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Accueil du site > Tribune Libre > Sécurité : bilan réel de monsieur Sarkozy

Sécurité : bilan réel de monsieur Sarkozy

A l’heure des prospections sur les mesures proposées pour demain, personne, ni les politiques, ni les journalistes (ce qui est plus étonnant), n’a cherché à ouvrir le débat sur la réalité du bilan du président de la République alors qu’il était ministre de l’Intérieur.

La censure existe-t-elle en France ?

Oui. Sans nul doute. C’est maintenant une certitude.

Il est interdit de parler de la réalité du bilan de monsieur Sarkozy et de la réalité de l’ordre intérieur en France

Mieux, l’argument de la sécurité publique, en tête d’affiche lors de la campagne présidentielle, fait l’objet en cette période d’élections législatives d’un silence assourdissant.

Cela fait maintenant deux mois et demi que j’ai établi en conclusion du livre "Métier de Chien. Lettres à Nicolas", par la simple comparaison des chiffres vérifiables sur le site du ministère de l’Intérieur, que le bilan de la précédente législature, présenté par monsieur Sarkozy est plus que contestable. Cela dans un vide sidéral à part quelques sites internet.

J’aurais fait la même chose si c’était l’opposition qui avait présenté son bilan de manière aussi discutable.

L’information vérifiée, recoupée, est toujours la base du débat qui permet la démocratie. C’est aussi elle qui permet d’aller voter en connaissance de cause.

La vérité aujourd’hui c’est que la paix publique n’est pas assurée dans certaines zones de France. C’est aussi que le fossé se creuse, et pas seulement dans le département de Seine-saint-Denis, entre Ppolice et population. Je l’avais écrit plus de huit semaines avant la "fameuse" polémique.

De ce point de vue-là, qui peut affirmer que Nicolas Sarkozy n’a pas échoué ?

Le "culte" des chiffres est sans doute une des raisons de l’inéquation de cette politique, car ce n’est pas ainsi que se pratique une police républicaine.

Des chiffres qui, eux aussi, malgré l’assurance du président de la République lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, sont sujets à caution.

"Un million de victimes épargnées grâce à lui". Il l’a répété lors du débat avec Ségolène Royal et c’était déjà son argumentation le 11 janvier 2007 lors de la présentation de son bilan.
Le total avancé est très exactement de 1 153 000.
La réalité est autre. Fin 2001, le nombre d’infractions constatées est de 4 061 792. Fin 2006 il est de 3 725 588. La soustraction est simple. Il y a eu une baisse constante, réelle, mais "seulement" de 336 204 faits constatés en moins. Soit autant de victimes "potentielles" épargnées. C’est plus de trois fois moins que la barre symbolique et médiatique du million annoncé. Ce bilan est donc faux. Il n’est qu’une projection pour le moins fantaisiste.

Je ne vais pas faire un long exposé sur cette baisse. Elle n’est malgré tout pas neutre. Mais dans la matière, les résultats sont toujours sujets à caution. La baisse peut être autant due à l’activité réelle de la police et de la gendarmerie qu’à des raisons conjoncturelles, comme le montre la tendance en Europe, ou à une méthodologie d’enregistrement des plaintes. Les techniques de baisse artificielle sont nombreuses : refus de plainte pour des motifs divers (défaut de facture d’objets volés, de certificat médical pour les violences pour ne parler que de cela), délais d’attente dans les commissariats, enregistrement de délits sur de simples main courantes, passage de petits délits dans la zone contraventionnelle de "l’Etat 4001", non prise en compte des plaintes déposées directement auprès des procureurs de la République... Les "astuces" sont nombreuses pour éroder les chiffres bruts. N’importe quel policier, quel que soit le grade, les connaît.

Monsieur Sarkozy déclarait, de plus, que l’outil statistique n’a pas changé depuis 2001. Il est incontestable que c’est totalement faux en matière de calcul des d’affaires élucidées. Jusqu’en 2003, il était admis dans les argumentations successives du ministère de l’Intérieur que ce taux pouvait friser les 100 % pour certaines catégories d’infractions. Soit. Depuis 2004 ce n’est plus le cas. Pour des raisons inédites de "décalage" d’une année sur l’autre, il est désormais possible d’élucider plus d’affaires que celles constatées. Ce n’est pas neutre puisqu’en trois ans, pour prendre un domaine que je connais bien, cela a permis de résoudre 22 103 affaires de stupéfiants de plus que celles découvertes par l’activité des services de police et de gendarmerie...

