Stephanesh,
Je réponds avec plaisir à votre légitime demande de source sur les« incidents sociaux » en Chine.
Pour suivre ces événements, vous avez en gros trois sources possibles et une quatrième servant de validation « officielle » :
1) la presse de langue chinoise, voire anglaise, tant en Chine, qu’à Hong-Kong et à Taiwan qui, si on la décortique chaque jour patiemment,offre de nombreux témoignages, bien qu’incomplets, de la hausse accélérée des conflits sociaux et des émeutes en Chine. On peut aussi y rajouter les cas de plus en plus « publics » de corruption *
2) les statistiques du Ministère de l’Intérieur et du Bureau de la Sécurité Publique-BSP : bien que ceux-ci minorent tous les faits, tant le nombre d’« incidents » que celui des participants, ils sont un excellent
« indicateur », au sens premier du mot, de la montée en force de la colère populaire, tant dans les grandes villes que dans les milieux urbains.
3) enfin, vous pouvez avoir des données méticuleusement recueillies,collectées et comptées via les médias des organisations démocratiques chinoises, par exemple via : [email protected]
lettre électronique des syndicalistes libres chinois, rédigée en chinois et en anglais, et à laquelle tout un chacun peut s’abonner librement. On peut aussi obtenir des données assez affinées par Human Rights Watch in China- HRWC.
Enfin, pour ce qui concerne le processus lui-même, vous avez aussi , à lire en filigrane, car sa rédaction est assez « technocratique » et politiquement prudente pour diverses raisons très compréhensibles, le rapport de la BDA- Banque de Développement Asiatique- de décembre 2006 que j’évoque dans un autre article d’Agoravox paru aussi hier. Il s’agit là d’une sorte de « valisation officielle » du processus et de son importance réelle.
Espérant vous avoir apporté les pistes vers les diverses sources utilisées pour suivre la montée rapide des tensions sociales en Chine, avec leurs particularités propres.
Bien cordialement vôtre,
* Le Président Hu a indiqué lors de la réunion du Comité Central élargi du Parti unique chinois le 26 juin dernier : « Les organisations du Parti à tous les niveaux doivent reconnaître pleinement la nature complexe, de longue haleine et difficile de la lutte contre la corruption » -source : presse chinoise et agences de presse-