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Commentaire de Neos

sur Mme Merkel sort l'Union de l'immobilisme


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Neos 25 juin 2007 22:21

Je vois que le rouleau compresseur médiatique de l’Elysée version 2007-2012 est en marche.

A vous lire, l’on croirait presque que la Présidence allemande n’avait pas pensé une seule seconde, depuis le début de l’année 2007, qu’il puisse y avoir une autre voie de sortie que celle de l’apparition soudaine, dans la bouche du Président français, d’un ’traité simplifié’ pour l’Europe.

Je ne suis pas dans les petits papiers de la Présidence allemande, mais pensez-vous un seul instant que Mme Merkel a attendu le 2e tour de l’élection présidentielle en France pour envisager tous les scénarios sur la meilleure « méthode » de révision des traités acceptables par les Etats (entre ceux qui avaient déjà ratifié le traité constitutionnel et les autres qui, comme la France, ont dit ’non’ au projet sorti de la CIG de 2004 ou ne s’étaient pas encore prononcés sur le texte ?).

Nicolas Sarkozy a appelé de ses voeux un débat sur un « traité simplifié ». Cette terminologie est intéressante, elle passe pour une méthode nouvelle, énergique, elle semble simple et moderne.

Cependant, le soi-disant « traité simplifié », dont Nicolas Sarkozy serait l’initiateur éclairé, est une révision traditionnelle des traités. Cette méthode consiste à se limiter à des points essentiels et se mettre d’accord, à l’échelle des Chefs d’Etat, sur les mesures nouvelles qui seront insérées dans les traités existants.

Je reconnais que le Chef de l’Etat français a été remarquable d’énergie et d’implication pendant ce Conseil européen pour contribuer à arracher un accord global, et c’est tout à son honneur. Mais il faut relativiser la portée de l’initiative française. Le gros du travail a été mené en amont et depuis longtemps par les présidences successives de l’UE, par la Présidence allemande qui ont préparé le terrain, en coulisse, et consulté pendant des mois afin d’identifier la méthode de révision la meilleure compte tenu des intérêts nationaux des Etats et des aspirations politiques de leurs dirigeants.

Ne versons pas dans l’apparence des déclarations fulminentes sous les spotlights des caméras de TV, à grand renfort de communiqués de presse surabondants. L’apparence n’est pas nécessairement l’information et nous ferions bien de rester prudent devant l’abondance des interventions tonitruantes des professionnels de la communication. A cet égard, le recoupement des informations, la comparaison des sources, est un élément qui aide à l’objectivité et permet de prendre du recul par rapport aux messages que l’on aimerait bien nous faire passer.

L’histoire retiendra probablement que les négociations de ce traité ont été menées de main de maître par la Présidence allemande, qu’il est un traité au même titre que le traité d’Amsterdam ou de Nice, et qu’il est entré en vigueur en 2009.


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