@jay
Briser l’état-nation iranien me semble difficile car seuls de petits groupes se battent pour l’indépendance. La majorité des populations non-persanes sont plutôt partisanes d’avoir plus d’autonomie dans leurs spécificités culturelles, nationales, linguistiques.. et ne souhaitent pas forcément obtenir leur propre état (la république kurde de Mahabad en 1946-1947 a déclaré son indépendance au sein de l’état iranien, sans s’en détacher toutefois, comme le cas de la république azérie à la même période).
La possibilité d’une alliance objective avec l’Iran pourrait être bénéfique à plusieurs titres (mais moralement intenable pour les occidentaux, à cause de la nature théocratique et autoritaire du pouvoir iranien) : le nucléaire iranien pourrait être encadré afin d’être sûr de ne pas le voir dériver vers des usages militaires (solution prônée par El Baradei) ; un tel accord sur le nucléaire pourrait permettre aux US de commencer par renouer des liens diplomatiques (puis des liens plus « commerciaux ») avec l’état iranien, ce qui pourrait être suivi par tous les autres pays occidentaux qui s’opposent aujourd’hui à l’Iran. Toutefois, c’est une position qui ne peut s’envisager qu’à long terme au vu du passif entre les deux Etats. Les européens ne pourraient pas proposer une telle alliance avec l’Iran car les US s’y opposeraient.
Je ne pense pas que l’Iran « satellise » les zones chiites, mais plutôt qu’il s’impose comme un « poil à gratter » (expression pas assez forte) et un partenaire qui se veut incontournable dans le règlement des problèmes dans le croissant chiite auquel vous faites allusion afin de faire reconnaitre le rôle de leader auquel il aspire.