Une catégorie d’infractions pour laquelle un autre chiffre est passé sous silence. Un résultat qui est loin d’être neutre. Le nombre d’infractions à la législation sur les stupéfiants est en effet passé de 91 618 en 2001 à 151 487 en 2006. Soit 39,52 % d’augmentation.

Un constat qui peut tout à la fois être argumenté comme dû à une meilleure efficacité de la police au sens large, mais aussi comme un constat d’échec dans ce domaine. Encore aurait-il fallu qu’il soit débattu à l’heure où en particulier la cocaïne devient aussi facile à trouver dans les grandes agglomérations que les dérivés du cannabis...

Il n’y aura pas de débat à moins que chacun n’exige, aux journalistes, aux femmes et hommes politiques que les derniers débats électoraux ne posent des questions sur cette manipulation des chiffres.

Cela voudra dire, simplement, qu’une victoire politique totale peut se construire en partie sur un discours qui n’a pas de réalité. Sur de la pure propagande à propos d’un sujet électoral majeur.

Cela signifiera aussi que le slogan inscrit par monsieur Sarkozy, en bas de chaque page de son communiqué de presse contestable en tant que ministre de l’Intérieur, va pouvoir devenir une règle.

"Seul le prononcé fait foi".

La réalité n’a aucune importance. Personne ne vérifie. Personne ne débat.

La vraie question devient alors : "Est-ce que tout le monde s’en moque ?"

Et si oui.

"Pourquoi ?"

La République dans laquelle vont grandir nos enfants, dans laquelle nous allons devoir vivre, quelle que soit l’orientation politique de son gouvernement, ne peut s’appuyer sur le mensonge. Encore moins sur la censure.

Alors j’insiste.

Et j’invite chacun à relayer ce message. Auprès de vos listes de diffusion, des médias de toute nature, des journalistes et des personnalités politiques.

Une sorte de baroud d’honneur qui dépasse les discours.

Etre démocrate, de droite ou de gauche, c’est d’abord exiger de connaitre la réalité au-delà des slogans.

PS : tous les chiffres cités ici sont disponibles et vérifiables sur le site internet du ministère de l’Intérieur dans la rubrique "statistiques".


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14 réactions à cet article    


  • Sandro Ferretti SANDRO 13 juin 2007 15:02

    Je ne vois pas trop ce que cet article tente de démontrer.

    Le 4001 a le mérite d’exister, en particulier parce qu’il a peu changé depuis des décenies, et offre donc de ce fait une base comparative fiable et reconnue.L’interessant, (pour le public et la presse du moins) plus que les chiffres bruts, ce sont les évolutions, à la baisse ou la hausse, d’une année ou un quinquénat à l’autre. Le système permet justement ce genre de comparaison.

    A l’inverse, changer le système -surtout à certaines époques du calendrier politique- serait sujet à caution et à polémiques. On imagine aisément un nouveau pouvoir,( quelqu’il soit) qui serait très interessé de changer les cartes et le système statistique en cours de route ou à l’occasion de son accession au pouvoir, pour empécher toute comparaison future de son action avec les prédecesseurs.

    Sur les 120 pour cent d’élucidation de certains délits et autres, là aussi, pas de surprise ni de problèmes : personne n’a jamais dit que 55 % de taux d’élucidation de tel ou tel crime ou délit, cela voulait dire « 55% des crimes constatés dans l’année ». En grand banditisme, il est fréquent qu’en arrétant une seul équipe de braqueurs, on élucide 10 faits, y compris sur plusieurs années. Si on « prend » moins de banques en un an qu’on n’en élucide, on a donc un différentiel en % positif : ca n’a rien de choquant.

    Par ailleurs, tout cela deviendra bientot caduque : La Commission européenne et le Conseil planchent sur un système de statistiques criminelles comparables (à défaut d’un sytème harmonisé), qui impliquera des modifications de systèmes nationaux, et sera complété, pour les infractions dites banales ( vol d’autoradio, graffiti) ou à traditionel « chiffre noir »( viol, trafics divers, infractions silencieuses), des études fiables de victimisation venant pondérer les résultats bruts chiffrés. Mise en ouvre prévue en 2010/2011.


