@Philippe Bilger
Bonjour Mr Bilger,
Je voulais revenir sur vos interventions dans l’émission riposte. J’ai bien compris votre message de vouloir pénaliser les récidivistes de manière plus systématique qu’il ne l’est actuellement. Mais lorsque j’ai regardé et écouté les différents intervenants, il est clair que la repression est toujours plus facile que la prévention. Je n’ai pas compris votre point de vue et je doute y arriver, sachant très bien que la prison n’est aucunement facteur stabilisant mais bien au contraire, un lieu qui marque les esprits surtout les plus fragiles. Vous devriez savoir mieux que tout le monde que la prison est une école de la délinquance et ce n’est pas en considérant un ado comme adulte que vous arriverez à une rééducation des jeunes récidivistes.
Pour finir, je suis bien sûr réaliste et nous savons que la criminalité ne sera jamais éradiquée de la société et qu’il y aura toujours un pourcentage de délinquant, mais le taux est une affaire politique donc économique et sociale, et la justice doit trouver un équilibre entre la répression et la prévention, si vous optez pour le tout repressif, vous devez accompagner aussi le tout préventif. Avec les mesures qui viennent, où est l’arsenal préventif ?
Mais peut être que vous defender votre boutique et nous savons qu’un monde avec moins de délinquant, c’est moins de juge et donc moins de budget. Vous qui êtes magistrat, vous devez avoir l’objectif de réagir en dernier recours et non pas de jouer les pompiers afin de garantir votre boulot et obtenir les budgets appropriés.
En ce qui me concerne, une justice idéale est une justice qui sévit au bon moment, c’est à dire avant les faits. Alors que le corps de la justice agit toujours après les faits.
Erdal