Je rejoins totalement l’analyse de l’auteur ainsi que les témoignages qui suivent cet article.
Les statisques, comptages et autres mesures de l’activité publique s’avèrent devenir le nouvel outil de management de l’appareil d’Etat. En effet depuis la mise en oeuvre de la LOLF (loi organique relatives aux lois de finances)il est demandé aux ministères de renseigner en quasi totalité l’activité de leurs services respectifs. Les responsables de programmes de politique publique (la sécurité en est un parmi les quelques 130 qui composent le budget de l’Etat)doivent s’engager annuellement sur l’atteinte des objectifs qui leurs sont assignés. La mesure de ces résultats s’opère à l’aide d’indicateurs divers et variés. Ces responsables de programme ont eu en charge la détermination de ces indicateurs dont la validité a été vérifiée par des instances prétendues qualifiées (parlementaires, inspection des finances, direction du budget). Compte tenu de la nature même de cet exercice de transposition hasardeuse de méthodes issues du monde industriel à l’action publique il est normal que d’une part l’approximation des périmètres mesurés, la nature des l’indicateurs et d’autre part l’absence de doctrine d’emploi conduisent à l’expression purement arithmétique d’une formalisation biaisée ouverte à toutes les manipulations de basse politique et de démagogie. J’invite tout citoyen à consulter toute la documentation disponible sur ce dispositif (projets annuels de performance et rapport annuels de performance qui accompagnement respectivement la loi de finances initiale et la loi de règlement). Ces documents sont publics.
Aujourd’hui nous entrons de plein pied dans un monde dont les frontières et les paysages sont dessinés par des comptables et des technocrates au sang froid, totalement isolés dans des tours d’ivoire parisiennes et qui se gardent bien de rencontrer le quotidien et ses difficultés de tous ordres.