@ L’auteur
Votre article est très pertinent. Il souligne bien l’état d’esprit complètement différent à gauche et à droite dans la conquête du pouvoir.
« l’intitulé de l’UMP ne renvoie à aucune idéologie particulière et met l’accent sur la conquête du pouvoir : bref, il est bien en phase avec le pragmatisme affiché par Sarkozy et son ambition présidentielle. »
« Remarquons d’ailleurs que les seules organisations politiques (un tant soit peu significatives) employant le mot « parti » dans leur intitulé sont à gauche : PS, PRG, PCF. Aucun parti de droite ou du centre n’y a recours (FN, UMP, MPF, NC)... »
C’est absolument vrai. Il y a une différence de culture fondamentale entre la gauche et la droite dans le statut du parti politique.
A gauche, le parti est une institution : les hommes changent mais le parti reste.
A droite, le parti est une machine de guerre électorale : le parti change mais les hommes restent.
Combien n’a-t-on pas entendu dire François Hollande : « je veux préserver l’intérêt du parti socialiste ». Mais les français se fichent des intérêt de tel ou tel parti : ils veulent des résultats.
En revanche, jamais on a entendu Sarkozy dire : « je veux préserver l’intérêt de l’UMP », car ce qu’il souhaitait c’était une victoire personnelle.
A gauche, les hommes politiques sont au service de leur parti : Hollande, Buffet, Jospin, etc.
A droite, le parti politique est au service de l’homme : le RPR au service de Chirac, l’UDF au service de Giscard, l’UMP au service de Sarkozy.
La vision de la droite, certes plus cynique, a le mérite de l’efficacité. C’est une, des nombreuses raisons, qui peut expliquer la victoire de la droite. Cette dernière refuse toute idéologie et veut traiter les problèmes de front (ce qui ne veut pas dire qu’elle ne se trompe jamais).
La gauche est complexée quand elle doit s’affranchir de son idéologie fondatrice (ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas parfois raison).
Ségolène Royal a rompu avec cette tradition de gauche : elle a pris ses distances avec le PS : pour elle, le PS est un moyen pour accéder au pouvoir, pas une fin en soi. C’est en cela qu’elle a révolutionné, modestement, la gauche. Et c’est pour cela qu’elle a probablement réalisé un score bien plus important qu’un autre socialiste.
Royal refuse l’idéologie et le dogme socialiste. C’est un point commun avec Sarkozy. Contrairement à ses collègues du PS, elle a le charismeet le flair politique.
Cordialement, PHILOU.