    • marc louboutin marc louboutin 13 juin 2007 16:14

      Monsieur Sandro, Cet article montre juste que par une simple soustraction (puisque la baisse est constante) le "million de victimes épargnées par Monsieur Sarkozy n’existe pas. C’est un mensonge simple. Une extrapolation entre la hausse des faits constatés en 2001 et la situation fin 2006, en s’appuyant sur l’écart qui existerait( conditionnel) entre une hypothétique poursuite de la progression et le chiffre du dernier bilan. C’est de l’illusionnisme pur. D’autant, puisque vous êtes un spécialiste vous pourriez le préciser, que la hausse des dernières années du gouvernement de Monsieur Jospin était principalement dûe, non à une hausse réelle de la délinquance, mais à une révélation d’une partie du chiffre « noir », rendue possible avec l’ouverture de 567 postes de police supplémentaire entre 2000 et 2001 dans le cadre de la mise en place de la police de proximité. Ce n’est pas une remise en cause formelle de l’état 4001. Juste une simple opération sur la base des chiffres officiels que cet outil donne. Quant à votre « démonstration » sur le dépassement des 100 % d’affaires élucidées, en matière de stupéfiants il est tout simplement impossible, les affaires de ce genre étant elles même à quasi 100 % révélées non par des plaintes mais par l’interpellation de détenteurs ou de trafiquants. Cette surévaluation est tout bonnement rendue possible par le « saucissonnage » des procédures ce qui n’était pas le cas avant 2003. Pour résumer de manière pédagogique, un trafic de stupéfiants, lorsqu’il est remonté, présente une forme plus ou moins pyramidale dont la pointe se trouve en haut de l’approvisionnement. En comptabilisant une affaire par revendeur, au sein du même trafic, on arrive à un nombre d’affaires élucidées supérieur à celui révélé, c’est assez simple. C’est même comme cela que l’on demande de comptabiliser les simples détention dans le cadre des usagers revendeurs pour fabriquer des statistiques là ou l’activité de la police est assez modeste pour n’absolument pas réduire le marché des stupéfiants. Pour autant les statistiques sont bonnes, même si l’autre indicateur (qui n’apparait nul part), celui des quantités saisies est mauvais. La politique de mise en avant des chiffres en matière de délinquance, n’est que l’occasion de manipulations des résultats, et par là des opinions. j’ai travaillé il y a quelques années dans une ville moyenne de province, à Quimper, où avec cette méthode, l’administration a pu communiquer sur une activité brillante en la matière alors que les stupéfiants étaient en quasi vente libre dans tous les établissements scolaires et même en centre ville, au su et au vue de la population, par des délinquants venus de banlieue parisienne. La hiérarchie avait simplement dissout le groupe stupéfiants dont je m’occupais parce que plus de 20 kg de résine de cannabis saisis en deux mois affolaient la population, faisait passer la ville pour une zone sensible à ce genre de délinquance au niveau national et obligeait le service à décompter de nombreuses heures supplémentaires et de week-end à rendre aux fonctionnaires participant à ces longues procédures. Cordialement.


    • garat 13 juin 2007 17:16

      Bonjour, personnellement, je ne suis pas non plus persuadé que le bilan soit réellement très bon. J’inclinerais même à pencher le contraire.

      Cependant, j’aimerais reprendre l’auteur de cet article sur ces calculs... En effet voici les chiffres que l’on peut trouver :
      - 2001 : 4 061 792
      - 2002 : 4 113 882
      - 2003 : 3 974 694
      - 2004 : 3 825 442
      - 2005 : 3 775 838
      - 2006 : 3 725 588

      Pour faire un calcul qui permet d’estimer le nombre de victimes epargnés, on ne peut pas se contenter de soustraire le chiffre de 2001 à celui de 2006. Le calcul réalisé est (2002 - 2001)+(2003-2001)+(2004-2001)+(2005-2001)+(2006-2001). Cela correspont alors aux nombres de victimes épargnées si la délinquance était resté au niveau de 2001. Et on obtient bien un ordre de grandeur de l’ordre du million.

      Par contre, on peut légitimement se demander si ce type de calcul est valable ...


    • marc louboutin marc louboutin 13 juin 2007 20:25

      Effectivement, celle légitimité du calcul est la question que l’on peut se poser... smiley Puisque d’un autre côté, la base de calcul de la baisse de la délinquance est calculée en pourcentage, d’une année à la suivante. C’est un mode de calcul (mathématiquement juste mais dont la réalité est très discutable) qui aurait dû alors être utilisé par le PS les années précédentes pour prouver qu’il n’y avait pas tant que cela d’augmentation globale des faits constatés smiley Comme quoi, cela rejoint le sujet global de mon billet, les chiffres, manipulés, peuvent donner l’éclairage que l’on souhaite. En matière humaine( et la sécurité publique en est une)ce ne peut en tous les cas pas être la seule preuve d’efficacité. Un des indicateurs tout au plus.


