L’idée même d’un « label » « sans pub » est déjà une pub !
Malgré cela j’aime bien qu’on s’attaque à cette pollution aussi laide qu’envahissante.
J’ai - jusqu’à présent - eu la chance de vivre une grande partie de mon temps dans un environnement peu pollué par la publicité (sauf quand j’allume la télé) et j’avoue être étonné de voir que certains défendent l’idée qu’on ne saurait s’en passer. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce sont des gens peu curieux.
Il faut dire qu’on mélange un peu tout : de l’enseigne indiquant ce qu’on trouve dans une boutique (ou sa vitrine) aux panneaux défigurant les faubourgs de nos villes et à celles auxquelles on ne peut guère échapper en allumant son téléviseur.
Quelques chiffres :
- le « marketing », qui comprend l’emballage ... pardon le « packaging » ! représente environ 20% du coût moyen d’un produit.
- En 2000, les français (toute population incluse) étaient soumis à environ 2000 messages publicitaires par jour !
- La même année, le CA des entreprises de pub (ou de communication si vous voulez) dépassait les 10 000 milliards de dollars.
Mais pour aller plus au fond des choses il faut regarder les choses en face : la publicité n’est aucunement faite pour informer, mais pour faire vendre. Et ce au prix de tous les mensonges, de toutes les roueries possibles.
Pour ce faire elle joue de plus en plus sur des images fugitives et ambigües, dominées par le sexe, le pouvoir et l’argent. Et ce sur les populations de tous âges (le cauchemard de la mère moyenne dont les enfants veulent à tout prix des vêtements marqués « trucmuche » ou « bidule » qu’elle ne peut en aucun cas leur payer).
Et il y a largement pire, bien que cela ne sorte guère de quelques revues savantes et cercles restreints : les conséquences de l’exacerbation continuelle de pulsions naturelles en dehors de leur contexte et champ d’action.
Le constat qui en est fait, malheureusement très partiel car pratiquement sans soutien financier, ne laisse pas d’être alarmant : aveuglement face au réel, déshumanisation des individus et de leurs relations, augmentation des frustrations de toutes sortes, etc, etc, ...
Mais il est beaucoup plus facile de mettre nos difficultés sur le compte d’un bouc émissaire (catégorie religieuse ou sociale, adversaire politique ou concurrent économique, voisin, « autre », ...) que de mettre en cause un lobby d’une telle puissance !