Je n’aime pas Pinocchio, dont je pense qu’il aime trop le pouvoir pour gouverner.
En tant que ministre, il n’a fait que de la cosmétique : parler de ce qu’il faudrait faire, prétendait faire, prétendait avoir fait. Faire passer 10 lois inutiles. Truander les stats de délinquance. Etc ...
En tant que président, il semble parti comme Chirac en pire : laisser Raffarin se démerder sans espace de liberté avec des promesses irréconciables.
Mais il a incontestablement un extraordinaire talent de communication, bien servi par un extraordinaire support médiatique. Son vocabulaire n’est pas choisi au hasard, il est dans l’air du temps. Il est entouré de pros de la com, comme Bernard Brochand de DDB, et sait utiliser des pros du lexique comme Hughes Cazenave.
Quand on en fait la synthèse, Pinocchio parle clairement à la France du « non », qui constate que ses élites l’ont trahie et est prête à vomir les « intellectuels », les « parasites », etc..., tous sauf les responsables : les Trichet, Lamy, Messier, Jaffré, Sarkozy, Strauss-Kahn, Védrine, Fourtou, ...
Notre nouvelle ministre des finances, Mme Lagarde, a été souvent considérée comme l’apôtre française de la mondialisation et du rapprochement économique et politique Fr-US. Tendances également favorisées par le ministre des AE, M Kouchner, et son coach élyséen, M Levitte. Notre secrétaire aux AE, M Jouyet, est également bien impliqué dans cette mouvance. Aux vrais leviers, nous avons la France du « oui ».
Entre le discours présidentiel populo-noniste et le pouvoir réel ouiste, le fusible premier ministre devient inexistant. Il ne faudra pas 3 ans pour un clash et une mise à nu des vrais choix.
Malheureusement, ce que les français retiendront surtout de l’échec de Pinocchio, c’est qu’il a légitimé leurs plus basses pulsions. J’ai bien peur que cela ne soit finalement qu’un petit pas de plus vers le chaos.