@Stephanemot,
Indépendemment du thermomètre choisi, la fièvre est avérée, et le mythe de la croissance perpétuelle mort depuis un moment.
Si cela pouvait être avéré dans les choix politiques d’aujourd’hui, ce serait déjà un grand pas. Il suffit de reprendre les argumentaires des dernières élections pour constater que le principe premier présenté pour permettre de résoudre une bonne part de nos problèmes est ... la croisance.
Les modèles écono-environnementaux demeurent frustres au regard de la complexité des modèles environnementaux (ie météorologie). Pourtant l’économie entend l’activité humaine et doit prendre en compte l’ensemble de ses impacts. Chercher le modèle parfait semble aussi complexe que vouloir réconcilier quantique et rélativité.
Les modèles de la bio-économie se rapprochent des fondements des modèles biologiques (c’était l’exposé de mon premier article en la matière) permettant de pouvoir communiquer entre les différents modèles et ainsi avoir une modélisation systémique. Pour ce qui concerne le modèle parfait, certes, il n’existe pas si ce n’est dans notre imaginaire, mais aussi imparfait soit-il, un modèle doit permettre de fournir une tendance proche de la réalité nous permettant de connaître les incidences de nos choix.
Il existe suffisamment d’indicateurs à tous les niveaux pour constituer un tableau de bord rustique mais évolutif, avec un historique conséquent au niveau local et global, qui donne aux politiques des repères plus actionnables au quotidien. Avec certes le risque de reléguer dans l’ombre des signaux majeurs, mais l’avantage de mobiliser plus de décideurs que sur le seul diamètre des calottes glaciaires.
Il est exact que nous avons suffisamment d’indicateurs pour mesurer approximativement l’influence de nos activités. Comme l’économie peut être abordée comme une science et non comme une technique utilisant les mathématiques mais dont bien des orientations sont dictées par des choix empiriques, voir dogmatiques.
Tout le problème réside dans la position des économistes néoclassiques qui représentent environ 80% de l’ensemble. Une très large majorité de ces derniers ne souhaite pas, a priori, appliquer des contraintes exogènes au marché. L’une des solutions abordées par les bio-économistes consiste à étudier l’activité économique dans un cadre pluridisciplinaire avec au minimum les sciences économiques et biologiques ; l’activité économique s’insérant dans l’ensemble des activités qui touchent la biosphère. Il existe une forte résistance de la part des néoclassiques qui veulent traiter la problématique environnementale sur les bases de données empiriques ne portant aucunement atteinte au marché ; c’est là que nous commençons à constater que ce n’est plus une approche scientifique, car un scientifique étudie un phénomène sans poser de certitudes ou contraintes sur la finalité de l’étude.