Êtes-vous malade, Raphaël ? ou jaloux ? ou désabusé par l’échec personnel ? On croirait lire un brûlot révolutionnaire émanant d’un fanatique des partis pirates ! Pourtant, vous êtes indéniablement un auteur et vous écrivez bien. J’ai lu quelques pages de votre site et vous félicite. Je comprends d’autant moins votre prise de position, sauf si vous êtes par ailleurs l’heureux bénéficiaire d’un salaire de fonctionnaire ou l’héritier d’une fortune familiale...
Je vous cite : « De quel droit l’auteur imposerait-il au monde ses oeuvres telles qu’ils les a conçues ? Chacun a la liberté inaliénable d’interpréter, d’autocensurer partiellement ou entièrement, de réécrire mentalement, de reformuler, de corriger, de lire en diagonale et même de lire une ligne sur deux, si cela lui chante, les écrits d’un auteur »
Comment peut-on dire une telle énormité ? Vous confondez tout. L’auteur d’une œuvre de l’esprit est naturellement propriétaire de l’oeuvre qu’il crée, dans la forme où il l’a créée. Et, à moins de vivre dans une société collectiviste (le ciel nous en préserve !) rien ne pourra jamais faire qu’on lui refuse la paternité de ce qu’il produit. Il est essentiel pour un auteur de préserver la nature et la forme de son œuvre, telle qu’il l’a créée. Toute transformation, déformation, rectification, sont donc illégitimes sauf à en faire une « nouvelle œuvre ». La dérision ou le pastiche sont parfaitement autorisés, mais dans ce cas, ça devient « autre chose » L’œuvre initiale ne doit en aucun cas être « retouchable » par un tiers faute de quoi elle n’est plus ce que l’artiste a imaginé. Voilà pour le « Droit Moral » qui est indiscutable.
A présent, le « Droit Patrimonial » lui peut se discuter. Sur sa durée, sa transmission aux héritiers, son pourcentage, etc. Tout peut évidemment se remettre en question et une remise à plat en fonction des nouvelles technologies est nécessaire. Mais une réforme, pas une suppression. Effectivement, le « Copyright » à l’anglo-saxonne n’en est pas la meilleure des formules. Les auteurs eux-mêmes s’en plaignent. Trop de choses leur échappent dès lors qu’ils cèdent leurs Droits au système mercantile. Néanmoins, dans un monde libre, il est inimaginable de dissocier le succès d’une juste récompense « proportionnée ».
Vous dites encore : « De même, un seul individu a-t-il le droit de céder son oeuvre à des milliers de gens socialement privilégiés, sous la stricte condition qu’ils le payent pour les idées, les réflexions ou les charmes littéraires contenus dans cette oeuvre, et de la refuser catégoriquement à ceux qui n’ont pas les moyens de l’acheter ? Les droits d’auteur sont une atteinte profonde aux droits du lecteur. Que l’auteur exige de pouvoir vivre de sa plume est son choix et sa stricte liberté, mais en aucun il ne devrait pour cela interdire aux plus pauvres d’accéder à ses oeuvres. »
Mais quel auteur « exige » de vivre de sa plume ? Je n’en connais aucun. Par contre, j’en connais beaucoup qui le « souhaitent », si la chose se peut. La démarche est très différente. Quant au « droit du lecteur » auquel vous faites allusion, quel est-il ? Celui de s’approprier par la lecture la pensée de l’auteur ? Mais, s’il ne veut rien payer, que ne pense-t-il par lui-même ? Personne n’a encore de taxe sur son propre cerveau ! Et s’il n’a pas les moyens économiques de s’offrir un livre de son auteur préféré, les bibliothèques publiques sont là pour ça.
Voyons à présent : qu’est-ce qui fait le succès ? Je vous cite toujours : « Pour une somme de travail équivalente, tel auteur sera payé cent fois plus qu’un autre. Son mérite ? Il aura su flatter les vils instincts d’un certain lectorat en lui proposant des histoires de fesses »
« Equivalente » à quoi ? Que savez-vous de la « somme de travail » d’un écrivain ? J’en connais dont les œuvres représentent celui de toute une vie ! Bien sûr, il y a des Houellebecq, des Nothomb, ou quelques autres spécialistes de la fesse. Leurs sujets peuvent vous paraître scabreux ou scandaleusement faciles. C’est votre avis. Apparemment, leurs lecteurs n’ont pas le même. Certains culs-pincés peuvent le regretter, mais c’est la loi de la démocratie. Ou de la démago-crassie peut-être ?... Bah ! Dans tous les cas, ce n’est pas la faute des auteurs mais des lecteurs eux-mêmes qui, par leur nombre, leur font ce pont d’or. Au prétexte de la fortune facile de quelques-uns vous voudriez étouffer dans l’oeuf toute éventualité pour les autres de vivre de leur plume ? Vous avez une drôle de conception de la création !
Et puis, quand bien même on resterait sur le sujet fessier, il y a eu aussi le Marquis de Sade. Réfléchissez Raphaël, la création n’est pas un simple jeu de l’esprit. Elle implique.
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