Excellent article, qui pécherait, néanmoins, par son pessimisme (certes, je suis plutôt du genre optimiste).
Musharraf représente le type même du musulman cultivé, issu d’une longue tradition urbaine venue d’Inde du Nord. On ne peut absolument pas lui reprocher la moindre sympathie pour les islamistes. Mais il est arrivé au pouvoir après des années de complicités et de noyautage, après la transformation de l’état laïc de ’nationalité’ musulmane, fondé par Ali Jinnah, en dictature religieuse sous Zia ul-Haqq. Les lois que cite un posteur ci-dessus remontent à cette période et ne sont pas consubstantielles avec le Pakistan.
Face aux dangers des islamistes, Musharraf doit aussi, en tant que mohajir (réfugiés de l’nde)composer avec les ethnies du Pakistan qui n’ont jamais beaucoup prisé ses semblables.
Il lui faudra, à mon avis, continuer sur une lancée de rigueur impitoyable contre les islamistes, faire la paix avec l’opposition de gauche (Bhutto), et assainir les écoles religieuses, qui ont proliféré à l’extrême avec l’argent séoudien ces dernières années. Il y songe certainement - tout récemment une délégation pakistanaise a visité les madrassas du Bengale, où on enseigne les autres religions, la littérature mondiale, les langues étrangères, et d’où ne sortent le moindre extrémiste, pour s’inspirer de leur formule.