Votre démonstration est intéressante à lire, mais comme tout économiste, elle n’est pas complète.
La même démonstration dans l’autre sens est tout aussi réaliste :
Je gagne 1000€, j’en dépense 500 pour des produits avec TVA : je paye donc 19,6% de 500 soit environ 100€ de TVA pour satisfaire mes besoins « courants »
Je gagne 4000€, je suis plus aisé, mais j’ai plus de marges. Je consomme pour 1000€ de produits courants, soit environ 200€ de TVA.
D’un côté 100€ sur 1000€ (10%), de l’autre 200€ sur 4000 (5%). Outre le fait que d’un côté je dégage plus de marge de revenu réel, la TVA n’est pas ressenti de la même manière par celui qui se la paie proportionnellement beaucoup et l’autre moins.
Si j’augmente la TVA de 5%, sur 50% des biens (l’import), soit 2,5% au global, d’un côté je paierai pour la même chose 12,5% de mes revenus, de l’autre 6,75%.
La TVA pèse plus sur ceux qui consomme beaucoup de produits courants, donc essentiellement sur ceux qui « consomme » leur revenu dans de grandes proportions.
Mais ce n’est pas tout.
D’un côté, l’un paie son loyer, 400€.
De l’autre, l’autre est propriétaire (il a donc payé sa TVA dessus à un moment) et dispose d’un appartement qu’il loue en plus de son revenu de 4000€.
L’un n’a plus que 100€ de marge/mois.
L’autre, pour un salaire 4 fois supérieur, paie ses charges disons équivalente à 500€ avec le loyer de son appartement, parvenant même à dégager une marge avec les déductions fiscales (100€/mois).
Il lui reste 2600€/mois de marge.
Après impôt, l’un ne paie disons rien, l’autre 1/12ème de son salaire, soit au final 100€/mois de marge pour l’un, 2300€ pour l’autre, soit un rapport de 1 à 23, le second ayant consommé plus, investi etc...
Cette démonstration, cela s’appelle la marge de manoeuvre, l’effet levier, et plus encore, l’effet « pente exponentielle ».
Quand l’un va prendre de plein fouet l’effet TVA (ne bénéficiant pas des déductions fiscales du reste), l’autre va amortir le choc par sa marge de manoeuvre (et les déductions fiscales).
L’un va ramer, l’autre va pouvoir prendre des risques.
Conclusion : le seul impôt viable est celui qui est progressif et croissant par tranches sans déductions ni niches sur les revenus, tous les revenus (salaires, loyers, rentes, dividendes etc...)
La multiplication des impôts, entre leurs « pentes » et leurs « exonérations » et assiettes d’assujetis, fait de la France le pays où la diversité des taxes permet à certains de passer au travers (ceux qui savent) et autres de tout avoir à payer (ceux qui ne savent pas comment éviter).
Juste ou injuste ?
En tous cas, ni sérieux, ni impartial, ni acceptable.
Ce qui compte, ce n’est pas tant les % relatifs, que les valeurs absolues qui restent dans le porte monnaie à la fin du mois pour 100% des Français.