Sur ce sujet le reposte un échange de commentaires entre Miaou et moi-même dans un précédent article de Robert Albaderes sur le même thème :
par miaou (IP:xxx.x5.122.106) le 2 juin 2007 à 15H18
L’Islam, de par même ses fondamentaux, pose des problèmes spécifiques aux démocraties : contrairement, par exemple, au fondateur de du christianisme (cela vaut pour bien d’autres religions), qui se désintéresse au fond des affaires d’ici-bas, le prophète de l’Islam était aussi un chef de guerre assumé (accroissement du territoire par tout moyen : conquête militaire, massacres, prosélytisme...) , avec une vision politique et sociétale globale. L’aspect juridique est donc extrêmement important. Sauf exception partielle et peu significative (soufisme), l’aspect spirituel passe au second plan, au profit du respect maniaque des rites et d’une « législation » musulmane archaïque, susceptible d’empiéter significativement sur les prérogatives d’un état démocratique. Ainsi, vouloir séparer la religion musulmane de la conduite des affaires de l’Etat amène à une forme d’hémiplégie du système. On ne saurait donc accuser les islamistes d’« instrumentaliser » ou de « ne pas comprendre le véritable Islam », puisque le mélange des genres est consubstantiel à l’Islam.
Il est donc douteux que la laïcité, par sa méfiance généralisée et sans différenciation envers toutes les religions, soit le meilleur rempart contre un tel système.Hypocrite voie de contournement, elle ne ferait qu’affaiblir ses concurrents. En fait, que l’islam soit une religion n’est qu’accessoire. Cette idéologie doit être considérée par l’Etat sous le régime commun de tous les vecteurs de totalitarisme (religieux ou non) : si on écarte l’interdiction pure et simple, qu’on stoppe au moins les constructions de mosquées (et plus encore les subventions plus ou moins déguisées) et les mamours des hommes politiques responsables envers les représentants de l’Islam (tout comme ils sont censés se conduire envers le FN).
par Marsupilami (IP:xxx.x18.188.93) le 2 juin 2007 à 15H38
@ Miaou
Je comprends, sur le fond, la critique que tu fais de la laïcité à la française, qui n’est jamais qu’un compromis boiteux qui a permis le passage en relative douceur d’une société dominée par l’Eglise catholique féodale à une société post-chrétienne sécularisée mais qui garde quand même vivaces ses sources chrétiennes, dont la laïcité est un indubitable fruit tardif (« rendez à César »...). Bref c’était un compromis raisonnable entre chrétiens et post-chrétiens laïcs. Il est évident que l’Islam pose de tout autres problèmes que l’on s’efforce pour l’instant d’essayer de résoudre hypocritement dans le cadre de la loi de 1905. Il faudrait pour commencer en finir avec le concordat. Après ça, ce serait plus facile de légiférer au sujet de l’Islam. Vaste et brûlant problème de société auquel on ne commencera à s’attaquer sérieusement que quand on sera vraiment au pied du mur... ou d’une ou deux tours détruites entourées de piscines sexuellement non mixtes.