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Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur « Sans repentance, il n'est pas de rédemption possible »


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 20 juin 2007 01:08

Au plan interpersonnel, la repentance me paraît la condition de possibilité de la réparation. Parce qu’elle restaure la réalité de l’autre que l’on rejoint et valide dans la représentation qu’il se fait de sa situation comme victime.

Assurément, il est nécessaire que cette démarche soit spontanée et non contrainte car la concordance des vues serait alors sans valeur pour la victime. Il doit pouvoir croire que son agresseur parle sincèrement.

Mais ce n’est pas une repentance des individus que j’ai évoquée dans l’article. Il ne s’agit pas que l’un dise « je me repends » (des crimes que mes pères ont commis et que j’aurais pareillement commis si j’avais été à leur place) et que l’autre dise : « tout ça ne m’intéresse pas ». Il s’agit en effet d’établir la réalité d’un fait. Or, celle-ci ne découle pas du seul savoir savant que l’on peut avoir sur tel ou tel évènement historique. Car nous le savons tous, ce savoir peut malheureusement être contesté dans son évidence.

Il s’agit d’avoir une forme d’accord, une sorte d’engagement consensuel, une unanimité (serait-elle seulement symbolique) de tout un peuple pour assumer sa responsabilité comme l’ont fait les allemands vis-à-vis de la Shoah ou comme l’ont fait aussi les français grâce aux déclarations de Chirac et de Raffarin qui étaient en position de parler au nom du peuple, de la nation et de l’état français.

Chacun est libre de dire je m’en fous. Aucun acte n’est imposé à l’individu. Seulement il s’impose dorénavant à tous que la responsabilité et la repentance de la nation française a été actée. La réalité de la violence accomplie devient un fait incontestable, car reconnu par l’agresseur. La réparation et la réconciliation peuvent s’ensuivre. L’acte que Chirac a accompli au nom du peuple français n’a empêché aucun de mes critiques de dormir. J’appelle simplement à une continuation de tels actes en direction des différentes victimes de violences perpétrées avec la bénédiction ou directement sous l’égide de l’état, ou de la république française. Assumons camarade, ça ne va pas nous étouffer, au contraire. Nous ne nous en porterons que mieux !


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