Je ne comprends pas les questions. Chirac a-t-il fait repentance à longueur d’année pour la collaboration de l’état français au processus d’extermination des juifs ? Pas à ma connaissance. Il l’a fait une fois, et tout le monde s’en souvient, c’est ce qui compte.
L’esclavage est multiforme et de toutes les époques : so what ? Est-on pour cela disculpé de celui que l’on a pratiqué à un moment donné ? Je ne vois pas comment cela serait.
Considérer que la repentance peut avoir une vertu actuelle en nous amenant à lutter contre les formes actuelles de l’esclavage, c’est très vrai. Mais encore faut-il passer par cette étape du repentir sincère et véritable et non pas adopter l’attitude qui consiste à dire que tout cela appartient dorénavant au passé et qu’il faut laisser les morts enterrer les morts.
Il est très tentant et trop facile de dire que la violence de nos pères n’est pas la nôtre. Que nous n’agirions pas de la sorte, que nous n’avons pas de compte à rendre à ce sujet
La civilisation occidentale s’est largement développée grâce à l’esclavage, grâce à l’exploitation des richesses et des peuples du Nouveau Monde, et enfin grâce au colonialisme.
C’est la grande famille européenne qui a fait cela, la France en tête. Tout ceux qui nous entonnent le bel air de l’héritage européen etc. serait bienvenus de se rappeler de quoi il est constitué. Une bonne part n’est autre qu’un trésor de guerre.
Pour voir l’avenir avec optimisme, il faut sentir qu’on a été capable de s’assumer, c’est-à-dire, capable d’assumer son passé, plutôt que de le fuir. A défaut, nous sommes condamnés à nous fuir, donc à reproduire nos erreurs.