    • jako jako 13 juin 2007 20:41

      d’accord avec l’auteur cela correspond aussi avec ce que l’on ressent dans les banlieux SI ON Y VIT


    • marc louboutin marc louboutin 13 juin 2007 23:24

      C’est aussi ce que je dis, les chiffres seuls ne représentent que l’argumentation que l’on veut démontrer avec. La réalité, en matière de stupéfiants, depuis près de dix ans, c’est qu’il n’y a pas cette parano que le travail des flics en civils qui faisaient de la provocation d’achat (parfois pour des quantités importantes, entre 200 et 300 g d’héroïne) provoquaient. D’ailleurs, aujourd’hui, qui mis à part travaille (ou a le droit de travailler pour être exact) ainsi à part les unités spécialisées ? De plus, pour habiter dans une zone parisienne populaire, maintenant qui peut nier que la cocaïne est aussi facile à trouver d’une barette de shit ? Et pour avoir les ex-collègues de mon âge dans toute la France, je peux vous dire que les ex-inspecteurs sont unanimes : Le boulot pour lequel nous nous étions engagés n’existe plus. Un boulot de chasseur pour lequel on nous demandait des « cranes » avec des procédures ficelées. Pas d’accumuler des « bâtons » sur des statistiques. Comme vous le dites fort justement, une seule procédure de stupéfiants permettant une saisie régionale de plusieurs kilos fait plus de mal aux dealers que cinquante usagers revendeurs du bas de la pyramide. Mais la deuxième option est plus rentable en matière de présentation des chiffres et aussi...d’heures à rendre aux fonctionnaires et de risques pris. Et puis, sans même parler de provocation, une vraie procédure de stups sur plusieurs niveaux pour remonter un trafic, c’est un vrai boulot, une technicité à part... Qui la détient aujourd’hui encore à long terme, particulièrement en province, hors Paris Lyon Marseille ? Malgré les discours ( bien discrets dans ce domaine depuis plus de deux ans après des propos tonitruants ), ce n’est pas une priorité dans l’exercice de la police quotidienne.


    • Forest Ent Forest Ent 13 juin 2007 21:54

      Le bilan de Sarkozy sur la sécurité est en fait catastrophique, quantitativement et qualitativement, et c’est son seul bilan gouvernemental. Mais ça ne l’a pas empêché de se faire élire. Le redire maintenant n’y changera rien. Pour le mauvais et pour le pire, la France a élu le moins compétent et le moins honnête de tous les candidats. Cette élection n’est pas contestable. Il ne reste plus qu’à en constater les conséquences et à attendre les grandes désillusions, comme celle des électeurs de Bush et Berlusconi. En espérant que les conséquences en soient moindres. Mais le « canard enchainé » de la semaine dernière signalait que la France allait envoyer des Atlantique2 patrouiller dans le Golfe en support de l’US Navy.


      • marc louboutin marc louboutin 14 juin 2007 11:41

        @tous Pour ceux qui doutent. Encore. Et aussi à ceux qui veulent continuer à museler les informations qui viennent de « l’intérieur » de l’Intérieur que je suggère de libérer dans « Métier de chien. Lettres à Nicolas » pour en finir avec un débat enfumé par la propagande depuis des années (cela ne remonte pas à la dernière législature) Voilà un témoignage de flic publié sur mon blog aujourd’hui au billet précédent : « L’honnêteté des flics donne confiance à qui ? » :

        Témoignage :

        "Dans la boite (La Police Nationale ndla) depuis des années à proférer les mêmes discours sur des terres paradoxales. Car ton constat, tous le font. Tous, de toutes directions et à tous grades admettent la supercherie des chiffres. Tous, du gardien sous pression pour virer les plaignants à l’OPJ sous tension pour mieux ’chiffrer’ sa procédure reconnaissent l’escroquerie.

        Alors question, pourquoi si peu en parle ? Je reformule : pourquoi en parlent ils tous (ce qui est le cas, au moins dans leur cercle privé) et pourquoi un tel silence en bout de ligne ?

        Pourquoi nos syndicats, quelle que soit leur couleur, n’osent ils franchir ce rubicond : admettre un trafic des statistiques depuis les balbutiements du 4001.

        Peut être parce que cette mascarade est étrangement inorganisée : elle existe dans la concurrence de petits services, qui n’ont besoin d’aucune directive centrale pour participer à l’escroquerie d’échelle. Chacun veut tricher plus que son voisin, tout nécessiteux qu’il est de justifier de nouveaux effectifs ou de calmer les foudres d’un préfet.

        Aujourd’hui l’enlisement est total. Un coming-out verrait exploser les chiffres, cela imposant une seule justification politique : désolé peuple, mais nous mentons depuis des décennies.

        Tant pis."

