Cher Thierry,
Il y a dans votre réponse comme un soupçon de condescendance, mais je n’ai a priori aucune raison de vous en tenir rigueur. Ceci précisé, je vous réponds point par point.
J’ai vu plusieurs commentaires d’affilée plus ou moins choqués par ma métaphore des trois Français. Cette métaphore est bien une provocation, parce qu’à mon sens elle appuie là où ça fait mal : à savoir que dans notre imaginaire collectif et dans la représentation commune que nous avons de notre identité, ces trois Français sont des blancs. Alors que, démographiquement parlant, ces trois Français sont plus proches de la réalité en étant respectivement blanc, beur et noir.
Est-ce à dire que le métissage, un des trois thèmes abordés dans cet article, se résume au mélange des couleurs de peau sans mélange des cultures ? Assurément non, et ça tombe bien : ce n’est pas ce que j’ai écrit. Cet article parle de métissage aussi bien ethnique que culturel (vocable « culturel » entendu au sens large, incluant notamment les moeurs et les coutumes). Bref, que vous soyez, cher Thierry, hostile à un vivre-ensemble uniformisé, je le comprends totalement, mais ce n’est pas là-dessus que nous serons en désaccord. Au contraire, relisez mon article, sur ce point nous sommes vous et moi en complet accord.
Ensuite, concernant la mondialisation, je maintiens qu’effectivement il n’y a pas à être pour ou contre la mondialisation, qui est simplement l’accroissement de l’interdépendance des hommes sur la surface de la planète. Etre pour ou contre alors que c’est une tendance lourde de l’histoire humaine serait aussi incongru, à mon sens, qu’être pour ou contre l’apparition du TGV ou d’Internet. Ce sur quoi on peut être pour ou contre, c’est la manière dont les conséquences de la mondialisation sont gérées : la nuance est capitale.
J’ajouterais bien que je ne partage pas vraiment votre nostalgie des forums romains, car je suppose que je n’aurais guère supporté les conditions d’hygiène et le type de rapports sociaux d’extrêmement violente domination du fort au faible à cette époque. Mais c’est un peu hors-sujet. ![smiley](//www.agoravox.fr/smileys/clin_d-oeil.png)
Enfin, concernant le fait de changer d’avis sur la mondialisation quand j’aurai passé davantage d’années dans la vie active, juste une redite : la mondialisation étant l’accroissement de l’interdépendance des hommes sur la surface de la planète, ce n’est pas sur elle que j’ai un avis, mais bien sur la façon dont sont gérées ses conséquences.
En particulier le métissage, qui existe déjà dans les faits mais n’a toujours pas été intégré dans la représentation collective que nous avons de notre identité nationale.
Amicalement,
Thomas Guénolé
http://grozbulles.hautetfort.com