Quoi pas de troll ? Pas même la queue d’un ? La provoc, vieille tactique 68, finirait-elle par payer ?
Merci à ceux qui ajoutent et éclairent plutôt que ceux qui trollent par pur plaisir de mal faire.
Encore une fois, le sujet est dans le titre : l’incapacité apparente de la jeunesse scolaire d’avoir une pensée logique. L’incapacité même à « lire tout simplement », sans rester aveuglé de préjugés et d’émotions réactives immédiates.
Comme Aurélien qui me somme de m’expliquer devant le tribunal de la moraline : quoi, le bio serait une invention industrielle ? Pas une valeur éminemment écologique-et-comme-il-se-doit-une-injonction-de-faire ? Eh bien oui, c’est écrit : il suffit de lire simplement. La grand-mère, quand elle récoltait ses mûres dans les ronciers sauvages, ne collait pas une étiquette « bio » dessus ; quand elle réduisait le sucre en bonne ménagère économe, pour le remplacer par la pomme (sa pectine fait geler), elle ne se vantait pas de faire du « light ». C’est la confiture industrielle qui brandit les pancartes du light et du bio : ça s’appelle même du marketing. Inutile de surajouter sur ce qui est écrit, vos « émotions » écolo-parano peuvent être pour vous légitimes mais n’ont rien à voir avec le sujet de l’article. Ces phrases d’introduction, cela s’appelle une analogie : la confiture industrielle est comme l’école de masse, une étiquette de bonne volonté, avec des résultats douteux si on les analyse...
C’est un peu la même chose, en moins grave, pour aquad69 : qui confond l’élite la jet-set ? Pas moi en tout cas, ce n’est écrit nulle part. Je décris seulement l’engrenage qui fait que les parents qui s’occuppent de leurs enfants leur rendent service, en les forçant à quitter de temps à autre la tentation hédoniste pour « travailler » et apprendre à penser logiquement, en futurs adultes. Or, les parents qui ont le plus de temps et de moyens sont ceux, inévitablement, qui vont le mieux y réussir. Qu’ensuite les enfants deviennent parfois des énarques obtus ou des financiers égoïstes, pourquoi pas, mais tel n’est pas le sujet.
Et c’est une réponse proche pour jam : je ne « crache » pas sur le collège unique, je dis que l’école remplit mal son rôle, le catalogue des enseignements considérés comme « fondamentaux devient une liste de blanchisserie pour faire plaisir à tout le monde, AU DETRIMENT de la méthode de travail : apprendre à penser, trouver l’information pertinente, acquérir l’esprit critique. Ce que dit le prof de philo cité, est que la classe de philo n’est plus désormais cette antichambre de l’université ou des prépas, le lieu où l’on apprend à penser en adulte, mais une sorte de patronage où chacun »s’exprime" dans le désordre mental le plus complet.
Cela dit, oui sandro, nombre d’adultes devenus enfin adultes se préoccupent de rattraper leur retard ou s’intéressent à comment apprendre. J’en suis moi-même un exemple, puisque j’ai entrepris sur le blog de relire les classiques(http://argoul.blog.lemonde.fr/category/eric-relire-les-classiques/).
Mais si l’école ne remplace pas la société (tentatrice, consommatrice, hédoniste), elle doit au moins bien remplir son rôle propre : qui est d’apprendre à penser par soi-même, trouver l’information pertinente et user de son esprit critique. L’hypocrisie est que la démagogie qui consiste à fixer autoritairement le nombre de bacheliers, puis d’adapter ensuite la notation pour y correspondre, ne sert pas les jeunes : on leur fait croire qu’ils ont un bon niveau alors que ce n’est pas le cas. D’où l’échec retentissant des premières années de fac, le temps perdu, le découragement, les esprits aigris. Et le tropisme pour intégrer les grandes écoles - là où l’on bosse en apprennant à bosser. Mais avec une sélection qui est d’autant plus sévère que les jeunes n’y ont jamais été habitués (sauf pour se qualifier en équipe de foot, mais c’est une autre histoire).
Qu’on ne vienne pas râler contre les élites qui n’écoutent pas le bon peuple si on laisse se continuer la démagogie corporatiste qui croit à l’enseignement spontané. C’est trop souvent le cas à gauche, comme si ce label donnait bonne conscience en dispensant d’analyser la réalité telle qu’elle est.