Le peu que je connais en technologie ferroviaire me suffit pourtant à savoir que ce que l’auteur, et donc le ministre cité, écrit, est un pur rêve complètement déconnecté des réalités. Le projet grenoblois est une utopie.
Les trains de fret peuvent monter au maximum des pente de 0,8%. Inventer une technologie qui permette de monter des pentes plus fortes (vous parlez de 3%), c’est consommer une quantité phénoménale d’énergie supplémentaire. Rappelons qu’un TGV Duplex de deux rames, plein, c’est au maximum 400 tonnes. Avec autant d’essieux moteurs que de voitures, c’est-à-dire 20.
Un train de marchandises de taille moyenne, c’est souvent plus de 2000 tonnes, tirées ou poussées par une seule motrice.
Actuellement, franchir le tunnel du Fréjus (et non pas « ...de Modane ») avec un train de marchandises, c’est un besoin de deux voire trois motrices. Bravo pour l’aspect écologique.
Le tunnel de base n’est pas une solution-miracle. Certes. C’est une solution onéreuse. Certes. Mais pour lutter contre l’engorgement total de la vallée de la Maurienne, et plus généralement de toutes les vallées alpines, je ne vois guère d’autre solution.
C’est d’ailleurs, comme le rappellent d’autres commentateurs, la solution retenue pour le Saint-Gothard, le Simplon et bientôt le Brenner. Et les Suisses ont franchement plus d’expérience que nous en la matière.
Par ailleurs, si « le nombre de camions est passé de 4 300 à 4 200 », je ne vois pas en quoi c’est une victoire. 4200 camions par jour, cela représente toujours un camion toutes les 20 secondes à n’importe quelle heure, c’est-à-dire toutes les 10 ou 12 secondes en heures de pointe. Sécurité assurée dans les tunnels... !
De toute façon, si ce trafic s’est stabilisé à 4200 véhicules, sachant l’augmentation régulière du commerce transalpin, c’est qu’il s’est reporté sur d’autres voies de passage : la Suisse, le bord du Léman, l’A8 le long de la Méditerrannée, mais même . . . les cols alpins. Voir à ce sujet un article du WWF (www.wwf.fr/content/download/741/3264/version/1/file/DossierMont-Blanc.pdf) sur le passage de camions au Mont-Cenis (plus de 2000 mètres d’altitude !).
Le tunnel de base Lyon-Turin ! Je signe des deux mains quel que soit le coût. Prétendre qu’il ne reliera que les deux villes de Lyon et Turin est faire preuve d’une mauvaise foi assez impressionnante.
retse le problème réel du coût. Et vous avez raison de le soulever.