Pour instaurer la démocratie en Irak, il faudrait réunir trois conditions :
Il faudrait déjà que les Irakiens soient clients. Or, il me semble que l’histoire leur a donné l’exemple de la tyrannie saddamite, durant laquelle ils avaient accès à tout le confort moderne des nations occidentales, et la brillante démocratie imposée par un envahisseur qui n’a jusqu’à présent apporté que meurtre, terreur et dégradations des conditions de vie jusqu’à un niveau tiers-mondesque. Dans ces conditions, il semble peu probable que la population irakienne dans son ensemble soit devenue très fan de la démocratie à l’occidentale.
Ensuite, il faudrait que l’Irak existe en tant que nation. Ce n’est pas le cas. Le pays est divisé entre peuples qui se détestent et ne veulent rien avoir à faire les uns avec les autres. Ce n’est pas parce que sur nos cartes de géographie, il y a un grand triange jaune avec marqué « Irak » que cela correspond à une quelconque réalité géopolitique.
Enfin, troisième condition, il faudrait que les promoteurs de cette solution, les USA, disposent encore d’une certaine crédibilité. Et c’est là que le bât blesse le plus à mon sens. Car quand Truman ou Eisenhower parlait de la paix, de prospérité, de liberté, et du destin de l’Amérique qui était de propager ces valeurs de par le monde, on les croyait. Certes, il y avait des arrières-pensées stratégiques et commerciales, mais l’essentiel était là. Aujourd’hui, quand monsieur Bush parle de liberté, il n’inspire que mépris, cynisme et défiance, et ce en occident, et jusque dans son propre pays ! Alors que peuvent donc en penser les populations du moyen-orient ?