Il ne s’agit pas de ne plus rémunérer les auteurs. Si vous considérez des services Web 2.0 come Blogmusik ou Jiwamusic, par exemple, des accords ont été passés avec la SACEM qui rémunèrent les auteurs.
L’intermittence est un moyen de sécuriser le parcours professionnel des « travailleurs » du spectacle et des métiers de la création, pas seulement celui des artistes (une majorité de techniciens sont concernés). Le régime diffère du régime général des Assedics en raison du caractère précaire de ces professions.
Plus notre parcours professionnel se précarise, plus l’intermittrence est un modèle dont on est susceptible de s’inspirer pour le sécuriser un tant soit peu, ce qui est l’objectif aujourd’hui de la droite comme de la gauche.
Vous faites bien de souligner que les auteurs-compositeurs n’en bénéficient pas, de même que les écrivains, par exemple, et ce ne sont pas ceux qui, à quelques rares exceptions près, roulent le plus sur l’or dans ces métiers. En moyenne, un sociétaire de la Sacem touche moins de 1000 € par an en France. Et comme quelques uns touchent plusieurs M€, on peut aisément imaginer qu’ils sont très nombreux à ne rien toucher.
Alors effectivement, on peut se poser la question du contrat social qui nous lie aux auteurs-compositeurs, et s’interroger sur la manière dont il doit être rédéfini à l’heure d’Internet et d’une très forte propension au mashing (réutilisation d’oeuvres originales pour faire des remix).
Cela dit, la Sacem n’a connu qu’en 2006 une légère érosion de ses perceptions (- 0,2 %), la première depuis 1992, malgré la crise du marché des supports enregistrés (avec des perceptions en baisse de 10,2 % l’an dernier). Les revenus provenant de la redevance pour copie privée ont décliné eux aussi, de 4,6%.
Ces baisses de ressources, qui concernent aussi celles provenant des stations de radio (- 5,5 %), sont compensées par par les gains obtenus dans les secteurs émergents du multimédia, de l’Internet et de la téléphonie mobile qui, bien qu’encore marginaux, ont progressé de 23,2 % en 2006, par une hausse continue des perceptions en provenance des médias audiovisuels et par la progression des droits généraux (+ 5,9 %), dont ceux en provenance des concerts (+ 13 %) représentent un bon quart.
Dès lors, on ne peut pas dire que les auteurs-compositeurs soient à l’heure qu’il est les plus exposés à la crise.