@Masuyer
En effet je ne nie pas que l’on entretient de nos jours un plus grand sentiment d’insécurité, cependant je peux vous assurer que dans mon cas il ne s’agit pas d’une psychose ou d’une crainte particulière.
Je dois avouer que je l’ai beaucoup plus ressenti lorsque je suis rentré en France après avoir vécu en Suisse et au Canada, et je parlerais surtout du Canada où nous avions un sentiment de quiétude très différent d’ici.
Par exemple, j’ai travaillé dans une boite de nuit je m’occupais de la communication et de l’évènementielle (boîte de nuit ou quand même on rentrait 3000 personnes et 180 salariés 3/4 jours par semaine). En un an de présence, je n’ai jamais eu à déplorer la moindre bagarre, la moindre altercation.
Pour l’avoir vécu en France, je peux vous assurer qu’on ne passait pas un week-end sans une bagarre, parfois à l’arme blanche. Je pense donc si je m’en réfère à ce que j’ai connu au Québec, que nous avons une situation très différente chez nous avec une violence sous jacente qui fait que le moindre coup de klaxon peut se transformer en champ de bataille.
Certes je vis dans le sud de la France qui n’est pas réputé pour son calme sur tous les sujets sur lesquels vous m’avez communiqué des chiffres intéressants, région d’ailleurs qui tient le haut du pavé dans beaucoup des domaines de la délinquance et de la criminalité.
En ce qui concerne les enfants qui faisaient du vélo (j’ai quelques km à mon actif plus jeune) l’augmentation du parc automobile est je pense une explication cohérente. Par exemple le village où je vis compte aujourd’hui 4500 habitants, village il y a 25 ans qui n’avait pas plus de 1500 habitants. Il faut bien que tout ce petit monde se rende dans les lieux concentrés de travail à Nice. Vu qu’ici les corbeaux volent à l’envers pour ne pas voir la misère du nombre d’entreprises qui existent
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Voici aussi un des problèmes majeurs de la société moderne, la concentration de personnes, sans parler bien évidemment des problèmes de ghettos qui sont de véritables poudrières avec des phénomènes d’entrainements des uns et des autres. Tout ceci auquel on ajoute une société devenue plus précaire et incertaine sont bien évidemment des facteurs qui aggravent les comportements « indélicats ».
Mais je pense aussi que l’être humain fonctionne comme une machine. Une machine presse bouton qui vit sous l’influence des éléments extérieurs et qui fait que lorsqu’un élément étranger vient appuyer sur ce bouton, certains êtres perdent le contrôle au profit de ce qui les gouvernent à ce moment là.
Gurdjieff un écrivain qui m’a passionné et me passionne encore dit d’ailleurs à ce sujet que nous ne devrions pas dire « je » mais nous en parlant d’une seule personne. Ce qu’il appelle les petits « moi ». Ces petits « moi » qui peuvent prendre le pouvoir en un instant chez un être humain et le conduire au pire. Pour ma part je pense que cette perte de contrôle s’est aggravée de nos jours.
Je ne veux pas encombrer le fil de discussion d’un texte trop long, mais si cela vous intéresse je vous ferais volontiers passer par un autre moyen que ce fil d’autres éléments et vous avez aussi le titre de cet ouvrage qui y fait référence.
Très cordialement
Romain