Corrigez moi si je me trompe mais ce que je comprends de votre article, c est que la majorite des francais ont eu le tort de ne pas partager vos choix politiques. Cette masse irresponsable et manipulable a souhait en dissonance avec vos convictions merite donc votre mepris.
Je note une serie de prises de positions demagogiques qu il me semble sain de reprendre pour revenir a un bon sens moins partisan :
Vous affirmez que le soutien massif a Sarkozy serait du a un effet de nouveaute. Or Sarkozy, contrairement a Royal, a deja assume des responsabilites gouvernementales centrales, il est donc comptable d un bilan. S il y a nouveaute, c est surtout dans la lisibilite d un discours non consensuel (remise en cause de l Etat providence, refus de l appel au referendum pour les questions europeennes, revalorisation de la valeur travail...). C est aussi dans le parcours du president federateur, qui, contrairement a ses opposants socialistes, ne sort pas du moule preformate de l ENA.
Vous affirmez que l electeur consommateur zappeur (et donc encore une fois irresponsable) « jouerait » a changer de couleur politique par simple besoin de divertissement. Or si l on en croit les sondages dont vous utilisez les analyses dans votre introduction, les votes Sarkozystes ont ete motives par l adhesion a un projet et non le rejet d un homme comme en 2004. Si votre theorie etait fondee, on aurait d ailleurs du assister a une vague rose pour respecter la logique d alternance observee depuis 30 ans.
Vous affirmez que les centristes trahiraient leurs convictions en rejoignant la majorite presidentielle. J y vois la coherence et le respect de leur electorat, puisqu ils ont ete elus avec des voix de centre droit ou le travail est une valeur centrale.
Il faut se souvenir que la 5e republique a ete fondee en reaction a la 4e, ou les maneuvres d appareils politiques parlementaires aboutissaient a la paralysie de l Etat. Doit on revenir a ces vieux demons par idealisme democratique, donnant le pouvoir aux minorites plutot qu a la majorite ?
Vous affirmez encore que ce serait la demagogie qui aurait motive les choix des arbitrages d impots proposes par le nouveau gouvernement. Or ces choix sont en rupture nette avec ceux des predecesseurs, qu ils soient de droite ou de gauche. La TVA sociale et le plafonnement de l ISF sont des choix visiblement non demagogiques puisqu ils n entretiennent pas l illusion qu une minorite peut financer a elle seule les besoins de toute la population. Ce sont des choix pragmatiques bases sur l experience...d autres pays europeens.
Vous affirmez que les idees du FN sont reprises par la nouvelle majorite. Or je constate une volonte de s integrer a nouveau a la communaute europeenne, loin de l isolationisme nationaliste. La notion d identite nationale a pour but d aider l immigration choisie a s integrer a la communaute nationale pour eviter la ghettoisation et non de l exclure. Seule la mauvaise foi partisane peut arriver a coup d amalgames a une conclusion inverse.
Vous affirmez que les changements prones par le gouvernement et soutenus massivement par l electorat sont des changements cosmetiques alors que la rupture avec l idee d Etat providence et la demagogie sociale a credit sont de vraies revolutions culturelles devant amener a la responsabilisation de l individu et donc a un nouveau dynamisme collectif. Il s agit donc bien d une volonte de reformes profondes de structures et des mentalites pour revenir aux valeurs industrieuses francaises fondamentales qui donnaient autrefois une capacite d influence a notre pays dans le monde.
Votre article, s il peut servir de servir eventuellement de pensement pour ceux qui sont en desaccord avec la volonte de revolution culturelle exprimee par la majorite des Francais, gagnerait en credibilite s il ne cedait pas a la facilite du copie colle des arguments electectoraux des partis defaits par leur conformisme ideologique et leurs incoherences internes.