aux USA !- montrent un taux de réussite de 10 à 12% à un an, minorés encore de 30% à plus longue échéance et il semble que ce soit indépendant du ‘traitement’ pharmacologique. Ceci s’explique mais il serait hors de propos de la faire ici.

Ce que je critique ce sont les médecins qui bidonnent ou cautionnent des études bidonnées pour faire plaisir à ceux qui financent leurs travaux. La confiance en cette médecine là, et donc des produits qu’elle prescrit, va en s’érodant. Est-ce votre intérêt ??


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