Au fond de nous, ça parle de nous et du reste, ça n’oublie rien et ça n’a pas de baillon.
Alors quand ça nous répète en grinçant des dents, que le monde est en train de basculer lentement et de glisser vers le fond, sans cesser de crier, de courir et de s’agripper dans la lumière faiblissante, on est angoissé, affolé à l’idée d’être bientôt terrifié.
Messages cryptico-apolcalyptiques répétés des quatres coins de ce paradis, arasé au chalumeau TS, pour n’être, aujourd’hui, demain et peut-être même hier, que la prison finale, l’ultime plage jonchée de nos millions de morts.
Au loin, au large, dans ces eaux que ne traverseront plus aucun Melville, grandit cet immense, ce terrible nuage, qui nous vient droit dessus sans ignorer que nous n’avons strictement plus aucune issue, sans ignorer qu’il suffit pour lui de grandir, de s’épanouir, de métatastaser vers nous, encore et encore.
S’occultera même le souvenir de la mer, et nous resteront muets, hypnotisés par les millions de voix qui l’annoncent, ces myriades de voix ni tout à fait nôtres ni tout à fait mortes.
Dans cette stase insupportable reviendra-t-elle nous hanter cette ombre qui n’était pas sur la caverne, mais au creux si blessé de nos âmes modernes, cette ombre si douce, qu’on voyait planer très loin dans les songes des demi-fous. Elle avait une forme étrange.
Des milliers de rues la dessinaient, des liens enchevêtrés sans nombres l’incarnaient, c’est sûr. Mais les vrais hommes la regardaient bien. Ils reconnaissaient tous avec une stupeur magnifique qu’elle dessinait le ocntour de chacun de nos visages.