        Voilà, je vous laisse juge de la pertinence. Il a le mérite de venir d’une source qui pratique chaque jour l’exercice difficile de la Sécurité Publique, coincé comme le disait un gardien de la Paix de l’Essonne lors d’interviews que j’ai réalisé en novembre 2006 : « Entre le marteau et l’enclume ».


        • florence 14 juin 2007 13:25

          Excellent témoignage, j’ai trouvé que c’était vraiment important de lire ce livre car difficile d’avoir un vrai bilan du gouvernement précédent.. Merci à Marc Louboutin


          • marc louboutin marc louboutin 14 juin 2007 13:43

            Merci Florence, C’est malheureusement l’avis de tous les lecteurs qui ont lu ce livre. Malheureusement, parce que s’il provoque l’intérêt et les caractères élogieux de ces derniers...Il n’est relayé par aucun des médias nationaux. Heureusement qu’il reste des espaces libres, comme ici, d’expression.


          • Gilles Gilles 16 juin 2007 17:17

            Il me semble avoir lu quelque part le cas ubuesque suivant :

            Soirée chaude, 50 voitures brûlées dans un quartier sensible. Plainte des propriétaires sans pouvoir identifier les auteurs.

            Un ou des voyous se sont fait serrés, apparemment en flagrant délit d’incendie d’une voiture. Du moins la police les a présenté comme tel sur leur PV (mais de nos jours c’est tellement sujet à caution...)

            Le cocasse de l’histoire c’est que les 50 plaintes ont été considérées comme 50 cas distincts mais que l’arrestation des auteurs d’un seul incendie a permit d’élucider 50 affaires d’un seul coup en leur mettant l’ensemble des dégâts sur le dos....boostant le nombre d’affaires résolues.

            En avez vous entendu parler ? Est ce vrai ? Si oui est ce une pratique courante ?


            • Gilles Gilles 17 juin 2007 09:08

              « La vraie question devient alors : »Est-ce que tout le monde s’en moque ?"

              Et si oui.

              « Pourquoi ? »

              ça me parait clair, ça n’a pas l’air d’intéresser grand monde. Les sujets plus terre à terre, frivoles, people, comme les tribulations de Paris Hilton semblent des sujets bien plus porteur, rien que ça !

              Je crois qu’il faut maintenant répondre au « Pourquoi ».


              • Alienor Alienor 17 juin 2007 13:30

                Article interessant sur la desinformation et la propagande ambiante. Dans le même registre du « bouche cousue sur le vrai bilan de NS », on pourrait aussi citer le livre du magistrat Serge Portelli dont la publication du livre « Ruptures » a été étrangement annulée. L’auteur s’est finalement resigné à le publier... sur le net. A ce sujet : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=23610. Le livre est consultable ici : http://www.betapolitique.fr/spip.php?rubrique0043


                • craven 4 juillet 2007 22:13

                  Je rejoins totalement l’analyse de l’auteur ainsi que les témoignages qui suivent cet article.

                  Les statisques, comptages et autres mesures de l’activité publique s’avèrent devenir le nouvel outil de management de l’appareil d’Etat. En effet depuis la mise en oeuvre de la LOLF (loi organique relatives aux lois de finances)il est demandé aux ministères de renseigner en quasi totalité l’activité de leurs services respectifs. Les responsables de programmes de politique publique (la sécurité en est un parmi les quelques 130 qui composent le budget de l’Etat)doivent s’engager annuellement sur l’atteinte des objectifs qui leurs sont assignés. La mesure de ces résultats s’opère à l’aide d’indicateurs divers et variés. Ces responsables de programme ont eu en charge la détermination de ces indicateurs dont la validité a été vérifiée par des instances prétendues qualifiées (parlementaires, inspection des finances, direction du budget). Compte tenu de la nature même de cet exercice de transposition hasardeuse de méthodes issues du monde industriel à l’action publique il est normal que d’une part l’approximation des périmètres mesurés, la nature des l’indicateurs et d’autre part l’absence de doctrine d’emploi conduisent à l’expression purement arithmétique d’une formalisation biaisée ouverte à toutes les manipulations de basse politique et de démagogie. J’invite tout citoyen à consulter toute la documentation disponible sur ce dispositif (projets annuels de performance et rapport annuels de performance qui accompagnement respectivement la loi de finances initiale et la loi de règlement). Ces documents sont publics. Aujourd’hui nous entrons de plein pied dans un monde dont les frontières et les paysages sont dessinés par des comptables et des technocrates au sang froid, totalement isolés dans des tours d’ivoire parisiennes et qui se gardent bien de rencontrer le quotidien et ses difficultés de tous ordres.

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