Tout à fait d’accord avec voix libre. A ceci près que je n’ai pas les moyens de servir une rente à mes « jeunes adultes » de 18 et 21 ans, d’autant qu’il m’en reste une de 14 ans.
J’ai fait ce que j’ai pu pour compléter la bourse du premier qui souhaitait faire de longues (très longues !)études. Sans doute sa vie monacale forcée par manque de moyens (internat, peu de sorties, pas de voyages, sauf en famille) l’a-t’elle « boosté » puisqu’il a réussi le concours d’une grande école et se retrouve désormais « fonctionnaire stagiaire », payé pour étudier, mais devant en retour s’engager à servir l’état pendant dix ans. C’est l’idéal pour les gens qui ont peu de moyens et veulent (et peuvent) suivre de longues études, mais les places sont rares, les études très difficiles (impossible d’avoir un job pendant les années de prépa).
Le deuxième s’engage lui aussi dans des études longues, très aléatoires (arts du spectacle), mais à la fac, il y a moins d’heures de cours. Boursier également, mais moins que le premier (normal, l’aîné n’est plus à charge, il a déjà distribué quantité de CV pour un job d’appoint et monte une association pour pouvoir produire des spectacles.
Il continuera à vivre sous mon toit et prendra le train pour aller en fac (gratuit pour les boursiers sur les trajets domicile -fac).
Ni l’un, ni l’autre n’ont souhaité passer leur permis et avoir une voiture.
Je ne crois pas que donner de l’argent soit le meilleur moyen d’aider ses enfants. Je crois qu’il faut surtout leur donner l’envie d’avoir des projets, des passions, et le goût de l’indépendance viendra avec le plaisir et la fierté de s’être débrouillé tout seul.
Lorsque je compare avec d’autres familles qui ont de gros moyens matériels et qui souvent, on tendance à considérer que plus on a, plus on vaut, les miens s’en sortent plutôt mieux. Ils sont fiers de me montrer de quoi ils sont capables alors que les enfants trop « soutenus » sont entretenus dans une dépendance qui les dévalorise à leurs propres yeux.
Bien sûr, je regrette parfois de ne pas pouvoir faire plus, mais je me console en me disant qu’ils auront au moins acquis d’autres valeurs que celle de l’argent roi.
Enfin, je ne pense pas, comme je l’ai lu sur ce fil, qu’éduquer consiste à adapter ses enfants au monde tel qu’il est : l’adaptabilité est l’une des nombreuses facettes de l’intelligence. Je crois que l’éducation consiste plutôt en un accompagnement de l’enfant à la découverte de ce monde. C’est celà qui permettra à son intelligence de s’éveiller et de s’adapter , ou de critiquer, de contester et de proposer de nouvelles idées, de nouvelles solutions, sinon, adieu l’évolution !
C’est, entre autre, ce qui différencie l’éducation du dressage !