@ 65beve
« Reconnaitre ses erreurs et en demander pardon participe à la grandeur d’un pays ; ce que font ou ne font pas les autres, on s’en fout ! »
Oui, c’est exactement cela. La question n’est pas ce que disent ou font les autres. Certes, la repentance de la république ou du vatican vis-à-vis de la Shoah peut avoir un effet facilitateur par légitimation qu’il confère à cet acte difficile. Mais l’absence ou même l’hostilité affichée à l’égard de la repentance ne doit pas être un obstacle.
Il est intéressant d’observer comment la réthorique anti-repentance essaie de noyer le poisson en pointant la généralité des crimes dans l’histoire et le peu d’espoir qu’il y a de les voir assumés par leurs coupables respectifs. Moralement, le coupable potentiel lambda se sent rassuré de savoir qu’au fond, il n’est pas seul et qu’il y a une foule de coupables qui ne s’est pas battu la coulpe. Dès lors, à quoi bon y venir ?
La réponse la plus évidente qu’on peut me semble-t-il faire ici est de pointer que l’état du monde tel qu’il va (mal, de plus en plus mal) est probablement le résultat de ces différends qui ont perduré parce que, précisément, ils n’ont pas trouvé de résolution dans une réconciliation nécessairement fondée, j’y insiste, sur la repentance de celui qui a fait violence.
Sans doute chacun, en son for intérieur, devrait se confronter à cette belle pensée de Coluche : « si tout le monde faisait comme moi, le monde serait un beau bordel ! Mais peut-être que tout le monde fait comme moi ! »...