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Commentaire de Patrick Adam

sur Ségolène compte sur le soleil pour sauver l'Afrique


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Patrick Adam Patrick Adam 1er septembre 2006 16:35

@ Jer

Voyez qu’en grattant un peu et non en cherchant à appliquer une doctrine on finit des fois par poser de vraies questions. Votre premier paragraphe rejoint d’ilée que le premier problème que connaît l’afrique aujourd’hui est un problème humain. Le problème de nourriture n’est pas le plus important. L’Afrique souffre de famine là où des conflits empêchent le développement de l’agriculture et dans des régions où des populations pauvres ont été refoulées au fil des siècles et où elles représentent maintenant des communautés que la terre ne peut nourrir. Bien sûr, il faut nourrir ces populations et l’aide humanitaire s’y emploie, mais il faut stopper ce développement démoographie qui est un puits sans fin. Dans les villes, c’est pire encore. Je vis au Sahara, dans un coin particulièrement reculé et je vais peut-être vous surprendre en vous disant que ce dont je souffre le plus est de la surpopulation... voyez comme nous sommes loin de l’image qu’on s’en fait habituellement. Et croyez que si quelqu’un m’avait dit ça il y a quelques années, je l’aurais pris pour le plus grand des huluberbu.

Je m’explique : Smara, en 98 25 000 h - aujourd’hui 65 000 h bientôt 100 000 h et puis, das quelques années. Chaque matin, il entre dans la ville une trentaine ou une cinquantaine de camions portant de la marchandise. Tous repartent à vide. Pensez-vous qu’une économie viable se bâtisse de la sorte. Le sgens ici veulent consommer : pas encore des Ipod, mais des téléphone celulaire,s des machines à laver (et oui en plein Sahara et sans eau...) des frigo, des congel, et tout ce qu’ils voient à la télé. Une enquête a été faite auprès des femmes qui vivent dans les villages berbères du haut Atlas central sur leurs besoins : savez-vous ce qu’elles ont répondu : un hammam pour se laver, l’eau à la maison pour ne plus avoir à envoyer les fillettes chaque matin avec les ânes et un frigo. Eh oui, voyez le mythedu frigo il existe aussi en Afrique. Et je suis formale, un frigo avec le solaire ou l’éolien ce n’est pas possible.

Pour ce qui est du congélateur que je vous citais en exemple, en tant qu’outil de travail c’est lon d’être un gadget, d’autant qu’avec une bonne chaîne dufroid, il pourrait sauver la vie à bien des gens qui continuent de s’empoisonner avec les porduits alimentaires qu’ils achètent dans les souks. De tous temps, la pêche a été une entreprise générant des surplus destinés à l’extérieur. Un pêcheur ne consomme pas la totalité de ses prises. D’une distribution locale, le monde est passé à une distribution nationale, voir internationale et ce avec des normes précises qui nécessitent un appareillage adéquat. autrefois en Afrique on faisait du poisson fumé et au Sahara de la viande fumée. Coyez-vous qu’on puisse envisager de développer un continent à partir de ces pratiques.

Je n’ai aucun à-priori contre le solaire ou l’éolien. Je dis que la manière dont ils sont mis en oeuvre aujourd’hui (exemple que j’ai cité du parc éolien de Tanger), le coût exhorbitant de leur installation et de leur entretien, les nuisances qu’ils occasionnent et le peu de rendement qu’ils génèrent ne peuvent en aucun cas régler les problèmes de développement de l’Afrique. Même s’ils peuvent au cas par cas, servir d’énergie d’appoint, (exactement comme chez nous). Au Sahara on parle désormais de construire une centrale atomique dans la région de Tantan, juste pour pouvoir faire tourner les usines de désalement des eaux qui devront être créées prochainement tout au long de la côte marocaine pour pourvoir aux besoins des populations. Personne n’ose sortir du boisseau les études récentes qui démontrent que de plus en plus de pays africains devront s’équiper prochainement de gigantesques usines de désalement s’ils ne veulent pas voir leur population mourir de soif.

