• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de ExSam

sur A quoi sert le PS ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

ExSam 2 juillet 2007 21:58

On le constate, à lire cet article bien explicite, ce qui pose problème ce sont les dirigeants du PS, l’appareil du PS incarné par ses « élites ».

La question que soulève cette direction et l’appareil qu’elle tient, me semble avoir été bien posée par Didier Eribon, dans son ouvrage « D’une révolution conservatrice ». Il écrit ceci :

« ...Je serais plutôt enclin à me poser, à propos du PS, la question que soulevait Simone de Beauvoir dans »Les Mandarins« à propos du Parti Communiste [de l’appareil du PC sûrement] : comment inventer une politique de gauche qui se situerait en dehors de lui et, en tous cas, ne serait pas dépendant de lui ? Tout en étant conscient que la réponse risque fort de nous renvoyer au même type de paradoxe indépassable : comment espérer obtenir des résultats [à gauche] sans travailler avec les socialistes ? Comment travailler avec les socialistes tels qu’ils sont alors même que tout ce qu’ils sont va à l’encontre des résultats que l’on pourrait souhaiter ?.. »

Didier Eribon penche pour le maintien et le développement d’une tradition libertaire. La question est ouverte.

Je crois plutôt qu’il faut harceler le PS, et notamment ses dirigeants, pour qu’il prennent position clairement à gauche sur les problèmes de l’heure, qu’on peut résumer en un délitement du socle de valeurs actives, dans un glissement vers des conceptions conservatrices qui n’ont plus rien à voir, ni de près ni de loint, avec une volonté initiale de ce parti, à ses origines, de participer à une transformation sociale, visant à contrer, dépasser le capitalisme.

Mais ile ne faut certainement pas compter sur la direction du PS pour signer sa capitulation, ni même l’aveu d’une dérive loin des axes de gauche qui animaient ce parti.

Ainsi donc, il faut, me semble-t-il, pousser la base du PS à demander clarification, ou bien à s’éloigner de ce parti moribond. Cela provoquera sans doute des remous, voire une scission des élites et de la base.

Comment faire ?..Comment amener les militants sincères et de gauche que compte, nombreux, ce parti vers une politique qui ne soit plus un faux-nez d’un libéralisme effréné ?..

Le meilleur moyen me semble que les forces à gauche - aler, écologistes de gauche, extrême-gauche - lancent un appel aux militants PS signifiant clairement combien l’abandon de la gauche par le PS est patent, ce qui implique qu’ils aient à coeur de faire revivre leur parti en l’axant sur des valeurs de gauche. Cet appel devra inviter les militants PS à participer à des Etats Généraux de la gauche, Etats Généraux actuellement en gestation, qui feront le point sur l’état de la gauche aujourd’hui, comme sur les valeurs et les objectifs qu’elle doit se donner pour sortir de l’impasse dramatique ou nous sommes, devant les forces de l’UMP et autres Le Pen.

Les difficultés que connaissent tous les partis d’une gauche de gauche aujourd’hui induisent comme très souhaitable une participation rassemblée de toutes les forces progressistes à ces Etats Généraux, et les militants sincères du PS ne peuvent l’ignorer. Ils auront ainsi l’opportunité de remettre en cause leur travail au sein du PS, comme les fondements actuels de ce parti, en participant à un nouveau mouvement fédérateur, qui devrait se tenir en 2008. Il n’est pas question de demander un reniement, mais un retour aux valeurs de gauche. Echange, réflexion, conscience et rappel de nos objectifs communs, clairement, sans exclusive, mais sans faire une sorte de Programme Commun dont on connait déjà les failles et les dérives induites.

Ce rassemblement des forces de gauche, s’il a échoué dans le passé, n’est pas condamné de nouveau. Il suffit que les problèmes d’appareil et de fond idéologique soient clairemnt posés et analysés, pour déboucher sur un ensemble cohérent de valeurs et un projet de société, ce qui n’a pas été encore réellement construit. Il dépendra de la force et de la sincérité de chacun à gauche, comme de la mise en lumière de tout ce qui ne peut être accepté, ainsi que de tout ce qui a été trop libéralement laissé advenir.

Aux militants du PS de gauche de peser ensuite pour rénover leur parti ou faire scission s’il estiment une rénovation impossible, sur des bases à gauche véritablement.

C’est une issue à gauche, me semble-t-il. Il est sans doute d’autres chemins, d’autres voix et d’autres voix qui nous feront sortir de l’ornière. Ce n’est pas, de toute façon, d’une presse inféodée et prompte à tirer à tout ce qui ressemble à un mouvement social qu’il faut attendre le salut. Les médias, à de rares exceptions près, ne mènent, aujourd’hui, nulle part, sinon à une soumission aux pouvoirs qui nous oppriment.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès