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Commentaire de lou maddaleno

sur 3 000 anticorrida pour contribuer à faire tomber « La Monumental » !


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lou maddaleno 6 juillet 2007 15:58

Le jeu imbécile - ou L’illusion de l’arrogance

L’arrogance donne l’illusion d’être - supérieur ? le plus fort ? - non, l’illusion d’être, tout simplement. Les jeux imbéciles servent à cela - et les jeux de mort sont particulièrement imbéciles puisqu’il s’agit de gagner, de prouver sa supériorité - donc, de prouver à l’autre qu’il n’est rien, qu’il se croit juste fort, qu’il croit exister, alors qu’on peut le réduire à néant, d’un moment à l’autre - lui prouver qu’il n’était rien. Quelle détresse, de s’être senti vivre puis de découvrir qu’on n’est rien, qu’on n’est déjà plus là pour personne, avant même d’être mort. Gamine, j’ai trouvé un lapin dans une cage, en pleine campagne. Ses « propriétaires » (la propriété de la vie, quelle horreur...)l’avaient laissé là -volontairement, ou par oubli. Enfermé puis abandonné, sans eau, sans nourriture. J’ai ouvert la cage, j’ai essayé de le faire boire et manger. Il n’avait plus aucune force. Il a roulé, il est tombé. Il est mort. Le jeu de mort est généralement bien plus raffiné, dans sa cruauté. Dans la corrida, le jeu imbécile par excellence (mise à mort déguisée en combat), on fait croire que l’animal a ses chances. Ce n’est pas tant la souffrance de la bête qui choque, que l’imbécilité du jeu. Encore une fois, il s’agit de prouver à « l’autre » qu’il n’est rien - qu’il se croit fort alors qu’il est déjà condamné. Cette mise en scène insupportable de l’humain dans toute son arrogance, pour oublier qu’on est soi-même « l’autre », forcément - celui qui va mourir un jour - déjà condamné aussi.

Ceci dit, je vous conseille la lecture d’un vieux bouquin de Desmond Morris, « Le Singe Nu », que je relis en ce moment - et qui aide à sortir un peu l’animal humain de son nombrilisme abrutissant. Pour quoi vous prenez-vous donc, pauvres bestiaux que vous êtes ? Nous ne sommes jamais que des mammifères pensants et si cette pensée dont vous semblez si fiers ne nous sert qu’à inventer des tortures pour nos (plus ou moins) semblables, à quoi bon nous en glorifier ? Il n’y a pas lieu, en effet, de différencier les tortures selon qu’on les inflige aux humains ou aux animaux - sinon, l’animalité ne serait-elle pas la meilleure part de nous-mêmes, puisque ce vice horrible n’existe pas sous forme de simple distraction (inutile) dans le monde -dit- animal ? Allez, « frères humains », cessez un peu de vous prendre pour le sel de la terre et le nombril du monde - nous ne sommes pas grand-chose et ce n’est pas en ridiculisant d’autres espèces que la nôtre que nous nous glorifions. Notre religion judéo-chrétienne enseigne peut-être la compassion mais elle nous a fait croire que nous étions faits à l’image d’un Dieu créateur et du coup, nous nous croyons investis d’une supériorité et surtout d’un droit absolu sur tout le reste de la création. Voilà qui nous mènera à coup sûr à notre perte


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