Bonjour à Tous.
Si la rampe de lancement vers l’universalité du raï s’est faite à partir de l’hexagone, l’inspiration reste et ne peut être que de source algérienne. Elle est incontestablement l’oeuvre des Chebs dont le nombre dépasse de loin celui des précurseurs les Cheikhs et des chikhate.
L’étape des chikhate est certainement la plus enrichissante, Rimiti et Zahouania en sont les figures de proue. La contribution dans ce forum de Masuyer nous a cité chikha Rabia, et celle qui a vraiment donné un raï associant l’instrumentation occidentale avec l’orientale et la bédouine -cette dernière est présidée par le Nay et le galal- s’appelle Chikha « Djania ». Elle a chanté dès les années 50 puis a gagné ses titres de noblesse pendant les années 60 mais n’a pas donné, à ma connaissance, signe de vie avec les chebs contrairement à Zahouania et Rimiti.
Les chebs très nombreux ont été les meneurs de la modernisation, interpellant à leurs côtés les chikhates qui ont voulu reprendre du service. L’effort des Chebs a consisté aussi à des tentatives de diversifier les styles lyriques, à amadouer le verbe (la poésie) et chercher à réhabiliter le raï pour une écoute familliale et internationale. Outre Cheb Hasni, tué par le terrorisme, qui s’est illustré par un raï de romantisme, Houari Benchenet a créé des paroles d’une grande teneur poétique au point de le considérer le « Anka » du raï.
Le groupe Raïna-Ray, Safy Boutella et Jean-Jack Goldman, parmi d’autres, ont apporté une empreinte de modernité de bonne facture.
Parmi les paroliers il y a Saïm El-Hadj -déjà parolier de la chansonnette algérienne- que j’ai cité dans l’article mais d’autres encore, très anonymes dont un certain Chikh « Mékalech » de Sidi BelAbbès (le pays du vin Sidi Brahim) qui a été derrière de quelques cent textes vraiment dans la tradition du Raï.
Et Chikh Aânegar qui était parolier et reconnu dans l’orchestration de plusieurs genres musicaux algériens, a écrit aussi plusieurs chansons du raï.
Cordialement.