Que le pontificat de Jean Paul II suscite encore aujourd’hui des controverses est, somme toute, compréhensible. En excellent « politique » et « grand communicateur », doublé d’un défenseur acharné de la foi et de ses principes intangibles, il a objectivement été, de son vivant, vénéré ou détesté. Rappelons, pour mémoire, que si Jean Paul II a été un ardent « destructeur » du Mur de Berlin, il est demeuré tout au long de sa vie fidèle à la doctrine de l’Eglise et résolument hostile à la contraception, aux rapports sexuels avant le mariage, à l’homosexualité, à l’avortement (même à la suite d’un viol), au mariage des prêtres et à l’ordination sacerdotale des femmes, avec excommunication à la clé.
Mais qu’on le veuille ou non, que l’on soit laïc, intégriste, athée ou agnostique, il aura marqué de son empreinte plus d’un quart de siècle d’histoire.
Voilà pourquoi je trouve opportune la décision du Conseil de Paris de dénommer un lieu public « Jean Paul II », bien que je m’interroge sur les véritables motivations de Bertrand Delanoë ...Rassurez-moi ! il n’aurait pas cherché, à cette occasion, à faire un coup politique à quelques mois des élections législatives et municipales en faisant du pied à l’électorat « catho » ?...
Je me permets cependant de faire observer, humblement,que Notre Dame de Paris fait partie depuis huit siècles du patrimoine des Parisiens, des Français et finalement aujourd’hui des six milliards de mortels que nous sommes.
Fallait-il, dans ces conditions, dénommer « Jean Paul II » le parvis de Notre Dame de Paris qui était connu sous cette dénomination dans le monde entier ?
A chacun de juger selon sa conscience. Pour ce qui me concerne, il me semble que le Maire de Paris aurait été mieux inspiré de dénommer « Place Jean-Paul II », la place de l’Hôtel de Ville ! Ainsi, chaque jour, il aurait pu, pour se rendre à son travail, déambuler sur cette place tout en se frappant la poitrine et expier ses péchés en répétant ces quelques mots « mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa ». Et en s’inspirant quotidiennement de l’oeuvre immense accomplie par ce Phare qu’a été ce Pape Polonais « sentinelle majeure des temps modernes », comme il l’a lui-même souligné, Bertrand Delanoë serait peut être, qui sait ?, devenu un Maire tellement exceptionnel qu’après sa mort, le Conseil de Paris, avec la complicité de ces sales élus de gauche, aurait dénommé « Place Bertrand Delanoë » le Parvis de Notre Dame de Paris ! Mais nul doute que l’Episcopat, au nom de la séparation de l’église et de l’Etat, s’y serait alors opposé en hurlant au blasphème ...