Arrêtons de considérer que les patrons ont par définition raison pour tout ce qu’ils font. Il y a des spécificités françaises très positives, d’autres qui relèvent d’une mentalité à l’opposé de ce qui s’impose et de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Comme je l’ai écrit ailleurs, il n’y a qu’en France qu’on demande une spécialité pointue pour un poste alors qu’on peut, en GB, au Japon, Aux USA, être embauché dans les finances par exemple avec un diplôme littéraire. C’est comme le refus d’embaucher passé cinquante ans, une véritable plaie en France. C’est au patronat aussi (qui, plus qu’ailleurs, veut le beurre et l’argent du beurre, on le voit en matière de rémunérations) de se réformer .
Quant à la sélection niveau Master, de toute façon, il y a une sélection de taille - l’autorisation de soutenir son mémoire ou non. Tant que le mémoire n’est pas à la hauteur, on peut refuser la soutenance. Mais l’étudiant aura déjà perdu un an en M1.
Personnellement, je trouve dangereux la concentration du pouvoir entre les mains d’un potentat universiatire, autrement dit un président élu par un petit ’CA’. Madame la Ministre dit que le système actuel empêche l’élection de vrais leaders, ’porteurs d’un projet’ - je ne suis pas sûr qu’on en ait vraiement besoin. Et quelle est la légitimité d’un président élu par un si petit nombre ; Surtout quand on lui confère un pouvoir de veto sur les recrutements.
Recruter les enseignants en trois-quatre mois ? Comment vérifier leur qualification et faire travailler les commissions de spécialistes - ah, j’avais oublié, on les remplace par un ’select committee’ pour toutes les disciplines. Donc des sortes de professionnels du recrutement qui remplacent un éventail bien plus large de collègues. Tout cela me semble fort dictatorial - et en plus, une dictature administrativo-technocratique. Et à entendre notre charmante ministre, tout ce ramdam parce que le Président, fort de sa légitimité (55% ce n’est pas vraiement un score de plébiscite... et puis même..) le veut. Frnchement, il y a du Napo III dans ce gars là. Si on veut du ’leadership’, les grades existent déjà à l’Université comme à l’Armée)...