Internaute,
Merci de votre commentaire auquel je réponds avec un souci de vérité et d’ojcetivité sur les faits et les chiffres.
Je ne pense pas que la France, comme la plupart des pays européens, ou les Etats-Unis, aient eu une presse qui faisait l’impasse (vous parlez de « black-out ») sur la Russie : il s’agit plutôt, à lire les articles qui ont été consacrés depuis 1991 à ce pays et à son principal dirigeant actuel depuis 1999, d’un manque de prise de conscience de ce qui se passait.
On pourrait aussi parler, à la limite, d’une absence d’intérêt véritable ou d’une certaine incompréhension.
Quant au réarmement en cours, que vous m’accusez étrangement de mettre en relief, s’il ne faut pas le surestimer, il serait tout aussi injuste et inadéquat de le mésestimer, voire de tronquer l’information publique : il ne s’agit pas d’un programme uniquement tourné vers l’armement nucléaire- ce qui est une erreur de compréhension- puisqu’une partie de l’effort financier annoncé par les médias russes va servir à moderniser, selon les responsables russes eux-mêmes, d’abord les systèmes ballistiques, en clair, les missiles d’attaque et de défense anti-missiles.
Toujours selon les sources officielles russes, deux autres priorités sont fixées : l’aviation et sa modernisation technologique (incluant la défense anti-aérienne et anti-missiles) et l’armée de terre, notamment les blindés et les forces motorisées.
Pour résumer, l’effort de réarmement est global et touche autant les armes conventionnelles que nucléaires.
Pour la marine, je n’ai pu obtenir d’informations fiables, à l’exception de la construction en cours de sous-marins nucléaires du type BOREI. Mais, sous toute réserve, il semblerait qu’elle ne soit pas pour le moment une priorité pour les autorités.
L’explication en est d’ailleurs assez simple : les carnets de commande des industries navales militaires russes de navires et de sous-marins sont déjà remplis, outre les programmes russes en cours, par des demandes étrangères (Vénézuela entre autres récemment), et le pays a besoin de devises.
Sur la question du budget militaire russe, il paraît peu sérieux de se fier aux seuls chiffres officiels budgétaires. Ainsi, la vente de matériel militaire à divers Etats fournit aussi des moyens financiers à l’Etat russe pour accélérer ses programmes définis comme prioritaires.
Un chiffre pour réfléchir : en 2006, le seul Vénézuela a acheté pour 3 milliards de dollars US de matériel militaire russe : des navires, des hélicoptères, des avions de combat récents et divers types d’armes portatives. Et il n’est pas le seul client de la Russie....
C’est ce que disait en substance avec « finesse » voici 3 jours le Ministre de la Défense russe en rappelant à tous que la Russie disposait de nouveau d’un « complexe militaro-industriel » de haute technologie et rénové !
Le message était clair et accompagné du tir réussi d’un nouveau missile (le Bulava) à partir d’un sous-marin, le Dimitri Donskoï, missile qui a parcouru 6700 km. Rappelons que le premier essai du Bulava en décembre 2006 n’a pas été annoncé du fait de son échec.
Bien cordialement vôtre,