Pour ce qui est de la voie à suivre, je ne m’appelle pas « docteur miracle », mais ce que je vois « sur le terrain » me parle de logique : arrêter de manière drastique la démographie exponentielle que connaît le continent, faire la chasse à toute dépense somptuaire ou faite pour satisfaire un chef local, et je ne parle pas seulement de détournements de fonds mais de programmes (parfois cofinancés par des organismes internationaux) totalement inadaptés. Je vous donne un autre exemple : en plein désert, c’est à dire 100 km de Smara, dans les cailloux il y a une oasis nommé Haouza où vivent trois familles de nomades. Je connais un instituteur qui suivant les années a de 3 à 5 élèves. Il vit avec un collègue dans une petite école plantée au milieu des cailloux, près d’un hôpital flambant neuf dans lequel il n’y a aucun médecin, ni aucune infirmière. Côutde l’opération 200 000 €. Autre exemple, avez-vosu mangé de la viande de chameau ? Non ? C’est pourtant excellent. Comment se fait-il qu’aucun circuit de distribution n’en commercialise avec des garanties de production, des labels de qualité. Pouvez-vous confier un tel projet à la population local ? Non. Il ne pourrait être mis en place que par des gens venus d’ailleurs formés à des méthodes de production et de gestion que le continent ne connaît pas et que j’aurais parfois tendance à dire, ne veut pas adopter. Car voyez-vous, en Afrique on ne voit pas à long terme. Ce qu’on aujourd’hui est plus important que ce qu’on peut gagner demain même si c’est le double. L’exemple de la Rhodésie est suffisamment parlant.

Je pense donc que toute somme donnée pour du co-développement doit engendrer une co-conduite, mais avec des expatriés qui ne gagneront pas nécessairement les sommes astronomiques qu’ils gagnet aujourd’hui. avec le salire d’un intervenant de la FAO ou de la Banque mondiale, on pourrait faire vivre un village africain pendant au moins cinq ans. Ceux qui prétendent aider l’afrique doivent accepter de ne pas s’enrichir sur son dos.

Mais avant toutes choses, je pense indispensable de stopper la démographie de façon sérieuse et non par des discours factices prononcés devant les instances internationales et jamais suivis d’effet. Il faut ensuite mettre le paquet sur l’éducation (l’un ne va pas sans l’autre), et là aussi je parle d’éducation contôlée avec des programmes éducatifs élaborés pour développer la créativité et non l’assistanat et le traditionnalisme. Et il faut ensuite assurer une mobilité aux populations, car c’est bien souvent le sentiment d’étouffer dans un confinement environnemental qui pousse les jeunes à quitter leur pays. Il faut ensuite mettre le paquet pour assainir les villes et y faire régner un début d’ordre et de justice, et non pas les abandonner à des mafias locales qui font « suer le burnous » de façon bien plus pernicieuse que ne l’ont fait les colons. En Afrique, la pitié d’existe pas. C’est toujours la loi du plus fort qui prévaut. Voyez comme nous sommes loins du discours angélique qu’on nous sert depuis des années. Pourtant tous les gens qui travaillent dans ce continent parlent ainsi. Pas ceux qui discourent dans les instances internationales et qui ne sont bons qu’à monter de somptueux dossiers avec des tas de graphismes. Je parle de ceux qui mettent les mains dans la glaise ou dans le cambouis (et dont je fais partie - au moins pour quelques temps).

Pour ce qui est du réchauffement climatique, je ne voudrais pas entamer ce débat bien complexe. Mais le dernier réchauffement qu’a connu le Sahara date de l’an 1000 environ. Il a occasionné d’importants déplacements de populations et ce n’est pas l’industrie des hommes qui en a été responsable. Cette année, il a beaucoup plu au Sahara. Les vieux disent qu’ils n’avaient jamais vu ça. J’ai vu des étendues de plus de 100 km que j’avais toujours connues caillouteuses devenir de vrais terrains de golf. Je ne nie pas que la poullution industrielle nuise à l’équilibre climatique, mais ceux qui polluent le plus aujourd’hui (Chine, Russie, USA, Brésil, Inde) vont continuer de le faire tranquillement tandis que l’Europe va engloutir des sommes faramineuses pour atteindre des objectfs sans aucune garantie pour le climat de la planète.

Quant à mon propos sur Mme Royal, il était destiné à mettre en relief le peu d’envergure d’une candidate à la présidence suprême qui veut jouer dans la cour des grands et qui n’a aucune bille dans son beau sac tout neuf qui lui sert de joujou.

Bien à vous - Patrick Adam


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