La libération des otages Bulgares est un événement incontestablement heureux. Personnellement, je pense que Nicolas Sarkozy n’y a joué qu’un rôle mineur, mais je conçois qu’on puisse être d’un avis totalement opposé.
Mais cette libération, aussi heureuse soit-elle, ne peut et ne doit occulter les autres aspects de l’affaire :
- D’abord la question de la compensation versée à la Libye (faut-il ou non accepter de payer une rançon à des preneurs d’otages ? question longuement débattue et toujours sans réponse).
- Ensuite la question des principes. Dans une situation de ce genre, les principes passent généralement après les êtres de chair et de sang mais cela ne veut pas dire pour autant qu’on puisse les oublier. Ils fondent en effet notre société démocratique.
Des principes démocratiques ne peuvent pas s’accommoder d’une mascarade judiciaire. Le gouvernement bulgare a pourtant jugé nécessaire de grâcier les otages libérés, accréditant l’idée que le processus qui avait abouti à leur condamnation était légitime. Maintenant, le gouvernement libyen pousse l’hypocrisie jusqu’à accuser la Bulgarie de violer le droit et de bafouer un processus de justice. Il me paraît indispensable de mettre un terme à cette ambiguité malsaine et de réaffirmer ce qui est la position des pays de l’UE depuis des années : le procès libyen était une parodie de justice et une prise d’otages déguisée, les enfants contaminés l’ont été à cause des mauvaises conditions d’hygiène et les otages bulgares ont vu tous leurs droits bafoués au cours de leur emprisonnement.
Ce que je viens d’énoncer n’est pas une opinion partiale, personnelle et politisé. C’est l’avis unanime du monde occidental en général et de l’Europe en particulier. Cela inclut la France, dont Nicolas Sarkozy est le représentant suprême. Dans l’intérêt de tous les principes dont il est garant, il devrait réaffirmer clairement le point de vue de la France sur cette affaire.