J’aime bien votre façon de présenter l’évolution de la société, quoiqu’elle oublie les développements survenus à l’étranger, souvent passionnants.
La gouvernance est un phénomène émergent, une organisation spontanée des hommes, car les besoins essentiels apparaîssent clairement à mesure que la capacité de la société à y répondre se développe. La nature de cette gouvernance dépend donc essentiellement de la complexité de cette société, en tant que système dynamique. Ainsi, quelques hommes subsistant de cueillette et de chasse s’en sortent mieux en s’organisant en bandes tribales relativement isolées les unes des autres.
Puis le sédentarisme lié à l’agriculture transforme l’organisation : le pouvoir acquière une dimension territoriale. C’est l’ère des chefs de guerre rassemblant les tribus.
Ensuite le développement des villes entraîne un autre bouleversement, celui de la connaissance, en concentrant les idées, et entraîne un nouveau besoin, celui de la centralisation : le pouvoir devient bureaucratique et pédagogique. C’est l’ère de la monarchie.
Enfin l’industrialisation et l’éducation de masse libèrent le peuple de l’occupation de subsistance, il est alors en mesure de décider de sa vie pour lui même. C’est l’ère des grandes idées universelles. Une première étape vers la démocratie est la république. La seconde étape, je l’espère, est l’anarchie concrète où le pouvoir central s’efface grâce aux progrès et à l’accès généralisé aux armes et aux informations, définitivement.
En science des systèmes dynamiques, on sait qu’un système suffisamment complexe s’auto-organise de manière idéale. A mesure que la complexité croît, des changements brutaux d’organisation apparaissent : c’est la « percolation ». L’organisation peut « monter » ou « descendre » entre des états d’organisation pas forcément optimaux. L’évolution de l société, avec ses révolutions, est-elle un processus similaire ?